Institut français
d’archéologie orientale du Caire

IFAO

Catalogue des publications


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IF1034
ISBN 9782724705683
2011 IFAO
Collection: FIFAO 63
Langue(s): français
2 vol. 164 + 220 p.
49 (2450 EGP)

Abou Rawash I. Le complexe funéraire royal de Rêdjedef ( texte + planches ).
Étude historique et architecturale

Depuis près d’un demi-siècle, l’étude des complexes funéraires royaux de l’Ancien Empire a constamment été nourrie par la découverte de nouveaux monuments ainsi que par la reprise des fouilles sur des sites déjà explorés. Curieusement, l’emplacement d’Abou Rawash, au nord-ouest du Caire, n’a fait l’objet d’aucune enquête systématique depuis les brefs travaux que lui avait consacrés É. Chassinat au début du xxᵉ siècle. Or, il est aujourd’hui reconnu que ces vestiges comptent au nombre des rares maillons manquants dans la série des ensembles réétudiés. Cet oubli est d’autant plus surprenant qu’ils regroupent tous les éléments constitutifs des grands tombeaux des souverains de la IVᵉ dynastie.

En dépit des destructions subies et de l’exploitation intensive qui en a été faite depuis l’époque romaine par les carriers, les vestiges conservés offrent l’immense intérêt de présenter de nombreuses ressemblances avec un chantier en construction. Au terme de treize campagnes (1995-2007), une image cohérente de ce lieu de mémoire se dégage désormais, et nombre d’hypothèses anciennes demandent à être reconsidérées.

>>Télécharger le vient-de-paraîtreAbouRawash.pdf (1.02 Mb)

For nearly half a century, the study of royal funerary complexes of the Old Kingdom is constantly being enriched by the discovery of new monuments and by recent excavations on sites, which have been already explored. Oddly enough, since the time of É. Chassinat’s brief work at the beginning of the 20th century, the site of Abu Rawash (North-West of Cairo), has featured very little within this field of study. Yet today, the literature undoubtedly recognizes that these remains constitute a rare and hitherto missing link into the understanding of these complexes. This gap is even more surprising when we consider that Abu Rawash contains all the constitutive elements for large royal tombs of the 4th Dynasty.

Since the Roman period this site been intensively exploited and quarried; however, the preserved remains are of great importance as they represent significant similarities to other building sites.

As a result of thirteen seasons of excavation (1995-2007), the author has amassed comprehensive data on this heritage site, enough to show that previous evaluations will have to be revised.

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IF1037
ISBN 9782724705713
2011 2e édition IFAO
Collection: BiEtud 153
Langue(s): français
1 vol. 335 p.
30 (1500 EGP)

Le culte d’Osiris au Iᵉʳ millénaire av. J.-C.
Actes de la table ronde internationale tenue à Lyon, Maison de l’Orient et de la Méditerranée (université Lumière-Lyon 2), les 8 et 9 juillet 2005

L’une des mutations les plus importantes de la religion égyptienne au Ier millénaire av. J.-C. est la montée en puissance du culte d’Osiris au sein des sanctuaires divins. La dévotion pour le dieu des morts n’est plus alors cantonnée au domaine funéraire ou à ses métropoles traditionnelles, et Osiris s'affirme comme le parangon du souverain auquel chaque pharaon veut s’identifier, tout en recueillant également les aspirations «populaires» à une religion de salut. Cet essor à la fois théologique, politique et populaire du culte osirien, qui rayonnera ensuite dans l’ensemble du monde méditerranéen, est un phénomène d’échelle nationale mais qui se décline dans les provinces d’Égypte en autant de variantes régionales s’enracinant dans le substrat des traditions locales.

Le but du colloque qui s’est tenu à la Maison de l’Orient et de la Méditerranée de Lyon les 8 et 9 juillet 2005 était de mettre en évidence la diversité aussi bien que les traits communs des manifestations du culte d’Osiris à travers les différents sites d’Égypte au Iᵉʳ millénaire av. J.-C. Les contributions réunies ici présentent à la fois des découvertes archéologiques récentes, notamment à Héracléion, Karnak ou Oxyrhynchos, qui ont contribué à une meilleure compréhension des rites osiriens de Khoïak, mais aussi un aperçu de nouvelles données épigraphiques, papyrologiques, prosopographiques, architecturales, qui permettent d’ouvrir une réflexion théologique et historique sur le développement de ces croyances osiriennes.

>> Lire l'introduction.pdf (0.09 Mb)

One of the main transformations of Egyptian religion during the 1st millennium BC is the growing importance of the Osiris Cult in divine sanctuaries. The devotion to the god of the dead is not confined within the funerary domain or his traditional spheres of influence anymore, and Osiris becomes the paragon of the king with whom every pharaoh wants to identify himself, while he also receives the popular yearnings of a religion of salvation. This theological, political and popular development of the Osirian cult, which would later spread throughout the Mediterranean world, is a contrywide phenomenon which continues to produce regional variants in each province of Egypt, where it became rooted in local traditions.

The aim of the colloquium, which took place at the Maison de l’Orient et de la Méditerranée de Lyon on 8th and 9th July 2005, was to bring to light the diversity as well as the common features of the manifestations of the Osiris cult all over Egypt in the 1st millennium BC. The contributions which are gathered in this volume give a presentation of recent archaeological discoveries, especially at Heracleion, Karnak or Oxyrhynchos-which lead to a better understanding of the Osirian rites of Khoiak– but also an overview of new epigraphical, papyrological, prosopographical and architectural data which allow us to initiate a theological and historical analysis of the development of these Osirian beliefs.

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IF1047
ISBN 9782724705874
2011 IFAO
Collection: BiGen 38
Langue(s): arabe, français
1 vol. 344 p.
25 (1250 EGP)

Suez - Histoire et architecture

En donnant son nom au célèbre canal, la ville de Suez est entrée avec éclat dans l’histoire du xxᵉ siècle. À partir de 1859, l’embouchure de l’ancien canal des Pharaons, devenue au Moyen Âge un port d’embarquement des pèlerins pour La Mecque, allait ainsi se transformer en l’un des plus vastes complexes portuaires et industriels d’Égypte. Dans la suite des publications déjà consacrées à Port-Saïd et Ismaïlia, cette monographie, qui réunit des contributions d’historiens et d’architectes, déroule le panorama de la longue histoire de la cité et invite les visiteurs à poursuivre leur promenade architecturale à travers les rues de la ville.

By giving its name to the famous canal, the city of Suez made a grand entry into the history of the twentieth century. In 1859, the mouth of the ancient Canal of the Pharaohs, which had become a port of embarkation for Mecca-bound pilgrims in the Middle Ages, began its transformation into one of the vastest port and industrial complexes in Egypt. Following on from the publications already dedicated to Port Said and Ismailia, this monograph, which brings together the contributions of historians and architects, draws a panorama of the long history of Suez and invites readers to go on an architectural stroll through the streets of the city.


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Extrait pdf de l’ouvrage :
Annales islamologiques 45
2011 IFAO
20 p.
gratuit - free of charge
Les voies de l’innovation dans un empire islamique polycentrique. Introduction.


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Extrait pdf de l’ouvrage :
Annales islamologiques 45
2011 IFAO
24 p.
gratuit - free of charge
Espaces maritimes et polycentrisme dans l’Islam abbasside.

La Bagdad abbasside fut le creuset de la première écriture descriptive, conservée, de l’espace islamique, à partir du IXe siècle. L’universalisme islamique incarné par le califat abbasside à partir de 749 a donné lieu à une représentation et à une description de la terre, organisée autour d’un centre, Bagdad, par rapport auquel certaines régions sont considérées comme périphériques. Parmi ces territoires, les espaces maritimes ont été largement négligés par l’historiographie qui s’est penchée sur l’histoire de la représentation de l’Islam médiéval, alors que les deux mers principales, l’océan Indien, « mer des Arabes », et la Méditerranée, « mer des Romains », apparaissent en bonne place dans la hiérarchie spatiale de l’Empire islamique. Le rôle de voie privilégiée du commerce, plus particulièrement dévolu à l’océan Indien, et celui de territoire du ǧihād, qui caractérisait la Méditerranée à l’époque abbasside, favorisa la définition dans la littérature d’adab de deux espaces de civilisation, à travers la description des deux mers. Cette exposition littéraire, dans les géographies et les chroniques, laisse transparaître le rôle considérable joué par les mers dans la représentation d’un Islam universel. Les territoires maritimes ont ainsi constitué des pôles essentiels mais divers de l’espace islamique médiéval.

Mots-clés : califat – universalisme – espaces islamiques – géographie arabe – polarités maritimes

Ninth century Abbasid Baghdad is the source of the first descriptive Arabic literature, extant in the Islamic world. The Islamic universalism, exemplified since 749 by the Abbasid caliphate, gave rise to a representation and a description of the entire Earth, organised around a centre, Baghdad, and outlying areas. Among these areas, the seas have been largely neglected by historians interested in the history of the representation of medieval Islam, even if the two major oceans, the Indian Ocean (“sea of Arabs”) and the Mediterranean (“Sea of Romans”) appear prominently in the spatial hierarchy of the Islamic empire. Their roles as privileged trade routes, particularly the Indian Ocean, and as territory of jihad, which mostly characterized the Mediterranean during the Abbasid period, allowed the definition of two areas of civilization within the adab literature, through the description of the two seas. Thus, this geographic and historical writing reveals the great role of the seas in the representation of a universal Islam. The maritime territories constituted therefore significant, but varied, poles of the Islamic medieval world.

Keywords : caliphate – universalism – Islamic spaces – Arabic geography – maritime polarity


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Extrait pdf de l’ouvrage :
Annales islamologiques 45
2011 IFAO
32 p.
gratuit - free of charge
Tāhart et les origines de l’imamat rustumide. Matrice orientale et ancrage local.

La fondation, dans la seconde moitié du IIᵉ/VIIIᵉ siècle, de la ville islamique de Tāhart, située à proximité d’un important centre urbain antique, constitue une étape politique majeure dans l’affirmation de la nébuleuse dite « ḫārijite » au Maghreb. Volontiers présenté comme le symbole d’un âge d’or de l’ibadisme, l’imāmat rustumide de Tāhart est également considéré par certains représentants de l’historiographie postcoloniale comme une préfiguration de la naissance d’une « nation » algérienne. L’idéalisation de l’épisode rustumide a néanmoins une origine bien plus ancienne, puisqu’une mémoire mythique de la ville se mit en place de façon précoce, dès le IIIᵉ/IXᵉ siècle. Disciple de Baṣra devenue – tout du moins dans le discours – l’émule et la rivale de Bagdad, Tāhart offre un cadre propice pour toute réflexion sur la constitution des premières « capitales » régionales de l’Islam, villes actives dans la constitution de réseaux économiques et politiques locaux, et revendiquant une autonomie certaine vis-à-vis du principal centre d’impulsion d’un empire qui se voulait universel. Nous dresserons d’abord un premier panorama des sources disponibles, afin d’y repérer les strates de mémoire constitutives de l’histoire de Tāhart. Nous nous limiterons ensuite aux récits relatifs à la fondation de la ville et aux origines du royaume rustumide, incarné par son premier imām : ʿAbd al-Raḥmān b. Rustum. Tout en repérant les contours d’un imaginaire urbain forgé au contact de modèles rivaux, nous nous pencherons sur la cité en tant qu’espace de représentation et de réalisation de l’imāmat. C’est ainsi que nous tenterons de comprendre comment l’usage d’un argumentaire servant alternativement de support à l’affichage de la matrice orientale du mouvement, ou à la revendication, grâce au registre de la šuʿūbiyya, d’un ancrage local, a permis de construire l’image d’un pôle adverse et inverse du califat ʿabbāsside.

Mots-clés : Maghreb central – ibadisme – Rustumides – Tāhart – récits de fondation – mémoires urbaines – généalogies dynastiques – modèles orientaux

The Islamic city of Tāhart was founded in the second half of the of 2nd/8th century, not far from an important urban center of classical Antiquity. Its foundation can be considered as a major step toward the development of the so-called « khārijī » movement in North Africa. The Rustumī Imāmate, which is often presented as the symbol of an Ibāḍī golden age, is likewise frequently considered by Maghribi postcolonial historiography as a forerunner of an Algerian « nation ». However, this idealization of the Rustumid historical sequence has an earlier origin: the mythical urban memory of Tāhart was established no later than the 3rd/9th c. Following Ibadi sources, Tāhart followed the model of Baṣra to become a rival and a competitor of Bagdad. However ideological and artificial this discourse might be, it provides us with a good setting for reflexion on the establishment of the first regional Islamic « capitals ». Indeed, Tāhart certainly ranks among urban centers which were able to create autonomous local economic and political networks, and to proclaim their independence from an imperial capital, which saw itself as a universal center. Giving a short review of the existing sources, we would like to stress first the successive strata that form Tāhart history. Focusing on the foundation narratives of the town, we will try to understand how contacts with competing models shaped a urban imagery and made Tāhart the stage for the advent of an ideal Imāmate, first protagonized by ˁAbd al-Raḥmān b. Rustum. We will thus demonstrate how the same arguments were alternately instrumentalized as an evidence for the Oriental matrix of the sectarian movement, or as a support for claiming, by the use of šuˁūbī rhetorics, its local roots. This two-faced ideology was however conceived as a single tool for creating an image of Tāhart as the polar opposite of the ʿAbbāsid califate.

Keywords : Central Maghrib – Ibadism – Rustumids – Tāhart – foundation narratives – urban memories – dynastic genealogies – oriental models


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Extrait pdf de l’ouvrage :
Annales islamologiques 45
2011 IFAO
20 p.
gratuit - free of charge
Les dynamiques sociopolitiques entre Grenade et Malaga au ove siècle.

Cette étude aborde le phénomène du polycentrisme dans l’Islam médiéval à travers les relations politiques entre Grenade et Malaga, en prenant pour exemple des événements représentatifs du tumultueux xvᵉ siècle nasride. Si l’on analyse la dynamique sociopolitique existant entre ces deux importants centres urbains sous le règne des Banū Naṣr, on perçoit la tension entre le mouvement centralisateur de la capitale politique nasride et l’émergence de Malaga, sans même parler des autres villes parsemant tout le territoire musulman de la péninsule Ibérique, susceptibles d’être étudiées dans cette même optique. Cette situation permet d’ouvrir le débat sur le degré d’autonomie de Malaga face aux institutions étatiques de Grenade.

Mots-clés : Grenade – Malaga – nasrides – al-Andalus – politique – Islam médiéval

This paper studies polycentrism in medieval Islam by analyzing the political relationships between Granada and Malaga during the tumultuous political events of the 15th century in the Nasrid Kingdom. The analysis of the social-politic dynamics developed between both cities–they were the most important centers of the Banū Naṣr kingdom–, clearly shows the tension produced by the Nasrid capital and its centralizing movement and Malaga’s increasing growth. Even if the study of other cities of the Kingdom would be also desirable, the case of Malaga allows us to open the discussion on its autonomy as opposed to Granada state institutions.

Keywords : Granada – Malaga – Nasrids – al-Andalus – Politics – Medieval Islam


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Extrait pdf de l’ouvrage :
Annales islamologiques 45
2011 IFAO
22 p.
gratuit - free of charge
Le malikisme et les Omeyyades en al-Andalus. Le droit et l’idéologie du pouvoir.

Dans cet article, l’auteur analyse quelques aspects de la relation entre le malikisme et le pouvoir omeyyade en al-Andalus. Plus spécifiquement, il montre que la conception des origines du malikisme andalou véhiculée par les sources provenant de cette région du monde islamique (et « héritée » par l’historiographie du XIXᵉ et de la première moitié du XXᵉ siècle), selon laquelle le malikisme remplacerait l’awzāʿisme comme l’école juridique dominante en al-Andalus, sert les fins de l’idéologie califale des Omeyyades.

Mots-clés : al-Andalus – malikisme – Omeyyades – califat – idéologie – historiographie – fiqh

In this article, the Author analyses some aspects of the relationship between Malikism and Umayyad political power in al-Andalus. More precisely, he shows that the conception of the origins of the Andalusi Malikism promoted by the sources written in Muslim Spain (and “inherited” by the historiography of the 19th and the first half of the 20th century), according to which Malikism replaced Awzāʿism as the principal school of law in al-Andalus, serves the ends of Umayyad caliphal ideology.

Keywords : al-Andalus – Malikism – Umayyads – caliphate – ideology – historiography – fiqh


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Extrait pdf de l’ouvrage :
Annales islamologiques 45
2011 IFAO
18 p.
gratuit - free of charge
The Formation of Islamic Law. The Egyptian School (750-900).

In the past 20 years, scholars have uncovered a trove of manuscripts in the libraries of Egypt and North Africa that serve as direct witnesses to the legal activity of mid-ninth century Egypt. The quality of this evidence allows us not only to demonstrate that Egypt formed a center of legal scholarship, but also that its scholars did much more than merely elaborate on the works of what Joseph Schacht called the ancient Medinan school ; rather, Egyptians seem to have anticipated developments on other areas of the Islamic world. Early texts attributed to scholars from Iraq are mostly based on late manuscripts that demonstrate significant editing by students ; therefore reconstructions of the early Ḥanafī school remain speculative. In contrast, we can say with great confidence that Egypt’s contribution to ninth-century Islamic jurisprudence was profound, and it may rightfully be called the birthplace of both the Šāfiʿī and Mālikī schools, the two major schools of African Islam. From this foundation, it is possible to re-read historical and other literary sources to suggest that Egypt itself may have been the site of a more sophisticated ancient legal school than Schacht and others have admitted.

Keywords : Islamic law – Egypt – Egyptian – legal schools – jurists – Alexandria – Fusṭāṭ – hadith – legal texts – Arabic manuscripts

De précieux manuscrits découverts ces vingt dernières années dans des bibliothèques d’Égypte et d’Afrique du Nord témoignent directement des activités juridiques qui prirent place en Égypte au milieu du IXe siècle. La qualité de cette documentation permet non seulement de démontrer que l’Égypte constituait un centre de savoir juridique, mais aussi que ses savants ne se contentèrent pas de développer la doctrine de ce que Joseph Schacht appelait l’ancienne école de Médine ; les Égyptiens semblent de fait avoir anticipé les développements qui se produisirent dans d’autres régions du monde musulman. Les anciens textes attribués à des savants iraqiens sont pour la plupart basés sur des manuscrits tardifs témoignant d’un important travail éditorial par leurs étudiants ; c’est pourquoi la reconstruction de l’ancienne école ḥanafite demeure spéculative. En revanche, nous pouvons affirmer en toute confiance que l’Égypte contribua profondément aux développements de la jurisprudence islamique du IXe siècle, et que cette province mérite d’être considérée comme le lieu de naissance des écoles šāfiʿite et mālikite, les deux principales écoles de l’islam africain. Une relecture des sources historiques et littéraires suggère en effet que l’Égypte pourrait avoir été elle-même le berceau d’une ancienne école juridique plus sophistiquée que ce que Schacht ou d’autres spécialistes ont jusqu’ici admis.

Mots-clés : droit musulman – Égypte – égyptien – écoles juridiques – juristes – Alexandrie – Fusṭāṭ – ḥadīṯ – textes juridiques – manuscrits arabes


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Extrait pdf de l’ouvrage :
Annales islamologiques 45
2011 IFAO
26 p.
gratuit - free of charge
Abū Isḥāq al-Šīrāzī and Ibn al‑Ṣabbāġ and the Advantages of Teaching at a Madrasa.

Abū Ishāq al-Šīrāzī (d. 476/1083) and Ibn al-Ṣabbāġ (d. 477/1084) were the first two professors of law at the Niẓāmīya madrasa in Baghdad. Contemporaries judged them intel-lectually equal or that Ibn al-Ṣabbāġ was slightly superior. Nevertheless, Abū Isḥāq became far more important to the Šāfiʿi school of law, his books far more widely read. Based primar-ily upon biographical dictionaries, this study of their lives concludes with lists of their students and a chart showing the spread of one of Abū Isḥāq’s books. The reason for Abū Isḥāq’s greater posthumous renown appears to be that, because he taught for far longer at the Niẓāmīya (sixteen years as opposed to one), which offered stipends to students as well as to professors, far more were able to study under him. In particular, provincials came to study under him, then spread his books in their homelands. Thus it was advantageous for one’s posthumous fame to teach at a madrasa, not a mosque ; thus the madrasa reinforced the tendency of Islamic law to bind metropole and provinces ; and thus effects in the prov-inces shaped the school of law as a whole. The eclipse of Baghdad as the centre of Šāfiʿi and Ḥanafi legal writing is also documented from citations in major handbooks.

Keywords : madrasa – Baghdad – Sunni schools of law – Šāfiʿī school – Ḥanafī school

Abū Isḥāq al-Šīrāzī (m. 476/1083) et Ibn al-Ṣabbāġ (m. 477/1084) furent les deux premiers professeurs de droit à la madrasa Niẓāmīya de Bagdad. Leurs contemporains les regardaient comme égaux sur le plan intellectuel, voire considéraient Ibn al-Ṣabbāġ comme légèrement supérieur. Malgré cela, Abū Isḥāq devint plus important pour l’école de droit šāfiʿite, ses livres étant beaucoup plus lus. Reposant avant tout sur des dictionnaires biographiques, cette étude de leur vie se conclut par des listes de leurs étudiants et un tableau illustrant la diffusion d’une des œuvres d’Abū Isḥāq. La meilleure réputation posthume d’Abū Isḥāq semble résulter d’une plus longue période d’enseignement à la Niẓāmīya (seize ans contre une année pour Ibn al-Ṣabbāġ) : dans la mesure où la madrasa offrait des traitements aux étudiants comme aux professeurs, un nombre plus élevé d’étudiants purent suivre ses cours. Des provinciaux vinrent notamment étudier auprès de lui, puis diffusèrent ses livres dans leurs provinces d’origine. Il apparaît ainsi qu’il était avantageux, pour la renommée pos-thume d’un individu, d’enseigner dans une madrasa plutôt que dans une mosquée ordinaire ; que l’institution de la madrasa renforça la tendance du droit islamique à lier la métropole aux provinces ; enfin, que leurs développements provinciaux participèrent à une refonte globale des écoles juridiques. L’éclipse de Bagdad en tant que centre de rédaction de la littérature šāfiʿite et ḥanafite est également documentée à partir de citations tirées des principaux ma-nuels juridiques de ces écoles.

Mots-clés : madrasa – Bagdad – écoles juridiques sunnites – école šāfiʿite – école ḥanafite