Institut français
d’archéologie orientale du Caire

IFAO

Catalogue des publications


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IF1336
ISBN 9782724710281
2023 IFAO
Collection: AnIsl 57
Langue(s): français
1 vol.
120 (6000 EGP)

Annales islamologiques 57
Dossier : Le Nil dans la culture médiévale. Regards croisés d'Orient et d'Occident. Varia : six articles.

Les Annales Islamologiques 57 proposent un dossier, coordonné par Robin Seignobos, sur les représentations du Nil et sa place en Orient et en Occident. En effet, parmi les fleuves du monde rares sont ceux qui ont suscité autant de curiosité et d’interrogations que le Nil. Ce constat vaut certes pour l’Antiquité mais ne se dément pas au Moyen Âge, non seulement en Égypte même et dans le reste du monde arabo-musulman mais aussi dans l’Occident latin où la fascination pour le Nil n’est pas moins vive. Fleuve biblique que l’on dit d’origine paradisiaque, merveille de la nature dont les crues annuelles défient l’ordre des saisons, le Nil est à la fois objet d’admiration et de spéculations savantes, notamment au sujet de ses sources mystérieuses. En étudiant les différentes modalités de représentation du fleuve et la place que ce dernier occupait dans la culture savante et populaire au Moyen-Âge, les contributions ici rassemblées, réunissant des médiévistes issus de divers horizons, proposent de croiser les regards, d'Orient et d'Occident, sur cet objet commun de curiosité.

Par ailleurs, ce numéro des Annales Islamologiques comprend une rubrique libre, les varia. Les articles qui y sont publiés mêlent les approches philologiques et historiques qui sont au fondement de la politique éditoriale de la revue.

Few of the world’s rivers have aroused as much curiosity and questioning as the Nile river. This was certainly true in antiquity, but it was also true in the Middle Ages, not only in Egypt itself and the rest of the Arab-Muslim world, but also in the Latin Western world, where fascination with the Nile was no less intense. A biblical river said to have originated in paradise, a marvel of nature whose annual floods defy the order of the seasons, the Nile is both the object of admiration and of scholarly speculation, especially as its mysterious sources are concerned. By studying the different ways in which the river was represented and the place it occupied in scholarly and popular culture in the Middle Ages, the contributions in this issue, which bring together medievalists from a variety of backgrounds, aim to bring together Eastern and Western perspectives on this common object of curiosity.

This issue of Annales Islamologiques also includes a free section: the varia. The articles published here combine philological and historical approaches, which form the basis of the journal's editorial policy.

يقدّم العدد 57 من "الحوليات الإسلامية" ملفّا أعدّه روبان سينيوبوس عن تمثّلات النيل ومكانته في الشرق والغرب. 
قلّما أثارت أنهار العالم ما أثاره النيل من فضول ومن تساؤلات، ويسري هذا القول على العصور القديمة كما يسري على العصور الوسطى، لا في مصر وحدها فحسب، لكن في بقية العالم العربي الإسلامي أيضا، بل وكذلك في الغرب اللاتيني، حيث لا يقلّ الانبهار بالنيل عمّا هو عليه في هذه المنطقة. وبوصفه نهرا توراتيا يُقال إنه ينبع من الجنة وإحدى أعاجيب الطبيعة إذ تتحدى فيضاناتُه السنوية نظام الفصول، يظلّ النيلُ محلّ افتتان وتخمينات علمية في الآن ذاته، لا سيّما في ما يتعلق بمنابعه المُلغِزة.
بدراسة مختلف كيفيات تمثّله والمكانة التي كان يحتلها في الثقافتين العلمية والشعبية في العصور الوسطى، تقترح المساهمات المنشورة هنا، لمؤرخين متنوّعي الخلفيات مختصّين في هذه الحقبة التاريخية، وجهاتِ نظر متقاطعة، شرقا وغربا، عن هذا النهر الذي هو محلّ فضول مشترك. كذلك، يتضمن هذا العدد بابا حرّا هو باب المتنوعات (Varia)، وتمزج المقالات المنشورة فيه المقاربتين الفيلولوجية والتاريخية، وكِلتاهما في صميم خط المجلة التحريري.


  • Les articles de ce volume sont accessibles gratuitement au format PDF.
  • The papers of this volume are freely available in PDF format.
Abbès Zouache
p. 1-2
Robin Seignobos
p. 3-12
Jean-Charles Ducène
p. 13-26
Comment s’approcher des sources paradisiaques du Nil. L’exploration de Ḥāʾid ibn Abī Sālūm
Robin Seignobos
p. 27-52
À l’encre du Nil. Le Fayḍ al‑madīd fī aḫbār al‑Nīl al‑saʿīd d’Ibn ʿAbd al‑Salām al‑Manūfī (m. 927/1521 ou 931/1524‑1525)
Emmanuelle Vagnon
p. 53-72
Rivière de l’or et Paradis terrestre. Le Nil dans les cartes et récits de voyage de la fin du Moyen Âge
Benjamin Weber
p. 73-98
Entre crainte et diplomatie. Le paradoxe du détournement de la crue du Nil dans la diplomatie entre l’Égypte et l’Éthiopie (xive‑xve siècles)
Mathilde Alain
p. 99-126
« Este, dizem, que corre ao longo do Nilo ». Le Nil dans le récit de Francisco Álvares (1520-1526)
Anna Lagaron
p. 129-152
Commémorations de naissances et de baptêmes. Le cas des graffiti arabes du temple d’Isis à Philae (Assouan, fin du ive/xe siècle)
Mehdi Ghouirgate
p. 153-176
Sunt verba et voces praetereaque nihil ou la restitution d’une chronique almohade oubliée al‑Mann bi‑l‑Imāma
Jean-Charles Ducène, Florence Somer
p. 177-250
Le Kitāb Ṭirāz al‑dahr fī asrār al‑ḫalq wa‑l‑amr de Ǧāmāsp dans la rédaction de Muḥammad ibn Abī Bakr al‑Fārisī (viie/xiiie siècle) (Milan, Ambrosienne C. 86)
Damien Coulon
p. 251-272
A Decisive Phase of Intense Diplomatic Negotiations between the Mamluk Sultanate and Western Powers (the Crown of Aragon, and the Republics of Genoa and Venice), 1288–1293/AH 687–692
Mai Mohamed Kolkailah
p. 273-342
Ḥūš al‑Bāšā. The Royal Cemetery in Cairo
Abd El Wahab Abd El Fattah
p. 343-448
Masākin kibār rijāl al-dīn fī miṣr al-qarn al-tāsiʿ ʿashar : sarāy al-shayḫ Muḥammad al-ʿAbbāsī al-Mahdī unmūḏajan

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AnIsl057_art_01.pdf (0.2 Mb)
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Annales islamologiques 57
2023 IFAO
Langue(s): français, anglais, arabe
6 p.
gratuit - free of charge
Editorial


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Annales islamologiques 57
2023 IFAO
Langue(s): français
10 p.
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Introduction


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Annales islamologiques 57
2023 IFAO
Langue(s): français
14 p.
gratuit - free of charge
Comment s’approcher des sources paradisiaques du Nil. L’exploration de Ḥāʾid ibn Abī Sālūm

L’histoire de la découverte de la source paradisiaque du Nil par Ḥāʾid ibn Abī Sālūm apparaît au milieu du xe siècle dans la littérature arabe. Ses éléments narratifs la rapprochent des Qiṣaṣ al‑anbiyāʾ ou « Histoires des prophètes » puisque le narré du conte comble un vide de la tradition qui associe parfois le Nil d’Égypte avec le Paradis. Cette association est ici confirmée par un descendant d’Ésaü, mais elle se dédouble d’une aventure merveilleuse à valeur morale.

The story of Ḥāʾid ibn Abī Sālūm’s discovery of the paradisiacal source of the Nile appears in mid‑tenth century Arabic literature. Its narrative elements bring it closer to the Qiṣaṣ al‑anbiyāʾ or “Stories of the Prophets” since the narration of the tale fills a gap in the tradition that sometimes associates the Nile of Egypt with Paradise. This association is here confirmed by a descendant of Esau, but it is duplicated by a marvellous adventure with moral value.

تظهر قصة اكتشاف منبع النيل في الجنة لحائد ابن أبي سالوم في الأدب العربي في منتصف القرن العاشر. والعناصر السردية للقصة تجعلها قريبة من نمط قصص الأنبياء، إذ يملأ سرد القصة فراغًا في التقاليد الأدبية حيث يرتبط نيل مصر أحيانًا بالجنة. ويؤكَد هذا الارتباط هنا من قبل رجل من بني العيص أو عيسو، بيد أن القصة تنقسم إلى قسمين حيث يتخذ ثانيهما شكل مغامرة عجيبة لها قيمة العبرة.


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Annales islamologiques 57
2023 IFAO
Langue(s): français
26 p.
gratuit - free of charge
À l’encre du Nil. Le Fayḍ al‑madīd fī aḫbār al‑Nīl al‑saʿīd d’Ibn ʿAbd al‑Salām al‑Manūfī (m. 927/1521 ou 931/1524‑1525)

Dès les ixe-xe siècles, le Nil est célébré dans la littérature égyptienne d’expression arabe comme la plus remarquable des innombrables merveilles de l’Égypte. Il faut pourtant attendre l’époque mamelouke pour que se multiplient les traités spécifiquement consacrés au « fleuve béni », formant alors un sous-genre autonome dérivé de la tradition des « mérites supérieurs de l’Égypte » (faḍāʾil Miṣr). Malgré l’attention ponctuelle et limitée que leur a accordée la recherche moderne, cette étude plaide en faveur d’une exploration plus attentive de ce corpus en prenant pour cas d’étude l’un des témoins les plus tardifs de cette tradition : le Fayḍ al‑madīd fī aḫbār al‑Nīl al‑saʿīd d’Ibn ʿAbd al‑Salām al‑Manūfī (m. 927/1521 ou 931/1524‑1525). Après avoir rassemblé les informations dont nous disposons sur la vie et l’œuvre de ce savant méconnu, ce travail entend poser les premiers jalons d’une étude approfondie de ce traité. Nous aborderons d’abord la question des manuscrits et de la chronologie de rédaction de l’œuvre avant de livrer un aperçu d’ensemble de sa structure et de son contenu. Nous nous intéresserons enfin à la méthode de travail de l’auteur à partir de l’analyse d’un échantillon d’extraits révélateurs de l’ambivalence de son positionnement vis‑à‑vis des « autorités » qu'il convoque.

As early as the 9th or 10th century the Nile was celebrated in Egyptian Arabic-language literature as the most remarkable of the countless wonders of Egypt. However it was not until the Mamluk era that treatises devoted to the « blessed river » began to proliferate, thus creating an independent sub-genre derived from the tradition of the « superior merits of Egypt. » In spite of the intermittent and limited attention given to this corpus, this paper argues for a more careful exploration of the material, taking as a case-study one of the later exponents of this tradition : the Fayḍ al‑madīd fī aḫbār al‑Nīl al‑saʿīd by Ibn ʿAbd al‑Salām al‑Manūfī (d. 927/1521 or 931/1524–1525). Having collected all the available information on the life and works of this little‑known scholar, we aim to lay the foundations for an in‑depth study of this treatise. First we will address the question of the manuscripts and the chronology of the writing of the work, before giving an overview of the structure and content. Finally, we will investigate the author’s method of working by analyzing a sample of extracts that reveal the ambivalence of his position with regard to the ‘authorities’ that he calls upon.

منذ القرنين التاسع والعاشر الميلاديين، تم الاحتفاء بالنيل في الأدب المصري المكتوب بالعربية كأهم عجائب مصر التي لا تحصى وأكثرها تميزًا. بيد أن العصر المملوكي هو الذي شهد تضاعف الأعمال الأدبية المخصصة بالكامل للـ«نهر المبارك»، ما شكَّل فرعًا مستقلًا منبثقًا عن التقاليد الأدبية المعروفة باسم «فضائل مصر». ورغم الاهتمام الظرفي والمحدود الذي خصصه البحث العلمي الحديث لهذا النوع الأدبي، تهدف هذه الدراسة إلى تقصي أكثر دقة لمجموعة النصوص والمدونات هذه عبر دراسة حالة لواحد من الأعمال المتأخرة الممثلة لهذه التقاليد الأدبية: الفيض المديد في أخبار النيل السعيد لابن عبد السلام المنوفي (المتوفى سنة 927ه/1521م أو 931ه/1524-1525م). وبعد جمع كل المعلومات المتاحة عن حياة هذا العالم المجهول وأعماله، يرمي هذا العمل إلى إرساء اللبنات الأولى لدراسة أكثر تعمقًا لهذا الكتاب. وبدايةً سنتطرق إلى مسألة المخطوطات والتسلسل الزمني لصياغة النص قبل تقديم لمحة عامة لهيكله ومحتواه. وأخيرًا سنركز على منهج عمل المؤلف انطلاقًا من تحليل عينة من مقتطفات الكتاب الكاشفة والدالة على ما في موقفه من ازدواجية وتناقض تجاه ما يستدعي ومن يستشهد به من «مرجعيات».


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AnIsl057_art_05.pdf (0.5 Mb)
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Annales islamologiques 57
2023 IFAO
Langue(s): français
20 p.
gratuit - free of charge
Rivière de l’or et Paradis terrestre. Le Nil dans les cartes et récits de voyage de la fin du Moyen Âge

Si la question des sources du Nil et de l’explication de ses crues remonte à l’Antiquité, les auteurs chrétiens ont souvent mentionné également son origine paradisiaque à l’Orient du monde. Mais c’est à la fin du Moyen Âge que deux autres thèmes commencent à être associés à la géographie mythique du Nil : d’une part les connexions possibles du fleuve égyptien avec un « fleuve de l’or » de l’Afrique occidentale, d’autre part la maîtrise du cours du fleuve en amont de l’Égypte par un potentiel prince chrétien, le fameux « Prêtre Jean ». Puis au xve siècle, on imagine un bras du Nil coulant cette fois de l’Orient à l’Occident, et identifié avec le Niger ou le Sénégal. Ainsi, le cours du Nil n’est pas seulement une question de géographie savante, mais comprend de bien réels enjeux politiques et économiques. À travers l’étude de textes, notamment de récits de pèlerinages, et de cartes des xive et xve siècles, nous étudierons comment ces thèmes sont diffusés à travers différents supports dans la culture occidentale médiévale.

While the question of the sources of the Nile and the explanation of its floods stretches back to antiquity, its heavenly origins in the East of the world were often mentioned by Christian authors. But at the end of the Middle Ages two other themes relating to the mythical geography of the Nile begin to appear: the possible connections of the Egyptian river with the « River of Gold » in West Africa, and the mastery of the flow of the waters upstream from Egypt by a potential Christian prince, the famous “Prester John”. Later, in the 15th century, a branch of the Nile was imagined, flowing from east to west this time, identified with the Niger or the Senegal. The course of the Nile is thus not only a matter of geographical scholarship but one of with very real political and economic implications. Through a study of texts, particularly accounts of pilgrimages and maps of the 14th and 15th centuries we will look at how these themes were spread through various media in western medieval culture.

إذا كانت مسألة منابع النيل وشرح أسباب فيضاناته تعود إلى العصور القديمة، فإن الكتاب المسحيين قد ذكروا أيضًا أصله الفردوسي في الجنة الواقعة شرقي العالم. بيد أنه في نهاية العصور الوسطى بدأ ربط موضوعين آخرين بالجغرافيا الأسطورية لنهر النيل: فمن ناحية ظهر موضوع الروابط الممكنة بين النهر المصري و«نهر من ذهب» في غرب أفريقيا، ومن ناحية أخرى موضوع التحكم في مسار النهر عند منبعه قبل مصر من قبل ملك مسيحي، هو «القس يوحنا» الشهير. ثم في القرن الخامس عشر، جاء تصور وجود رافد للنيل يصب من الشرق إلى الغرب هذه المرة، هو إمّا نهر النيجر أو نهر السنغال. هكذا، فإن مسألة مجرى النيل ليست مجرد موضوع للجغرافيا العلمية المعرفية، بل هي مسألة تتضمن العديد من القضايا الحقيقية ذات الأبعاد السياسية والاقتصادية. ومن خلال دراسة النصوص، لا سيما أدب الرحلات الخاص بقصص الحجاج، فضلًا عن خرائط القرنين الرابع عشر والخامس عشر، سنقوم بدراسة كيفية انتشار هذه الموضوعات من خلال وسائط مختلفة في الثقافة الغربية في العصور الوسطى.


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AnIsl057_art_06.pdf (0.6 Mb)
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Annales islamologiques 57
2023 IFAO
Langue(s): français
26 p.
gratuit - free of charge
Entre crainte et diplomatie. Le paradoxe du détournement de la crue du Nil dans la diplomatie entre l’Égypte et l’Éthiopie (xive‑xve siècles)

À partir de la fin du xiie siècle, une légende circulant en Égypte attribue aux rois d’Éthiopie le pouvoir de bloquer la crue du Nil. Entre le début du xive et la fin du xve siècle, cette croyance est mentionnée dans de nombreuses sources arabes à propos des échanges diplomatiques entre l’Éthiopie et l’Égypte, laissant certains historiens penser qu’elle fut une menace régulièrement brandie par les rois chrétiens pour affirmer leur puissance face aux sultans musulmans. L’examen détaillé des sources éthiopiennes à notre disposition semble pourtant indiquer que cette histoire ne circulait pas encore en Éthiopie à cette période. Cet article tente de comprendre les ressorts de l’emploi de cette légende dans ses différents contextes et de résoudre le paradoxe d’une histoire inconnue en Éthiopie mais mentionnée dans les discours et lettres des rois éthiopiens.

From the end of the 12th century there was a legend in Egypt that attributed to the kings of Ethiopia the power to stop the Nile flood. Between the start of the 14th century and the end of the 15th, this belief is mention in numerous Arab sources in the context of diplomatic exchanges between Ethiopia and Egypt, which has led some historians to think that it was a threat used by the Christian kings to assert their power against the Muslim sultans. A detailed examination of the available Ethiopian sources, however, would appear to indicate that this legend was not in circulation in Ethiopia at the time. This article is an attempt to understand the use of this legend in various contexts and to resolve the paradox of a story unknown in Ethiopia yet mentioned in the speeches and letters of Ethiopian kings.

منذ نهاية القرن الثاني عشر، انتشرت في مصر خرافة تنسب إلى ملوك أثيوبيا القدرة على قطع فيضان النيل. وبين مطلع القرن الرابع عشر ونهاية القرن الخامس عشر، ذُكر هذا الاعتقاد في العديد من المصادر العربية المتعلقة بالتبادلات الدبلوماسية بين أثيوبيا ومصر، مما دفع بعض المؤرخين للاعتقاد بأنه كان تهديدًا لوح به بشكل منتظم الملوك المسيحيون لتأكيد قوتهم في مواجهة السلاطين المسلمين. بيد أن الدراسة المفصلة للمصادر الأثيوبية المتاحة يظهر أن تلك القصة لم تكن بعد منتشرة في أثيوبيا في تلك الحقبة. يسعى هذا المقال إلى فهم الدوافع لاستخدام هذه الأسطورة في سياقاتها المختلفة وحل مفارقة قصة مجهولة في أثيوبيا وإن كانت مذكورة في خطابات ملوك أثيوبيا ورسائلهم.


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AnIsl057_art_07.pdf (218.9 Mb)
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Annales islamologiques 57
2023 IFAO
Langue(s): français
28 p.
gratuit - free of charge
« Este, dizem, que corre ao longo do Nilo ». Le Nil dans le récit de Francisco Álvares (1520-1526)

De son voyage en Éthiopie (1520-1526), Francisco Álvares rapporte quantité d’informations notamment géographiques sur l’Éthiopie, qu’il consigne dans un récit imprimé au Portugal en 1540 sous le titre Ho Preste Joam das indias. On y trouve des allusions au Nil, mais puisqu’Álvares n’a pas vu le fleuve, il s’en sert comme d’un référent géographique, un repère lui permettant de situer et de délimiter l’espace géographique éthiopien. Nombre d’informations à propos du Nil lui ont été rapportées par des Éthiopiens, à partir desquelles se dessine une perception de l’espace géographique organisé autour du réseau hydrographique éthiopien. Le Nil est également associé à un ensemble de connaissances géographiques témoignant autant de la culture d’Álvares que de la façon dont il a été influencé par ses informateurs. La comparaison du récit avec la version italienne de Ramusio, intégrée dans les Navigationi et Viaggi (Venise, 1550) atteste d’une réutilisation des informations géographiques fournies par Álvares, complétées dans le texte lui‑même et adaptées en cartes par Giacomo Gastaldi. La réception du texte d’Álvares souligne ainsi la fascination et l’intérêt occidental pour Le Nil au milieu du xvie siècle.

Francisco Álvares gathered a wealth of information about Ethiopia, particularly about its gegraphy, during his travels there between 1520 and 1526, which he recorded in an account published in Portugal in 1540 under the title Ho Preste Joam das indias. He alludes to the Nile, but since Alvares never saw the river, he used it as a geographical datum point which allowed him to locate and define the geography of Ethiopia. He was given much information about the Nile by Ethiopians, and based on this his perception of the geography of Ethiopia is centered on the hydrographic network of the country. The Nile is also linked to a body of geographic knowledge which bears witness not only to Alvares’ culture but also to the influence that his informants had on him. When comparing his account with the Italian version by Ramusio, which appeared in Navigationi et Viaggi (Venice, 1550) one can see that the geographical information provided by Alvares has been re‑used in the text and is the basis for the maps by Giacomo Gastaldi. The reception of Alvares’ text highlight the western interest in and fascination with the Nile in the middle of the 16th century.

من رحلته في أثيوبيا (1520–1526)، يذكر فرانسيسكو ألفاريس كمية من المعلومات لا سيما الجغرافية منها عن أثيوبيا، يوردها في نص طُبع في البرتغال سنة 1540 تحت عنوان Ho Preste Joam das indias. وفيه نجد إشارات إلى النيل، بيد أنه لأن ألفاريس لم ير النهر، فهو يستخدمه كمرجعية جغرافية، أي كعلامة تتيح له تحديد الفضاء الجغرافي الأثيوبي. وقد حصل على الكثير من المعلومات عن النيل من أثيوبيين، ومنها تتشكل رؤية للفضاء الجغرافي مُنَظَمة حول الشبكة المائية الأثيوبية. كذلك يرتبط النيل بمجموعة من المعارف الجغرافية التي تشهد على ثقافة ألفاريس من ناحية وأيضًا على الطريقة التي تأثر بها بالأشخاص الذين أعطوه المعلومات. ومقارنة النص بالنسخة الإيطالية لراموزيو، المدرجة في مؤلفه Navigationi et Viaggi (البندقية، 1550) تشهد على إعادة استخدام لمعلومات جغرافية أوردها ألفاريس، تُستَكمل في النص وتُكَيَف في صورة خرائط على يد جياكومو كاستالدي. كذلك فإن الطريقة التي استُقبل بها نص ألفاريس توضح انبهار الغرب واهتمامه بالنيل في منتصف القرن السادس عشر.


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AnIsl057_art_08.pdf (205.5 Mb)
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Annales islamologiques 57
2023 IFAO
Langue(s): français
24 p.
gratuit - free of charge
Commémorations de naissances et de baptêmes. Le cas des graffiti arabes du temple d’Isis à Philae (Assouan, fin du ive/xe siècle)

Les graffiti présentés dans cet article proviennent du temple d’Isis sur l’île de Philae (Assouan) et sont, pour l’heure, uniques en leur genre. Il s’agit d’un groupe de deux graffiti qui constituent en fait des inscriptions commémoratives de naissances et de baptêmes datées de la fin du ive/xe siècle. Ce sont des témoignages précieux de quelques chrétiens de Haute-Égypte qui, ayant baptisé leurs enfants, ont fait le choix de laisser une trace de cet acte en langue arabe à une période où on les considère comme à peine arabisés. C’est également le témoignage de naissances où les noms de musulmans et d’un chrétien apparaissent au sein d’une même inscription durant une époque connue comme une période d’entente mutuelle entre communautés. Ainsi, ces modestes graffiti semblent porteurs d’informations qui viennent à la fois bousculer et conforter les connaissances sur les chrétiens d’Égypte et il nous semble de fait important de les mettre en lumière dans cet article.

The graffiti presented in this article come from the Temple of Isis on the island of Philae (Aswan) and are, as yet, the only ones of their kind. It is a group of two graffiti which in fact constitute commemorative inscriptions of births and baptisms dating from the end of the 4th/10th century. These texts are precious testimonies from a few Upper Egyptian Christians who, having baptized their children, chose to leave a trace of this act in Arabic at a time when they were considered barely Arabized. They also bear witness to births where the names of Muslims and a Christian appear within the same inscription, during an era known as one of mutual understanding between communities. Thus, these modest graffiti seem to carry information that both challenges and reinforces our knowledge of Christians in Egypt, and therefore it is important to highlight them in this article.

ان النقوش الكتابية العربية المقدمة في هذا المقال مأخوذة من معبد إيزيس على جزيرة فيلة وهي تعد، حتى الآن، الوحيدة من نوعها. فهي تتمثل في مجموعتين من النقوش الكتابية لتخليد ذكرى حالات ولادة وتعميد تعود إلى نهاية القرن الرابع الهجري/العاشر الميلادي. وهي تمثل شهادات نفيسة لبعض مسيحيي الصعيد الذين، بعد تعميد أبنائهم، أرادوا ترك أثر يخلد ذكرى هذا باللغة العربية في حقبة يمكن اعتبارهم فيها بالكاد من المستعربين. وهي تشكل أيضًا شهادة لحالات ولادة ترد فيها أسماء لمسلمين مع اسم لشخص مسيحي في نص واحد، في فترة عُرفت بما كان فيها من توافق متبادل بين أتباع الديانات المختلفة. هكذا، يبدو أن هذه النقوش المتواضعة تحمل معلومات تقلب وترسخ في آن واحد ما لدينا من معلومات عن مسيحيي مصر ويبدو لنا من المهم تسليط الضوء عليها في هذا المقال.


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AnIsl057_art_09.pdf (0.6 Mb)
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Annales islamologiques 57
2023 IFAO
Langue(s): français
24 p.
gratuit - free of charge
Sunt verba et voces praetereaque nihil ou la restitution d’une chronique almohade oubliée al‑Mann bi‑l‑Imāma

Les sources favorables aux Almohades restent rares. On ne peut, tout au plus, recenser que deux ou trois ouvrages, partiellement redécouverts en Europe sous la forme d’unicum. La chronique appelée al‑Mann bi‑l‑Imāma d’Ibn Ṣāḥib al‑Ṣalāt relève de ce cas de figure. L’aspect aussi original que déroutant du titre et de la structure du récit contribua à rebuter les spécialistes de l’histoire de l’Occident musulman retardant d’autant sa publication. La prépondérance des lettres de chancellerie et des vers que comportait al‑Mann bi‑l‑Imāma conduisit à déconsidérer cette source pourtant essentielle. De plus, la citation latine : « sunt verba et voces et praeteraque nihil » qu’associèrent Reinhart Dozy puis Ambrosio Huici Miranda à al‑Mann bi‑l‑Imāma afin de dénigrer cette chronique a probablement participé à ce qu’elle ne fasse pas l’objet d’une édition intégrale. C’est la volonté de doter le Maroc et le monde arabe d’une nouvelle source à même d’éclairer « son passé » qui amena un lettré marocain, Abdelhadi Tazi, à en réaliser une édition critique en 1964.

Sources favorable to the Almohads remain rare. At most, only two or three works can be identified, partially rediscovered in Europe in the form of unicum. The chronicle called al‑Mann bi‑l‑Imāma by Ibn Ṣāḥib al‑Ṣalāt belongs to this category. The original as well as confusing aspect of the title and structure of the narrative contributed to repel scholars of the history of the Muslim West delaying its publication accordingly. The original and confusing aspect of the title and the structure of the narrative contributed to the rebuff of scholars of the history of the Muslim West. This further delayed its publication. Moreover, the Latin quotation “sunt verba et voces et praeteraque nihil” that Reinhart Dozy and then Ambrosio Huici Miranda associated with al‑Mann bi‑l‑Imāma in order to denigrate this chronicle probably contributed to its not being published in full. It was the desire to provide Morocco and the Arab world with a new source that could shed light on “its past” that led a Moroccan scholar, Abdelhadi Tazi, to produce a critical edition in 1964.

قليلة هي المصادر التي تصب في صالح دولة الموحدين. ولا نكاد نحصي إلا كتابين أو ثلاثة كتب تمت إعادة اكتشافها جزئـيا على شكل نسخ فريدة. ومؤلَّـف المـنّ بالإمامة لابن صاحب الصلاة يندرج في هذا الإطار. فـعنوان الكتاب غريب ومثير للانتباه كما هو حال بنية النص، وقد ساهم هذا في تبريد همّـة أخصائيي الغرب الإسلامي ممّا أدّى إلى تأخير نشره. وقد زاد من فـقْد حظوة هذا المؤلَّـف أنّه يحتوي على عدد هائل من الرسائل الموحدية والأشعار. وعلاوة على هذا فإنّ العبارة اللاتينية «إنّـك لست إلا صوتا ولا غير» التي ألصقها المستشرق رينهاردت دوزي ومن بعده هويسي ميراندا بهذه الكتاب، للنيل منه والتقليل من قدره، قد ساهمت في عدم نشره بكامله. وفي إطار إرادة المغرب والعالم العربي لإيجاد مصدر جديد من شأنه أن يُضيء «ماضيه» فقد أخذ الباحث المغربي عبد الهادي التازي على عاتقه تحقيق المؤلَّـف ونشره سنة 1964.