Institut français
d’archéologie orientale du Caire

IFAO

Catalogue des publications

pays/zone estimés: 192.168.253.1 EGY XXX

pdf
BIFAO107_art_05.pdf (1.19 Mb)
Extrait pdf de l’ouvrage :
Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale 107
2007 IFAO
8 p.
gratuit - free of charge
Les noms du chou dans les ostraca grecs du désert Oriental d’Égypte. [krambm, krambion, kaulion]

Les lettres privées échangées entre les occupants des fortins romains du désert de Bérénice concernent souvent l’envoi de bottes de choux, désignées comme (sg.) d°!mh krãmbh! ou d°!mh kaul€vn. Il ne faut pas se laisser égarer par l’article kaulÒ! du LSJ, selon lequel ce mot, dont le sens premier est « tige », y compris « tige de chou » dans l’expression krãmbh! kaulÒ!, désignerait aussi, chez les auteurs comiques, un certain type de chou (vegetable of the cabbage kind, kail, cauliflower). Lorsque kaulÒ! est employé seul, chez ces auteurs, il s’agit de la tige du silphium, denrée précieuse et recherchée à Athènes, comme cela avait déjà été reconnu par le Thesaurus Graecae Linguae, qui a été curieusement peu suivi. L’expression krãmbh! kaulÒ! s’explique par la nature même du chou potager antique, bien décrit par Théophraste et Pline, et que J. André identifie au brocoli asperge (Brassica oleracea var. italica). Les kauloi sont les pousses latérales, les rejets, qui se développent sur cette plante buissonnante et qui se récoltent tout au long de sa vie lorsqu’elles atteignent un certain degré de maturité. Dans les ostraca du désert Oriental, on ne rencontre jamais kaulÒ!, mais le diminutif kaul€on qui, contrairement au précédent, mais à l’instar du latin caulis, cauliculus, n’a pas besoin d’être précisé par krãmbh!. Kaul€on, inconnu dans les papyrus ptolémaïques, pourrait donc être un latinisme, à moins qu’il ne faille l’interpréter comme une de ces formations diminutives qui servent à dénoter comme aliment un objet de nature animale ou végétale.

Mots-clés : Désert Oriental – praesidia – alimentation du soldat – d°!mh krãmbh! – d°!mh kaul€vn – kaul€on.

***

Private correspondence between the inhabitants of the forts in the Eastern Delta of Egypt often makes mention of the transportation of bunches of cabbage, designated as (sg.) d°!mh krãmbh! or d°!mh kaul€vn. The basic understanding of kaulÒ! is “stalk” including “cabbage-stalk” in the expression krãmbh! kaulÒ!, but one should not be misled by the article kaulÒ! in LSJ, according to which the word, in certain comic authors, also means a kind of cabbage (vegetable of the cabbage kind, kail, and cauliflower). However, when the word kaulÒ! is used alone by these authors it means a stalk of silphium, a commodity that was much in demand and highly appreciated in Athens. This term had previously been recognized by the Thesaurus Graecae Linguae, although it is generally ignored by later scholars. The expression krãmbh! kaulÒ! explains the nature of edible cabbage in antiquity, described very well by Theophrastus and Pliny; and which J. André identifies as asparagus-broccoli (Brassica oleracea var. italica). The kauloi are the lateral sprouts of this bush-like plant that can be picked as soon as the plant reaches maturity until the end of its life. In the ostraca from the Eastern Desert we never find kaulÒ!, but the diminutive kaul€on which, contrary to the preceding, but like Latin caulis, cauliculus, does not need to be further described by krãmbh!. Kaul€on, a term which is unknown in Ptolemaic papyri could therefore be a Latinism. Alternatively one might understand it as a type of diminutive that designates an object of vegetal or animal as being edible.

Keywords: Oriental Desert – praesidia – soldier’s food – d°!mh krãmbh! – d°!mh kaul€vn – kaul€on.