Institut français
d’archéologie orientale du Caire

IFAO

Catalogue des publications


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AnIsl047_art_05.pdf (1.5 Mb)
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Annales islamologiques 47
2014 IFAO
17 p.
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Stratégies familiales et transmission du savoir. Les Yūnīnī dans le Bilād al-Šām de la fin du XIIe au milieu du XIVe siècle

L’histoire des Yūnīnī – des hanbalites originaires de la région de Baalbek – est assez bien documentée dans les sources arabes des viiie/xive et ixe/xve siècles. Elle peut être intéressante à étudier sous l’angle de l’histoire familiale car elle est représentative, d’une part, des liens qui s’établissaient souvent entre maîtres et élèves sur le mode familial des relations pères-fils et, d’autre part, de l’importance de l’héritage familial dans la transmission du savoir dont les femmes n’étaient pas exclues. Enfin, elle nous renseigne sur les stratégies matrimoniales qui tantôt privilégiaient le modèle du mariage entre cousins germains et tantôt visaient à resserrer des alliances avec d’autres grandes familles d’oulémas, voire avec des familles d’émirs.

Mots-clés : Famille – Syrie – Damas – Baalbek – hanbalites – hadiths – maîtres – élèves – transmission du savoir – femmes – mariages

The history of the Yūnīnī—a Hanbali family from the region of Baalbek—is rather well documented in the Arabic sources of the fourteenth and fifteenth centuries and is well worth studying from the viewpoint of family history. It is representative of the links between ­teachers and students, which were often compared to relations between fathers and sons. It is also ­indicative of the transmission of knowledge within families of scholars including women. Finally, it tells us something of the matrimonial strategies which sometimes favored the ­marriage between first cousins and sometimes sought to strengthen alliances with other important families of scholars or even with families of emirs.

Keywords: Family – Syria – Damascus – Baalbek – Hanbalis – hadiths – teachers – students – transmission of knowledge – women – marriages

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Annales islamologiques 47
2014 IFAO
17 p.
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The Age of the Fathers. Gender and Spiritual Authority in the Writings of ʿAbd al-Wahhāb al-Šaʿrānī

Dans la littérature soufie du Moyen Âge, on rencontre fréquemment le terme « lignage » employé de manière métaphorique pour qualifier une relation de dépendance spirituelle. Le cheikh était représenté sous les traits d’un père spirituel, parfois même sous ceux d’une mère, pour ses disciples. Dans l’Égypte de la fin du Moyen Âge, cependant, de plus en plus de cheikhs soufis associaient lignage spirituel et lignage biologique : le soufisme était devenu une affaire de famille. À ce titre, les écrits de ʿAbd al-Wahhāb al-Šaʿrānī montrent à quel point la communauté tout entière d’une zāwiya était pensée comme une maisonnée. Le cheikh était devenu le chef de cette maisonnée et présidait à l’existence de ses disciples masculins, lesquels gouvernaient à leur tour leurs familles. À partir du xvie siècle, les cheikhs exercèrent ainsi une autorité patriarcale sans précédent sur leurs disciples et leurs familles.

Mots-clés : soufisme – genre – ʿAbd al-Wahhāb al-Šaʿrānī – lignage – autorité patriarcale – zāwiya

In medieval Sufi texts, one often encounters the term “lineage” used in a metaphorical sense to indicate a relationship of spiritual dependence. The shaykh is portrayed as the spiritual father, or even mother, of his disciples. In late medieval Egypt, however, it was increasingly the case that Sufi shaykhs combined spiritual and biological lineage. Sufism was a family affair. Moreover, the works of ʿAbd al-Wahhāb al-Šaʿrānī demonstrate that the entire community of a zāwiya was conceptualized as a household. The shaykh became the head of this household, and presided over the male disciples, who in turn governed their families. By the 16th century, shaykhs held unprecedented patriarchal authority over their disciples and their families.

Keywords: Sufism – gender – ʿAbd al-Wahhāb al-Šaʿrānī – lineage – patriarchy – zāwiya

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Annales islamologiques 47
2014 IFAO
21 p.
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Les six filles du vizir Ġibriyāl. Familles et alliances matrimoniales dans le milieu des administrateurs à Damas au XIVe siècle

L’ascension et l’exercice du pouvoir d’un administrateur des services financiers du sultanat mamelouk sont bien souvent le résultat d’une entreprise menée collectivement dans laquelle les liens familiaux jouent un rôle primordial. Le cas étudié dans cet article, celui de Ġibriyāl, vizir de Damas dans le premier tiers du xive siècle, a ceci de singulier que nous ne connaissons rien des influences familiales qui ont pu contribuer à son entrée et à son avancement dans la carrière administrative. En revanche, les sources narratives nous renseignent sur sa descendance – un fils et six filles – et nous permettent de reconstituer le réseau d’alliances matrimoniales qu’il fut amené à tisser avec quelques-unes des plus prestigieuses familles d’oulémas et d’administrateurs civils au Caire et à Damas. Ce faisant, l’objet de cette étude est de contribuer à mieux apprécier la place et le rôle des femmes dans les stratégies de consolidation du pouvoir, ainsi que de mettre en évidence les limites de la transmission et de la pérennisation des fortunes, des patrimoines et des positions sociales des élites civiles à Damas au xive siècle.

Mots-clés : Égypte – Damas – sultanat mamelouk – administration – femmes – alliances matrimoniales – patrimoine – héritage

In the Mamluk Sultanate, family ties mostly play a crucial role in the rise and the exercise of power—seen as a collective dynamic—of a financial administrator. This paper deals with the case study of Ġibriyāl, vizier of Damascus in the first third of the 14th century. If Ġibriyāl’s ascendants’ influence and role in his career are unknown, the narrative sources provide useful datas on his offspring—a son and six daughters. By reconstructing Ġibriyāl’s network of marriage alliances contracted with some of the most prestigious families of ulamas and civilian administrators in Cairo and Damascus, this paper seeks to provide a better understanding of the place and role of women in the strategies by which individuals tried to consolidate their positions. Through such a case study, the aim of this paper is also to contribute to bring out the limits of the transmission and the sustainability of wealth, patrimony, and social positions among the civilian elites in 14th century Damascus.

Keywords: Egypt – Damascus – Mamluk Sultanate – Bureaucracy – Women – Marriage alliances – Patrimony – Legacy

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Annales islamologiques 47
2014 IFAO
21 p.
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Choisir sa famille. Waqf et transmission patrimoniale en Égypte au XVe siècle

Repenser la famille comme objet d’histoire sociale suppose d’en reconsidérer la définition en fonction du contexte et de la documentation. On a choisi ici de prendre à témoin de l’histoire de la famille les actes de waqf établis par les « gens de l’État » dans l’Égypte du xve siècle, émirs mamelouks mais aussi administrateurs civils. Le fondateur d’un waqf pouvait en effet désigner librement les bénéficiaires du revenu excédentaire de sa fondation, une fois acquittées ses pieuses dépenses. Or, ces ayants droit étaient très souvent choisis au sein de la descendance du fondateur, selon un ordre de transmission et des règles de partage qui se retrouvent à l’identique ou presque d’un acte de waqf à l’autre. L’étude de ce formulaire type révèle une « famille choisie » fort différente de la « famille légale » telle que la définissent les règles du droit islamique en matière successorale. L’écart le plus manifeste réside dans la stricte égalité des droits des femmes et des hommes sur le revenu qui leur est transmis par l’intermédiaire du waqf. Mais la souplesse de la procédure permet aussi au fondateur d’ajuster ses dispositions à sa situation familiale du moment, faisant ainsi de l’acte de waqf, par delà le caractère stéréotypé du document, une véritable archive de l’intime.

Mots-clés : Mamelouks – šarīʿa – waqf – héritage – patrimoine – femmes – intime.

In order to rethink the family as a topic in social history, one assumes that its definition should be re-examined in accordance with context and sources. Here family is considered through the reading of waqf deeds related to the pious foundations established in 15th-century Egypt by Mamluk officers and civil servants. A founder was entitled to freely designate the rightholders of the surplus income of his waqf that may remain after the payment of its pious expenses. Indeed these recipients were often chosen among the founder’s descent according to a way of transmission and to sharing rules that were almost identical in Cairene waqf deeds. The analysis of this current form reveals that the “chosen family” was in this context very different from the “legal family” as defined by the Islamic law of inheritance. The most striking difference lays in the full equality of rights of male and female descendants to the waqf’s surplus income. The softness of the waqf procedure allowed also the founder to adjust the provisions of his waqf to his family’s circumstances. How stereotyped they are, Cairene waqf deeds are also in some way an archive of intimacy.

Keywords: Mamluks – šarīʿa – waqf – inheritance – patrimony – women – intimacy

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Annales islamologiques 47
2014 IFAO
37 p.
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Les Banū Manǧak à Damas. Capital social, enracinement local et gestion patrimoniale d’une famille d’awlād al-nās à l’époque mamelouke

L’histoire de Damas au xve siècle est relativement méconnue en raison du manque de chroniques locales et de documents d’archives. Toutefois, en faisant appel à d’autres sources, il est possible de reconstituer l’histoire de quelques familles de notables. Le présent article traite d’un groupe particulier, celui des awlād al-nās, les enfants de mamlūk-s, à travers l’exemple d’une célèbre famille : les Banū Manǧak, descendants du puissant émir Manǧak al-Yūsufī (m. 1375). Grâce aux données fournies par les auteurs égyptiens et par certaines archives datant du début de la période ottomane, cette étude propose de combler le manque des sources syriennes et de reconstruire l’histoire des membres de cette famille et celle de leurs fondations pieuses à la fin de l’époque mamelouke. Il vise à mettre en lumière leurs stratégies d’insertion – tant dans la société que dans le paysage urbain de Damas –, ainsi que certaines modalités de la gestion de leur « patrimoine» familial, en vue d’éclairer la persistance de cette lignée au sein des élites damascènes.

Mots-clés : Damas – xve siècle – mamlūk-s – awlād al-nās – waqf – archives ottomanes.

The history of Damascus in the 15th century is still underestimated due to the shortage of local documents, Mamluk chronicles and archives. However, it is possible to rebuild the history of some notables’ families calling for other sources. The present paper treats of a particular group, the awlād al-nās—the children of Mamluks—, through the example of a famous family: the Banū Manǧak, descendants of the powerful amir Manǧak al-Yūsufī (d. 1375). It proposes—using data supplied by the Egyptian authors and by archives dating from the beginning of the Ottoman period also—to make up the lack of Syrian sources and to reconstruct the history of this family’s members and to focus on the destiny of their pious foundations at the end of the Mamluk period. This paper aims at bringing to light Banū Manǧak’s strategies of insertion – both in the society and in the townscape of Damascus, as well as their methods in the management of their family estates, in order to enlighten the longevity of this lineage within the Damascene elites.

Keywords: Damascus – 15th century – mamlūk-s – awlād al-nās – waqf – ottoman archives

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Annales islamologiques 47
2014 IFAO
15 p.
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Women, Families and Lesbianism in the Andalusi Eschatology in the 3rd/9th Century

Le présent article analyse la place des femmes, des familles et de l’éthique sexuelle dans les compilations du ḥadīṯ apocalyptique réalisées en al-Andalus. En général, ces sources présentent les femmes comme un facteur important de la corruption graduelle de la religion et la moralité qui aura lieu avant la fin du monde. Une importance spéciale y est accordée à l’obésité des femmes et au lesbianisme. Le présent article passe en revue les traditions en question et les situe dans le contexte des angoisses collectives de la société musulmane au iiie/ixe siècle.

Mots-clés : eschatologie – traditions apocalyptiques – ḥadīṯ – femmes – famille – lesbianisme – homosexualité – obésité

The present paper discusses the place of women, families and sexual ethics in the Andalusi compilations of apocalyptic ḥadīṯ. These sources tend to present women as instrumental in the gradual corruption of religion and morality that is to come at the end of time, putting special emphasis on obesity of women and lesbianism. The present article contains an overview of the relevant traditions aiming to put them into the context of the collective fears of the 3rd/9th century Muslim society.

Keywords: eschatology – apocalyptic – ḥadīṯ – women – family – lesbianism – – homosexuality – ­obesity

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Annales islamologiques 47
2014 IFAO
27 p.
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Ibn al-Ǧawzī, ses femmes, ses fils, ses filles et ses gendres : théorie et pratique de la vie familiale chez un Bagdadien du VIe/XIIe siècle

Cet article s’intéresse à la vie conjugale et familiale du lettré hanbalite bagdadien Ibn al-Ǧawzī (m. 597/1201). Fondé sur des passages autobiographiques de ses œuvres (Ṣayd al-ḫāṭir, Laftat al-kabad, Kitāb al-Muntaẓam) ainsi que sur des sources biographiques variées, il retrace tout d’abord l’univers familial au sein duquel évoluait Ibn al-Ǧawzī, orphelin de père tôt dévolu aux études, et lui-même père de famille nombreuse dont la descendance peut être suivie sur plusieurs générations. Des mariages stratégiquement choisis permirent à cet influent wāʿiẓ de renforcer ses liens avec les milieux du pouvoir abbasside ainsi que sa position éminente dans le milieu hanbalite bagdadien. Dans un second temps, l’analyse se porte sur la théorie de la vie familiale formulée par Ibn al-Ǧawzī dans le Ṣayd al-ḫāṭir et cherche à confronter conseils pratiques, principes éthiques et recommandations livrées par ce ʿālim avec les éléments ­connus par ailleurs de sa vie personnelle. Choix de l’épouse, recettes pour une vie conjugale harmonieuse, satisfaction sexuelle des époux, devoirs du père de famille et éducation des enfants sont notamment au cœur des réflexions du célèbre hanbalite de Bagdad, lui-même père d’au moins douze enfants.

Mots-clés : Famille – hanbalisme – Ibn al-Ǧawzī – mariage – concubinage – esclaves ­domestiques – enfants – démographie historique – anthropologie historique.

This article analyses the family life of the Hanbali scholar of Baghdad Ibn al-Ǧawzī (d. 597/1201). Based on autobiographical material included in some of his works (Ṣayd al-ḫāṭir, Laftat al-kabad, Kitāb al-Muntaẓam) and on biographical sources, the study first considers Ibn al-Ǧawzī’s family. Having lost his father at a young age, the Hanbali master founded a family of many children, which destiny can be traced over several generations. Matrimonial strategies helped him to enforce his links with the ʿAbbasid milieu and to strengthen his leading position in the Hanbali Baghdadi circles. The second part of the study focuses on the theory of family life as contained in Ibn al-Ǧawzī’s Ṣayd al-ḫāṭir. It aims to confront the practical advices, ethical principles and varied recommendations given by the famous Hanbali preacher with the known facets of his private life. Among the questions addressed by Ibn al-Ǧawzī, himself the father of twelve children or more, appear the choice of the right wife, advices for an harmonious cohabitation, sexual satisfaction of both spouses, husband and father duties and children’s education.

Keywords: Family – Hanbalism – Ibn al-Ǧawzī – marriage – concubinage – domestic slaves – children – historical demography – historical anthropology

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Annales islamologiques 47
2014 IFAO
23 p.
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Le milieu familial de Šams al-Dīn al-Saḫāwī. Quelques aspects d’une lecture autobiographique

Le traditionniste et historien Šams al-Dīn Muḥammad al-Saḫāwī (831-902/1427-1497) écrivit à la fin de sa vie une longue autobiographie encore inédite. Contesté et amer, il n’hésite pas à y faire, sur plus de 640 pages, son propre éloge. Pour cela, il reprend la notice qu’il avait insérée auparavant dans son très célèbre dictionnaire biographique al-Ḍaw’ al-lāmiʿ. Le chapitre qu’il consacre à sa famille est ainsi l’occasion de montrer le chemin personnel qu’il a suivi pour devenir un savant exemplaire. Car ses origines familiales semblaient le destiner à un avenir de marchand. Mais ni son père, ni son édifiante tante Fāṭima ne l’empêcheront de consacrer son temps à l’étude encouragée par la toute proximité de la famille Bulqīnī et celle d’Ibn Ḥaǧar al-ʿAsqalānī. Un point d’analyse onomastique montre enfin comment le milieu familial a conduit Saḫāwī naturellement à celui des savants.

Mots-clés : Égypte – Le Caire – al-Saḫāwī – autobiographie – éloge de soi – famille – alliance matrimoniale – marchands – soufisme – onomastique – généalogie

The traditionist and historian Šams al-Dīn Muḥammad al-Saḫāwī (831-902/1427-1497) wrote at the end of his life a yet unpublished autobiography. Contested and bitter, he does not hesitate to do, over 640 pages, his own praise. For this, he uses the information he had previously inserted into his famous biographical dictionary al-Ḍaw’ al-lāmiʿ. The chapter devoted to his family is the opportunity for showing the personal path he followed to become an exemplary scholar. His family background was indeed leading him to be a future merchant. But neither his father nor his inspiring aunt Fāṭima prevent him from devoting his time to the study which was encouraged by the immediate vicinity of the Bulqīnī’s family and that of Ibn Ḥaǧar al-ʿAsqalānī. A short onomastic analysis finally shows how, naturally, his family led Saḫāwī towards the scholars circle.

Keywords : Egypt – Cairo – al-Saḫāwī – autobiography – self-praise – family – matrimonial alliance – merchants – sufism – onomastics – genealogy

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Annales islamologiques 47
2014 IFAO
17 p.
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Famille princière et poésie : le cas d’al-Muʿtamid Ibn ʿAbbād (1040-1095)

Rares sont les souverains andalous dont la vie se prêta autant à l’élaboration d’un mythe que celle d’al-Muʿtamid Ibn ʿAbbād, dernier roi ʿabbādide de Séville. Ce mythe, forgé et entretenu par les auteurs andalous, repris et amplifié par l’historiographie des xixe et xxe siècles, repose sur la personnalité de ce prince, grand combattant tout autant qu’excellent poète, mais aussi sur un destin exceptionnel : il fut le plus glorieux des princes andalous du xie siècle, mais, démis par les Berbères almoravides à la fin du siècle, il finit sa vie miséreux et en exil. Le destin d’al-Muʿtamid serait sans aucun doute beaucoup moins romanesque si ce roi ne s’était pas trouvé, de surcroît, au centre d’une constellation familiale et amicale aussi complexe que fascinante, au sein de laquelle la pratique de l’art poétique joue un rôle fondamental. Nombreux sont les textes qui abordent ses relations ombrageuses avec son père, le terrible al-Muʿtaḍid, sa passion pour celle qu’il fit reine sous le nom d’Iʿtimād, son attachement pour son compagnon et vizir Ibn ʿAmmār et enfin sa tendresse pour ses enfants, qu’il exprima dans ses poésies composées en exil.

Mots-clés : al-Andalus – poésie arabe – al-Muʿtamid Ibn ʿAbbād

Very few are the Andalusian princes whose lives led to the coining of such a myth as that of al-Muʿtamid Ibn ʿAbbād, last Abbadid king of Sevilla. This myth, forged and kept alive by the Andalusian authors, taken up and enhanced by the 19th and 20th century historiographers, lies in the personality of this prince, a great warrior as well as an excellent poet, but also in his outstanding fate : he was the most glorious Andalusian prince of the 11th century, but, dismissed from his duties by the Almoravid Berbers, he ended up his life, destitute and in exile. Al-Muʿtamid Ibn ʿAbbād’s fate would no doubt be far less romantic had he not spent his life in the bosom of a family and friendly circle, which was both complex and fascinating and where the art and practice of poetry played a prominent part. Many are the texts that tackle his prickly relationship with his father, the great al-Muʿtaḍid, his passion for the lady he made queen under the name of Iʿtimād, his affection for his companion and vizir, Ibn ʿAmmār, and to finish, the tenderness for his children he expressed in the poems he composed when he was in exile.

Key words: al-Andalus – Arabic poetry – al-Muʿtamid Ibn ʿAbbād

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Annales islamologiques 47
2014 IFAO
25 p.
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Ibn Ḥaǧar al-ʿAsqalānī, His Wife, Her Slave-Girl: Romantic Triangles and Polygamy in 15th Century Cairo

La très riche biographie du fameux savant cairote Ibn Ḥaǧar al-ʿAsqalānī (773-852/1372-1449), telle que la composa son élève al-Saḫāwī, offre un intéressant cas d’étude de l’esclavage domestique dans la société islamique de la fin du Moyen Âge. D’après son biographe, Ibn Ḥaǧar racheta secrètement une esclave qui avait appartenu à sa femme, et eut avec elle un enfant sans en informer son épouse. En s’appuyant sur cette histoire, ainsi que sur un poème d’amour qu’Ibn Ḥaǧar composa pour sa femme, ce cas d’étude souligne l’impact écrasant de l’esclavage féminin sur l’institution du mariage, et ce même à une époque où se renforçaient les attentes monogames et l’intimité conjugale.

Mots-clés : esclavage, mariage, umm walad, Le Caire, Mamelouks, poésie, amour, Ibn Ḥaǧar al-ʿAsqalānī

The detailed biography of the famed Cairene scholar Ibn Ḥaǧar al-ʿAsqalānī (773-852/1372-1449) by his student al-Saḫāwī is used here as a case-study of domestic slavery in late medieval Muslim society. According to the biography, Ibn Ḥaǧar clandestinely acquired a slave-girl that had previously belonged to his wife, and had a child with her without his wife’s knowledge. Using this account, as well as a love poem Ibn Ḥaǧar composed to his wife, this case-study demonstrates the overwhelming impact of female slavery on the institution of marriage, even at a period in which monogamous expectations and conjugal intimacy were on the rise.

Keywords: slavery – marriage – umm walad – Cairo – Mamluk – poetry – love – Ibn Ḥaǧar al-ʿAsqalānī