Institut français
d’archéologie orientale du Caire

IFAO

Catalogue des publications


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IF1096
ISBN 9782724706512
2014 IFAO
Collection: BIFAO 113
Langue(s): français
1 vol. 462 p.
50 (2500 EGP)

la version papier n’est pas disponible

Bulletin de l'Institut français d'archéologie orientale 113

Le Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale (BIFAO) couvre l’ensemble des champs de l’égyptologie depuis sa première publication en 1901. Le présent volume regroupe dix-sept contributions dont l'aire chronologique s'étend de l'Ancien Empire jusqu'à l'époque byzantine et qui illustrent l'état des recherches actuelles dans les domaines de l'archéologie, l'épigraphie, la lexicographie, l'iconographie, la religion et la philologie.

The Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale (BIFAO) has covered the entire field of egyptology since its first appearance in 1901. The most recent volume holds 17 contributions with a chronological spread from the Old Kingdom up to the Byzantine period, and it illustrates the present state of research in the areas of archaeology, epigraphy, lexicography, iconography, religion and philology.


  • Les articles de ce volume sont accessibles gratuitement au format PDF.
  • The papers of this volume are freely available in PDF format.
Philippe Collombert, François Schuler
p. 1-9
Helen Jacquet-Gordon
Béatrix Midant-Reynes
p. 10-18
Michel Wuttmann
Ali Abdelhalim Ali
p. 19-32
Ein iit-Darreichen im Tempel von Kom Ombo
Sobhi Ashour
p. 33-50
A Table-Leg Decorated with a Statue of a Boxer in Cairo
Maher Bashendi
p. 51-80
A Roman Period Tomb with a Pyramidal Superstructure in Bir el-Shaghala (Mut, Dakhla Oasis)
Céline Boutantin
p. 81-110
Quelques documents de la région memphite relatifs au taureau Apis
Jean-Pierre Brun, Jean-Paul Deroin, Thomas Faucher, Bérangère Redon, Florian Téreygeol
p. 111-142
Les mines d’or ptolémaïques. Résultats des prospections dans le district minier de Samut (désert Oriental)
Jean-Luc Fournet, Klaas A. Worp
p. 143-156
Nouvelle édition des « Tablettes Batissier ». Un témoignage méconnu des fouilles de Mariette au Sérapéum ?
Michel Wuttmann, Helen Whitehouse, Mona Foad, Sylvie Marchand
p. 157-182
Wall-Paintings in a Roman House at Ancient Kysis, Kharga Oasis
Khaled Hassan
p. 183-192
A Visitor’s Hieratic Ostracon Concerning the Temple of Deir el-Bahri
Christine Hue-Arcé
p. 193-202
Les graffiti érotiques de la tombe 504 de Deir el-Bahari revisités
Clara Jeuthe, Valérie Le Provost, Georges Soukiassian
p. 203-238
Ayn Asil, palais des gouverneurs du règne de Pépy II. État des recherches sur la partie sud
Emmanuel Laroze, Antoine Garric
p. 239-282
La technique du sciage des joints dans la maçonnerie ptolémaïque en grès
Christian Leblanc
p. 283-304
Une curieuse pratique contre le « mauvais œil » observée dans un quartier du Ramesseum
Stéphane Pasquali
p. 305-324
La tombe perdue de Bouri, employé du domaine d’Aton à Memphis
René Preys
p. 325-352
Architecture et image d’architecture dans le temple de Louxor
Anne-Claire Salmas
p. 353-380
La mesure du temps de la journée (1). Modules et fonctionnement des premières horloges à ombre
Antonia St Demiana
p. 381-432
In Michaelem. The Encomium on Michael the Archangel Attributed to Severus of Antioch
Anaïs Tillier
p. 433-448
Enquête sur le nom et les graphies de l’ancienne Gsy (Qous)

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IF1094
ISBN 9782724706499
2014 IFAO
Collection: BiGen 46
Langue(s): français
1 vol. 450 p.
29 (1450 EGP)

Un dossier fiscal hermopolitain d'époque romaine

Dans cet ouvrage, une enquête est menée sur un dossier fiscal constitué de trois rouleaux de papyrus grecs entièrement inédits, datés de l’an 3 de Trajan (99/100 apr. J.-C.) et provenant d’Hermopolis, métropole du nome hermopolitain (al-Ashmûnayn, Moyenne-Égypte). Ce dossier, conservé à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, se présente sous la forme d’un grand nombre de fragments de papyrus fort mutilés. L’auteur a procédé à un travail de remontage d’envergure, nécessaire avant une lecture méthodique de ces manuscrits.

L’édition des textes, en partie sélective, est précédée d’une introduction comportant une méthodologie de reconstitution des papyrus, une analyse de la structure des textes, une étude paléographique et une remise en contexte de la documentation dans son cadre historique. La recherche effectuée sur ce dossier complexe, mais essentiel pour combler des lacunes de nos connaissances sur la fiscalité d’époque romaine, livre une vue kaléidoscopique sur la situation agricole et fiscale de la région sud du nome hermopolitain, peu connue au tournant des ier-iie siècles apr. J.-C. Elle permet également de pénétrer dans l’administration centrale du nome et de retracer plusieurs aspects de la technique fiscale employée en Égypte romaine.

Un DVD permet au lecteur d’agrandir à volonté les photographies du papyrus.

Three unedited tax rolls of Greek papyri which constitute a coherent dossier of the Roman taxation are investigated in this book. They come from Hermopolis (al-Ashmûnayn, Middle Egypt), capital of the Hermopolite nome, and are datable to the year 3 of Trajan (99/100 AD). These rolls, broken into a great number of seriously battered fragments and housed in the Bibliothèque nationale et universitaire of Strasbourg, have been methodically reconstructed; this reconstruction has allowed for a critical reading of the texts.

The edition of the selected texts is preceded by an introduction on the methodology of how the papyrus fragments were reconsrtucted, an analysis of the structure of the texts, a palaeographical study, as well as an exploration into the historical context. The research project on this dossier, complex yet essential to a better understanding of the Roman taxation system in Egypt, offers an unforeseen prospective on the agricultural and fiscal situation of the southern region of the Hermopolite nome at the turn of the 2nd century ad; this is an area that has reamined under-researched. This study also takes a closer look at the central administration of the nome and several technical aspects of taxation system in Roman Egypt.

The attached DVD allows readers to enlarge at will the photographs of the papyri.


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IF1093
ISBN 9782724706482
2014 IFAO
Collection: FIFAO 73
Langue(s): français
1 vol. 320 p.
49 (2450 EGP)

Tell-El-Iswid
2006-2009

Découvert lors de prospections effectuées en 1987 par l’université d’Amsterdam, Tell el-Iswid s’est d’emblée présenté comme un site de première importance pour la connaissance du IVe millénaire dans le delta oriental du Nil. Tell el-Iswid fait partie d’un ensemble d’occupations humaines installées hors inondation, sur des gezira, qui témoignent des changements culturels majeurs ayant affecté cette partie septentrionale de l’Égypte à cette époque. L’un des principaux intérêts de Tell el-Iswid est de présenter une stratigraphie qui couvre la totalité du IVe millénaire. C’est vers cet objectif que se sont concentrés, de 2006 à 2009, les efforts de la mission française, dans le cadre de l’Institut français d’archéologie orientale, avec le soutien financier de la Commission des fouilles du ministère des Affaires étrangères. L’ouvrage présente l’ensemble des résultats obtenus de la réalisation d’une coupe transversale de 22 m de longueur sur 2 m de hauteur, qui a permis de préciser, de compléter et d’élargir la stratigraphie observée et décrite par l’équipe hollandaise quelque vingt ans auparavant. Les travaux effectués ont également permis d’appréhender les modes d’occupation de la gezira dans cette partie du tell, les traditions culturelles, qui connaissent des changements notoires, observables dans les structures domestiques – avec notamment l’apparition de l’architecture de briques crues –, dans les évolutions de la céramique et de l’industrie lithique. Les études conduites sur l’économie de subsistance, végétale et animale, montrent que de tels changements y sont également perceptibles.

Tell el-Iswid was discovered during the surveys made in 1987 by the University of Amsterdam, and was immediately recognised as an important site that provided information about the eastern Nile Delta in the 4th Millenium BCE Tell el-Iswid forms part of a set of human settlements located away from floods, on geziras, which bear witness to the major cultural changes that have affected the northern part of Egypt at the time. A significant component of Tell el-Iswid is the stratigraphy of the site, which spans the entire 4th millenium. It was this aspect that was the focus of the French mission between 2006 and 2009, which was undertaken within the Framework of the Institut français d’archéologie orientale and with the financial support of the Commision on Archaeological Excavations of the Foreign Affairs Ministry. This publication presents the results that were achieved by implementing a cross section 22 m in length and 2 m in height at the site. Using this technique the mission was able to clarify and expand the stratigraphy that was described by the Dutch team some twenty years ago. The cross section, as well as additional work at the site, has assisted in understanding the natural development and the land use of the gezira in this part of the tell. Development of cultural traditions can also be observed, such as notable changes in domestic features, including the appearance of mud-brick architecture, as well as changes in the ceramic and stone industries. Further studies conducted on the subsistence economy, including plants and animals, reveal additional changes.


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IF1085
ISBN 9782724706383
2014 IFAO
Collection: BiEtud 158
Langue(s): français
1 vol. 546 p.
69 (3450 EGP)

Jean Clédat en Égypte et en Nubie (1900-1914)

La découverte de l’Égypte a eu ses périodes heureuses ; le début du XXe siècle, malgré de profonds bouleversements, en est une. De Cheikh Zouède à l’ouadi Halfa, Jean Clédat, qui a croisé les principaux acteurs de la protection et de la promotion du patrimoine égyptien, fut l’un de ses représentants les plus enthousiastes. L’auteur a consulté l’ensemble des archives du savant pour dresser le tableau de ses multiples activités, qui oscillaient entre archéologie, ethnologie, muséologie et cartographie. Le lecteur découvrira une œuvre riche, originale, souvent dépassée par elle-même, où la part d’inachevé est grande, tant furent ouvertes les pistes de recherches.

Docteur en histoire de l’art et archéologie de l’antiquité tardive, Cédric Meurice est collaborateur scientifique au département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre.

The discovery of Egypt had its fortunate times; the beginning of the 20th century, in spite of profound overthrows, is one of them. From Sheikh Zouede to ouadi Halfa, Jean Clédat, who met the main actors of the protection and the promotion of the Egyptian heritage, was one of its most enthusiastic representatives. The author referred to all the scholar’s archives to depict his multiple activities, which oscillated between archaeology, ethnology, museology and cartography. The reader will discover a rich and original work, often overtaken by itself, where the part of unfinished is important, considering how opened were the trails of research.

PhD in art history and archeology of late antiquity, Cédric Meurice is research associate in the Department of Egyptian Antiquities from the Louvre Museum.

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AnIsl047_art_01.pdf (1 Mb)
Extrait pdf de l’ouvrage :
Annales islamologiques 47
2014 IFAO
11 p.
gratuit - free of charge
Histoire de la famille, histoires de famille


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AnIsl047_art_02.pdf (1 Mb)
Extrait pdf de l’ouvrage :
Annales islamologiques 47
2014 IFAO
43 p.
gratuit - free of charge
La famille du guerrier (Égypte, Bilād al-Šām, fin Ve/XIe-VIe/XIIe siècle)

Cet article se propose de comprendre comment, au vie/xiie siècle, au Proche-Orient, le guerrier se représente la famille et appréhende les relations et les sentiments familiaux. Les sources montrent que le groupe familial du guerrier, turc, kurde ou arabe, servile ou non, ne se limite pas aux liens du sang. La « maison » du guerrier réunit sa famille de sang, ses proches et tous ceux qui sont à son service.

Les historiographes arabes ont tendance à décrire, à propos de l’esclave militaire (ġulām ou mamlūk) une parenté fictive. En effet, même après son affranchissement, le mamlūk est lié à son ancien maître et aux camarades aux côtés desquels il a été formé. Mais la parenté fictive ne s’inscrit pas dans le temps long. Le sang scelle des liens plus forts encore, et surtout plus durables. Dans tous les cas, la parenté constitue une matrice des rapports sociaux.

Les sources dénotent aussi la complexité des relations intrafamiliales. Dans la classe militaire dominante turque, ces relations sont régies par la violence lorsque les enjeux politiques sont décuplés. Mais ces relations sont aussi marquées par l’amour filial et/ou fraternel. Les souverains turcs et kurdes sont d’ailleurs présentés par les auteurs arabes comme des pères et des époux aimants et responsables. Leur attitude modérée, leur sobriété et leur respect des normes islamiques s’expriment dans le cadre de l’unité familiale, qui apparaît comme le soubassement de la société.

Dans la famille, la femme occupe une place particulière. Dominée, elle ne se conforme pas toujours à l’attitude qu’on en attend. En particulier, les femmes turques exercent parfois un pouvoir politique et militaire. Mais elles ne le font qu’au nom de l’homme auquel elles sont rattachées, père, époux ou fils.

Mots-clés : Famille – guerrier – parenté –relations intrafamiliales – Bilād al-Šām – Miṣr – xiie siècle – mamlūk

This article aimes to understand how, during the 12th century, the Near Eastern warrior imagined the family and apprehended family relationships and family feelings. The sources show that the family group of the warrior (Turkish, Kurdish or Arabic, enslaved or not) is not limited to blood ties. The warrior’s household gathered his blood family, relatives and all those in his service.

Arab historians tend to describe a fictive kinship for the military slave. In fact, the ġulām or mamlūk was linked to his former master even after emancipation. He also kept strong ties with his former comrades, with whom he had been raised. But fictive kinship was not as durable as forged blood ties which were even stronger. In all cases, kinship was a matrix of social relationships.

The sources indicate also the complexity of family relationships. In the Turkish dominant military class, these relationships were governed by violence when political issues were magnified. But these relationships were also marked by filial and, or fraternal love. Arab authors also described Turkish and Kurdish rulers as loving and responsible fathers and husbands. According to them, they were moderate, sober and pious. They respected the Islamic standards within the family unit, which was the bedrock of society.

Women had a special status in the family. They were dominated, but they did not always comply with the attitude that was expected from them. Sometimes, Turkish women had political and military power. But this power was exercised in the name of the man to whom they were attached, their father, husband or son.

Keywords: Family – warrior – kinship –family relationships – Bilād al-Šām – Miṣr – 12th century – mamlūk

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AnIsl047_art_03.pdf (1.2 Mb)
Extrait pdf de l’ouvrage :
Annales islamologiques 47
2014 IFAO
21 p.
gratuit - free of charge
Family Matters: The “Family-In-Law Impulse” in Mamluk Marriage Policy

Le débat qui divise les chercheurs sur la question du mode de succession au sein du sultanat mamelouk d’Égypte et de Syrie (1250-1517) est ancien et très controversé. Le présent article entend y contribuer en proposant une nouvelle perspective, celle de “l’appel à la belle-famille”. En étudiant empiriquement la politique de mariage menée entre 784/1382 et 872/1467 par les sultans mamelouks (de Barqūq à Ḫušqadam) – avec qui se mariaient-ils ? –, l’enquête suggère que bien que n’ayant aucun lien de parenté entre eux, ces sultans étaient néanmoins liés par le mariage. L’article entreprend ensuite d’interpréter cette observation, en analysant les significations possibles de ces liens de mariage. L’argument qui prime est que ces liens matrimoniaux représentent une des nombreuses stratégies visant à la reproduction sociale : en épousant une personne issue de la famille de leur prédécesseur, les nouveaux sultans, entre 1382 et 1467, épousaient en fait un capital symbolique. Ils établissaient de la sorte un lien et une parenté de belle-famille avec leur prédecesseur. En reconstituant ainsi le rôle des femmes mameloukes et des liens matrimoniaux au sein du processus de succession, deux des paradigmes dominants au sein des études mameloukes sont remis en question: la division de l’espace politique selon le sexe et le fondement servile de l’État mamelouk.

Mots-clés : Femmes mameloukes et capacité d’action politique – sultans circassiens – stratégies matrimoniales – mode de succession sultanienne – Impulsion dynastique, de famille étendue et de belle-famille – division de l’espace selon le sexe – fondement servile de l’État mamelouk

The academic debate on the ideas and practices that organized succession to the sultanate of Mamluk Egypt and Syria (1250-1517) is long-standing and vexed. This article adds to this debate by bringing in a novel perspective: the “Family-In-Law Impulse.” First, an empirical identification of whom Mamluk sultans between Barqūq (784 AH/1382 CE) and Ḫušqadam (872 AH/1467 CE) married is presented, suggesting that many of these unrelated sultans were connected nonetheless through marriage. The hermeneutics of this observation are then dealt with, by reviewing the possibilities of what these marital ties might mean. It is argued that they reflect one of many strategies aiming at social reproduction: by marrying into their predecessor’s family, new sultans between 1382 and 1467 married into symbolic capital first and foremost, thus obtaining an “in-law tie” and “in-law pedigree” to a predecessor. By thus reconsidering the role of Mamluk ladies and of marital ties within the Mamluk mode of succession, two dominant paradigms of Mamluk studies are simultaneously challenged: gendered political space and the Mamluk slave state.

Keywords: Mamluk women and political agency – Circassian sultans – marriage strategies – mode of sultanic succession – Dynastic, Extended Family and Family-In-Law Impulse – public/male and private/female gendered space – Mamluk slave state

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AnIsl047_art_04.pdf (1.6 Mb)
Extrait pdf de l’ouvrage :
Annales islamologiques 47
2014 IFAO
29 p.
gratuit - free of charge
La conception de la famille d’après la copie illustrée du Ǧāmiʿ al-tawārīḫ de Paris (BnF, supplément persan 1113)

Le Ǧāmiʿ al-tawārīḫ de Paris (BnF, supplément persan 1113) est une partie de l’Histoire universelle de Rašīd al-Dīn (m. 1318) dédiée à l’Histoire des Mongols. Elle fut illustrée sous le sultan Šāh Ruḫ, fils de Tamerlan dans l’atelier de son fils Bāysonġor Mirza, gouverneur d’Hérat. Le manuscrit est en partie consacré à la représentation des familles mongoles de la lignée des Ilkhanides de Perse, mais son programme iconographique est largement marqué par la quête des origines, du rôle de Čingiz Ḫān comme modèle de chef de clan, de la filiation patrilinéaire et l’importance en politique des femmes de khans. Les miniatures évoquent en filigrane les préoccupations lignagères des Timourides en quête de légitimité dynastique, mais aussi leurs querelles familiales, et, surtout l’affirmation de la branche cadette issue du quatrième fils de Tīmūr, Šāh Ruḫ. L’insistance du peintre sur la glorieuse lignée de Tūluī dont étaient issus les Ilkhanides évoque la nécessité d’une concorde familiale, une image idéale dont les enfants de Šāh Ruḫ pouvaient encore s’inspirer dans les années 1425-1430 pour affirmer leurs prétentions politiques et leur attachement aux traditions mongoles, y compris par le biais des politiques matrimoniales.

Mots-clés : Histoire des Mongols – Čingiz Ḫān – mythes – mariage – Rašīd al-Dīn – Supplément persan 1113 – Tīmūr

The manuscript Ǧāmiʿ al-tawārīḫ of Paris (BnF, Supplément Persan 1113) is part of the Universal History of Rašīd al-Dīn (d. 1318) dedicated to the History of the Mongols. It was ­illustrated during the reign of Sultan Šāh Ruḫ, one of Tamerlane’s sons, in the workshop of his son Bāysonġor Mirza, governor of Herat. The manuscript is partly devoted to the representation of Mongol families of the line of Persian Ilkhanids, but its iconography is largely marked by the quest for origins, the role of Ǧingiz Ḫan as a model of clan chief, the patrilineal filiation, and the importance of khans’ wives in politics. Most of the miniatures evoke the Mongol lineage that show the Timurid quest of legitimacy, and the political growth of Tīmūr’s fourth son lineage. We can observe the insistence of the painter on the Ilkhanids’ lineage and the need of peaceful relations between the members of the same family. Thus, during the years 1425-1430, the miniatures build an ideal image of the ruling family to assert their political claims and their attachment to the Mongolian traditions, including through political marriages.

Keywords : Mongols’ History – Čingiz Ḫān – myths – marriage – Rašīd al-Dīn – Supplément persan 1113 – Tīmūr

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AnIsl047_art_05.pdf (1.5 Mb)
Extrait pdf de l’ouvrage :
Annales islamologiques 47
2014 IFAO
17 p.
gratuit - free of charge
Stratégies familiales et transmission du savoir. Les Yūnīnī dans le Bilād al-Šām de la fin du XIIe au milieu du XIVe siècle

L’histoire des Yūnīnī – des hanbalites originaires de la région de Baalbek – est assez bien documentée dans les sources arabes des viiie/xive et ixe/xve siècles. Elle peut être intéressante à étudier sous l’angle de l’histoire familiale car elle est représentative, d’une part, des liens qui s’établissaient souvent entre maîtres et élèves sur le mode familial des relations pères-fils et, d’autre part, de l’importance de l’héritage familial dans la transmission du savoir dont les femmes n’étaient pas exclues. Enfin, elle nous renseigne sur les stratégies matrimoniales qui tantôt privilégiaient le modèle du mariage entre cousins germains et tantôt visaient à resserrer des alliances avec d’autres grandes familles d’oulémas, voire avec des familles d’émirs.

Mots-clés : Famille – Syrie – Damas – Baalbek – hanbalites – hadiths – maîtres – élèves – transmission du savoir – femmes – mariages

The history of the Yūnīnī—a Hanbali family from the region of Baalbek—is rather well documented in the Arabic sources of the fourteenth and fifteenth centuries and is well worth studying from the viewpoint of family history. It is representative of the links between ­teachers and students, which were often compared to relations between fathers and sons. It is also ­indicative of the transmission of knowledge within families of scholars including women. Finally, it tells us something of the matrimonial strategies which sometimes favored the ­marriage between first cousins and sometimes sought to strengthen alliances with other important families of scholars or even with families of emirs.

Keywords: Family – Syria – Damascus – Baalbek – Hanbalis – hadiths – teachers – students – transmission of knowledge – women – marriages

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AnIsl047_art_06.pdf (0.73 Mb)
Extrait pdf de l’ouvrage :
Annales islamologiques 47
2014 IFAO
17 p.
gratuit - free of charge
The Age of the Fathers. Gender and Spiritual Authority in the Writings of ʿAbd al-Wahhāb al-Šaʿrānī

Dans la littérature soufie du Moyen Âge, on rencontre fréquemment le terme « lignage » employé de manière métaphorique pour qualifier une relation de dépendance spirituelle. Le cheikh était représenté sous les traits d’un père spirituel, parfois même sous ceux d’une mère, pour ses disciples. Dans l’Égypte de la fin du Moyen Âge, cependant, de plus en plus de cheikhs soufis associaient lignage spirituel et lignage biologique : le soufisme était devenu une affaire de famille. À ce titre, les écrits de ʿAbd al-Wahhāb al-Šaʿrānī montrent à quel point la communauté tout entière d’une zāwiya était pensée comme une maisonnée. Le cheikh était devenu le chef de cette maisonnée et présidait à l’existence de ses disciples masculins, lesquels gouvernaient à leur tour leurs familles. À partir du xvie siècle, les cheikhs exercèrent ainsi une autorité patriarcale sans précédent sur leurs disciples et leurs familles.

Mots-clés : soufisme – genre – ʿAbd al-Wahhāb al-Šaʿrānī – lignage – autorité patriarcale – zāwiya

In medieval Sufi texts, one often encounters the term “lineage” used in a metaphorical sense to indicate a relationship of spiritual dependence. The shaykh is portrayed as the spiritual father, or even mother, of his disciples. In late medieval Egypt, however, it was increasingly the case that Sufi shaykhs combined spiritual and biological lineage. Sufism was a family affair. Moreover, the works of ʿAbd al-Wahhāb al-Šaʿrānī demonstrate that the entire community of a zāwiya was conceptualized as a household. The shaykh became the head of this household, and presided over the male disciples, who in turn governed their families. By the 16th century, shaykhs held unprecedented patriarchal authority over their disciples and their families.

Keywords: Sufism – gender – ʿAbd al-Wahhāb al-Šaʿrānī – lineage – patriarchy – zāwiya