Institut français
d’archéologie orientale du Caire

IFAO

Catalogue des publications


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AnIsl045_art_07.pdf (0.65 Mb)
Extrait pdf de l’ouvrage :
Annales islamologiques 45
2011 IFAO
26 p.
gratuit - free of charge
Abū Isḥāq al-Šīrāzī and Ibn al‑Ṣabbāġ and the Advantages of Teaching at a Madrasa.

Abū Ishāq al-Šīrāzī (d. 476/1083) and Ibn al-Ṣabbāġ (d. 477/1084) were the first two professors of law at the Niẓāmīya madrasa in Baghdad. Contemporaries judged them intel-lectually equal or that Ibn al-Ṣabbāġ was slightly superior. Nevertheless, Abū Isḥāq became far more important to the Šāfiʿi school of law, his books far more widely read. Based primar-ily upon biographical dictionaries, this study of their lives concludes with lists of their students and a chart showing the spread of one of Abū Isḥāq’s books. The reason for Abū Isḥāq’s greater posthumous renown appears to be that, because he taught for far longer at the Niẓāmīya (sixteen years as opposed to one), which offered stipends to students as well as to professors, far more were able to study under him. In particular, provincials came to study under him, then spread his books in their homelands. Thus it was advantageous for one’s posthumous fame to teach at a madrasa, not a mosque ; thus the madrasa reinforced the tendency of Islamic law to bind metropole and provinces ; and thus effects in the prov-inces shaped the school of law as a whole. The eclipse of Baghdad as the centre of Šāfiʿi and Ḥanafi legal writing is also documented from citations in major handbooks.

Keywords : madrasa – Baghdad – Sunni schools of law – Šāfiʿī school – Ḥanafī school

Abū Isḥāq al-Šīrāzī (m. 476/1083) et Ibn al-Ṣabbāġ (m. 477/1084) furent les deux premiers professeurs de droit à la madrasa Niẓāmīya de Bagdad. Leurs contemporains les regardaient comme égaux sur le plan intellectuel, voire considéraient Ibn al-Ṣabbāġ comme légèrement supérieur. Malgré cela, Abū Isḥāq devint plus important pour l’école de droit šāfiʿite, ses livres étant beaucoup plus lus. Reposant avant tout sur des dictionnaires biographiques, cette étude de leur vie se conclut par des listes de leurs étudiants et un tableau illustrant la diffusion d’une des œuvres d’Abū Isḥāq. La meilleure réputation posthume d’Abū Isḥāq semble résulter d’une plus longue période d’enseignement à la Niẓāmīya (seize ans contre une année pour Ibn al-Ṣabbāġ) : dans la mesure où la madrasa offrait des traitements aux étudiants comme aux professeurs, un nombre plus élevé d’étudiants purent suivre ses cours. Des provinciaux vinrent notamment étudier auprès de lui, puis diffusèrent ses livres dans leurs provinces d’origine. Il apparaît ainsi qu’il était avantageux, pour la renommée pos-thume d’un individu, d’enseigner dans une madrasa plutôt que dans une mosquée ordinaire ; que l’institution de la madrasa renforça la tendance du droit islamique à lier la métropole aux provinces ; enfin, que leurs développements provinciaux participèrent à une refonte globale des écoles juridiques. L’éclipse de Bagdad en tant que centre de rédaction de la littérature šāfiʿite et ḥanafite est également documentée à partir de citations tirées des principaux ma-nuels juridiques de ces écoles.

Mots-clés : madrasa – Bagdad – écoles juridiques sunnites – école šāfiʿite – école ḥanafite