Institut français
d’archéologie orientale du Caire

IFAO

Cosmopolis : architectures cosmopolites

Responsable : Mercedes Volait (historienne de l'architecture, CNRS - InVisu) (L’Information visuelle et textuelle en histoire de l’art, USR 3103 CNRS/INHA)

Collaborations: Claudine Piaton (architecte, InVisu, Paris), Vassilis Colonas (architecte, univ. de Volos), Ezio Godoli (historien de l’architecture, univ. de Florence), Juliette Hueber (chargée de ressources documentaires, InVisu, Paris), Angelos Ntalachanis (historien, post-doctorant, univ. Paris-Est Marne-La Vallée), Adam Mestyan (historien, post-doctorant, Society of Fellows, Harvard University).

Institutions partenaires:

Programme partenaire : Le programme s’adosse à l’Action européenne COST IS0904 (2010-2014): European architecture beyond Europe: Sharing Research and Knowledge on Dissemination Processes, Historical Data and Material Legacy (19th-20th centuries).

Ce programme se propose de systématiser l’étude des architectures cosmopolites de l’Égypte moderne (1850-1960), dans le sillage des travaux consacrés à la mise en chantier des villes du canal de Suez à partir de 1859, ainsi qu’à la construction de la banlieue-jardin d’Héliopolis à partir de 1905. Les recherches conduites lors du précédent programme, avec le soutien de l’ANR (projet «Isthme», 2008-2011), ont contribué à mettre au jour une documentation inédite sur la présence grecque dans les villes du canal de Suez, ainsi que sur les propriétés foncières partagées entre la Compagnie du canal et le gouvernement égyptien (Domaine Commun), dont une partie est conservée en France (ANMT Roubaix) et l’autre au Dâr al-wathâ’iq (séries du ministère des Finances). Le croisement de ces deux fonds permet de connaître l’identité nationale et la profession des investisseurs fonciers dans les villes du canal de Suez et de localiser les propriétés des communautés étrangères (principalement Français, Grecs, Italiens, Austro-hongrois, Britanniques (Maltais)) et des sujets ottomans (indigènes ou pas) installés dans les villes entre 1878 et 1918. Des données analogues ont été recueillies pour Héliopolis.

Décor d’une baie du rez-de-chaussée de l’ancien immeuble Manolakakis à Suez (© A. du Boistesselin, 2010)
Décor d’une baie du rez-de-chaussée de l’ancien immeuble Manolakakis à Suez (© A. du Boistesselin, 2010)

L’objectif est de réunir, de spatialiser et d’analyser l’information collectée sur les acteurs de la construction (commanditaires, architectes, entrepreneurs) de ces villes, en la croisant avec des observations de terrain sur des échantillons choisis à Port-Saïd, élargis à des exemples alexandrins selon les sources documentaires qui pourront être identifiées. À partir de séries significatives de constructions et de cas exemplaires (architectures du spectacle et du culte par exemple), il s’agit d’étudier les correspondances qui peuvent être établies, ou pas, entre appartenance communautaire, ancrage local et expression architecturale. En portant attention aux formes architecturales associées à la pluralité ethnoculturelle de l’ère khédiviale et monarchique, l’ambition est de contribuer à creuser la question du cosmopolitisme dans la diversité des formes, y compris les plus « ordinaires » (Will Hanley, Foreignness and Localness in Alexandria, 1880–1914. PhD diss., University of Princeton, 2007) et les plus endogènes, que le phénomène a connues en Méditerranée orientale.

Actions prévues:

Le programme articule deux volets simultanés :

Un séminaire fermé à mi-parcours offrira l’occasion de faire le point sur les premiers résultats obtenus et d’arrêter les corpus et les exemples à traiter en priorité. Une réponse à une ANR non-thématique sera envisagée en fonction des participations qui pourront s’agréger au programme et des premiers résultats obtenus.

Bibliographie sélective