Institut français
d’archéologie orientale du Caire

IFAO

Définition et exploitation de la marge et de la frontière en Égypte de l’Antiquité à l’époque médiévale

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Responsable: Claire Somaglino (égyptologue, univ. Paris IV-Sorbonne);

Collaborations:

Institution partenaire: Université Paris IV-Sorbonne : Centre de recherches égyptologiques de la Sorbonne (CRES).

Ce programme de recherche a un double objectif. Tout d'abord l'étude de la gestion administrative et économique de la frontière et de la marge. Ensuite la compréhension de la manière dont les Égyptiens concevaient et représentaient ces espaces et dont ils pensaient la notion de limite.

La frontière, zone plus que ligne, barrière tout autant que passage, est un espace atypique de rencontre et de conflit dont la perception et l’organisation sont toujours différenciées. Son étude permet de mieux comprendre la nature du pouvoir central, car c’est sur la périphérie que la sécurité et l’identité de l’État peuvent se trouver remises en cause. L’État s’y surinvestit en conséquence, mettant en place des dispositifs spatiaux distincts.

Les zones de marges – qui correspondent d’ailleurs partiellement aux frontières – constituent également des espaces spécifiques; marécages, zones humides, semi-désertiques ou désertiques occupent une place à part dans les imaginaires et font l’objet d’une exploitation économique particulière.

Afin d’avoir une perception plus fine de la définition, de l’évolution et du fonctionnement de ces espaces en Égypte, les apports de l’archéologie, des textes, de la géographie sont considérés sur le temps long, de l’Antiquité au Moyen-Âge inclus, afin de souligner ruptures et continuités. Des enquêtes lexicographiques sur les vocables désignant la frontière, la limite et son franchissement, ainsi que sur les termes servant à nommer les zones humides, sont développées. L’étude du lexique permet en effet de comprendre quels sont les différents types de plans d’eau, de marécages ou encore de terres mises en valeur, et donne parfois aussi à saisir l’évolution de leur perception et de leur gestion au cours du temps. Une gestion qui peut également être appréhendée grâce à des études prosopographiques : ils s'agit de comprendre quels sont les fonctionnaires en charge de ces zones, quelles responsabilités recouvrent les titres qu'ils portent et quels sont les liens qu'ils entretiennent avec le reste de l'administration.

Un intérêt particulier est également porté à la région du fond du golfe de Suez, située à l’articulation entre mer Rouge et vallée du Nil, dont le fonctionnement est encore mal connu.

Actions et publications prévues

Bibliographie sélective :

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The definition and exploitation of the margins and the frontier in Egypt from antiquity until the medieval period

Supervisor: Claire Somaglino (égyptologue, univ. Paris IV-Sorbonne);

Collaborators:

Partner institution: Université Paris IV-Sorbonne: Centre de recherches égyptologiques de la Sorbonne (CRES).

This research programme has twin aims: firstly, to study the administrative and economic management of the frontiers and margins; secondly, to understand the manner in which the Egyptians conceived of and represented these zones and how they thought of the notion of the boundary.

The frontier is an area more than a line, a barrier as much as a passage. It is an atypical space of encounter and conflict of which the perception and the organisation are always differentiated. To study the frontier is to understand better the nature of central power, in that it is on the peripheries that a State's security and identity can be challenged. As a result, the State overinvests and establishes distinct spatial arrangements.

The marginal zones, which partially correspond with the frontiers, also constitute specific spaces. Whether marshes or wetlands, deserts or arid areas, they occupy a place apart in the imagination and are the object of particular economic activities.

In order to develop a finer perception of the definition, evolution and functioning of these spaces in Egypt, we consider contributions from archaeology, written sources and geography over the long term, from Antiquity until the Middle Ages, looking out for ruptures and continuity. We pursue lexicographical enquiries into the terms used to designate the frontier, the boundary and the crossing of it, as well as terms used to name wetlands. The lexical analysis can lead to an understanding of the different types of water bodies, of marshes and also of reclaimed land, and it can also help grasp the evolution of their perception and their management over time. Such management might also be understood through prosopographical studies. The task is to discover which officials were in charge of these zones, what responsibilities went with their titles and what were their links with the rest of the administration.

Special attention is also paid to the region at the head of the Gulf of Suez that sits at the hinge between the Red Sea and the Nile valley and whose organisation is still poorly understood.

Planned activities and publications

Selected bibliography