Institut français
d’archéologie orientale du Caire

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Ostracon lu par infra-rouge

Ostracon lu par infra-rouge


Une nouvelle technique : la photographie numérique infrarouge

La photographie contribue à faciliter le déchiffrement des papyrus et des ostraca grâce à des procédés renforçant le contraste entre l'encre (souvent effacée ou voilée par des efflorescences salines) et le fond brunâtre. Jusqu'à récemment, quand on utilisait encore les pellicules panchromatiques (noir et banc), le renforcement du contraste était obtenu en plaçant un filtre orange ou rouge devant l'objectif. Dans les cas vraiment difficiles, on pouvait recourir à la pellicule infrarouge, sensible au rayonnement infrarouge réfléchi par les papyrus et les ostraca, mais imperceptible à l'œil humain. Cette pellicule avait cependant le désavantage d'être contraignante à manipuler (et plus encore dans les conditions d'un chantier de fouilles) et d'avoir un grain grossier. De surcroît, la mise au point était une opération délicate puisque, le rayonnement infrarouge ayant une longueur d'onde supérieure celle de la lumière visible, il fallait la rectifier à l'aveugle, après avoir placé un filtre noir devant l’objectif.

Aujourd’hui les appareils photo numériques autorisent une procédure beaucoup plus facile à mettre en œuvre, avec des résultats supérieurs. En effet les capteurs numériques sont sensibles à l'infrarouge, plus encore que la pellicule infrarouge. Sur les appareils vendus dans le commerce, un filtre bloquant l'infrarouge est placé devant les capteurs pour éviter que l'image normale soit parasitée par l'image infrarouge. Il est donc possible de faire modifier un appareil numérique en sorte qu'il soit sensible au seul rayonnement infrarouge : le filtre bloquant l'infrarouge est retiré et remplacé par un filtre qui bloque la lumière visible. De la sorte, la mise au point adaptée à la longueur d'onde de l'infrarouge peut se faire automatiquement. Pour l’éclairage, on utilise la lumière du jour, des lampes tungstène ou le flash. Les ampoules à basse consommation ou les tubes fluorescents sont inutiles, puisqu’ils n'émettent presque pas de rayonnement infrarouge.

Dans l’exemple montré ici, l'original et la photo couleur (prise au flash et sans filtre) ne laissent entrevoir que quelques lettres. Sans la photo infrarouge, le texte n'aurait pu être déchiffré. L'ostracon a été trouvé en décembre 2010 dans le dépotoir du fortin de Xèron Pelagos. C'est une liste de soldats redevables du prix de l'huile qu'ils se sont procurée à la cantine du fortin.

La photographie infrarouge est en revanche sans intérêt non seulement lorsque l'encre est rouge, puisqu'elle devient invisible, mais aussi avec les ostraca en calcaire ou en argile claire : en effet, leur fond blanc réfléchit tous les rayonnements, visibles ou infrarouges, si bien que la photo est sans effet sur le contraste entre l'encre et le support.

Adam Bülow-Jacobsen et Hélène Cuvigny
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