Institut français
d’archéologie orientale du Caire

IFAO

Onomastique égyptienne

Responsables : Yannis Gourdon (IFAO) et Åke Engsheden (Université d’Uppsala).

Bien qu’issue de la linguistique, l’onomastique relève également de l’anthropologie historique. En ce sens, elle est une source d’informations nécessaire, mais parfois négligée, à la connaissance des civilisations passées, à l’image de celles qui se sont succédé en Égypte. Que ce soit sur le plan strictement linguistique et lexicographique ou sur le plan anthropologique, les recherches sur la toponymie et l’anthroponymie posent une série de questions qui concernent toutes les périodes de l’histoire égyptienne. La polyonymie et les changements de noms, par exemple, sont des traits récurrents de la dénomination des lieux et des personnes. Quelles sont les motivations qui président à de tels phénomènes ? Comment sont-ils exprimés linguistiquement ? Quelles sont leurs évolutions chronologiques ? Voilà quelques-unes des questions auxquelles le programme Onomastique égyptienne tente de répondre.

Dans cette optique, il convient de rassembler au sein de corpus raisonnés les informations toponymiques et anthroponymiques afin de fournir aux chercheurs des outils de recherche performants et de faciliter l’analyse et l’interprétation des données. Le traitement informatique des informations est un atout qui doit être mis au service de ces collectes d’un matériau riche et hétérogène, à la fois sur les plans linguistique et graphique.Cette initiative rejoint une série d’entreprises européennes en cours (mise à jour du dictionnaire de l’égyptien ancien par l’Académie des Sciences de Berlin…) auxquelles l’Ifao souhaite apporter sa contribution.

Actions prévues : atelier onomastique périodique 2008-2011 et préparation d'un volume des communications  ; organisation de tables-rondes diachroniques.

Anthroponymie

Collaborations : Matilde Borla (musée archéologique de Turin), Khaled El-Enany (IFAO), , Cédric Gobeil (IFAO), Frédéric Payraudeau (chercheur associé au Collège de France).

Les différentes fouilles conduites en Égypte par l’IFAO et par d’autres institutions mettent au jour une importante documentation inscrite qui contribue chaque année à enrichir un fonds anthroponymique toujours plus diversifié. L’accroissement de ce corpus rend nécessaire la création d’un répertoire systématique des noms de personnes pour chaque époque de l’histoire pharaonique, complétant et modernisant l’outil ancien qu’est le Personennamen de H. Ranke. Face à cette nécessité, l’institut a lancé le projet de la base AGÉA (Anthroponymes et Généalogies de l’Égypte ancienne). Cette base de données évolutive, qui concentre ses premiers efforts sur l’Ancien Empire, est destinée à être mise en ligne sur le site internet de l’IFAO.

L’étude de ce matériel onomastique permettra de mener une réflexion linguistique et anthropologique sur la forme et la signification des anthroponymes, la collation ou « dation » du nom, le rapport entre nom et surnom, les changements de nom…

Toponymie

Collaborations : K. Blouin (Université de Toronto Scarborough), Sylvain Dhennin (Université Lille III), Åke Engsheden (Université d’Uppsala), M. Favereau (Université de Princeton), Isabelle Marthot (doctorante à l’EPHE), Laure Pantalacci (Université de Lyon 2), Vincent Razanajao.

L'objectif du programme de toponymie est de permettre de mieux comprendre la signification des toponymes et les raisons qui motivent leur choix, leur permanence ou leur changement. Les travaux portent sur l’ensemble des périodes historiques, jusqu’à l’époque contemporaine.

Une première étape consiste à effectuer des collectes exhaustives des toponymes dans des régions définies. Des recherches de ce type sont déjà avancées pour plusieurs zones du Delta du Nil.

Le matériel ainsi rassemblé permettra une étude sémantique qui s'appuiera en priorité sur les toponymes basilophores, théophores et des noms incluant des références à l’environnement (faune et flore). Cette approche est, en effet, susceptible d'apporter des informations sur la façon dont les Égyptiens se représentent l'univers qui les entoure.Enfin, ce programme comprend également l’élaboration d’une base de données bibliographique sur la géographie de l’Égypte.