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d’archéologie orientale du Caire

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Colloque international

Du mercredi 26 avril 2023 au jeudi 27 avril 2023 à 18h00 (heure du Caire), IFAO géolocalisation IFAO

L’imprimerie et l’Egypte
Circulations typographiques méditerranéennes durant le long XIXe siècle

Fabien Simon

Partenaire(s) de l’Ifao : Université Paris Cité

Le colloque « L’imprimerie et l’Egypte. Circulations typographiques méditerranéennes durant le long XIXe siècle », organisé en collaboration avec l’IFAO, s’inscrit dans le cadre de l’ANR « Des Indes linguistiques » (2021-2025) (cf. https://indesling.hypotheses.org/).

Elle est la première d’un cycle de trois rencontres, centrées chacune sur un pôle de ces circulations, les prochaines journées ayant lieu à Florence (Biblioteca Laurenziana, avril 2024) et Rome (avec la collaboration de l’EFR, juin 2024).

 

Le cas égyptien est particulièrement intéressant vis-à-vis de ces circulations, et ce au cours de trois grands moments, au cœur de ce colloque, tournés chacun vers des questions typographiques différentes, et permettant d’interroger les effets concrets de ces mobilités techniques et humaines.

Le premier est celui de l’Expédition d’Egypte (1798-1801) et de ses prolongements. Une imprimerie est installée, au cours de l’Expédition, à Alexandrie puis au Caire, et conduit à un transfert de poinçons, arabes en particulier, et de typographes, parisiens mais également romains. Les effets de cette expérience typographique s’inscrivent dans le temps long. A Paris, d’un côté, où les acteurs « égyptiens », dans leur diversité, jouent un rôle fondamental, à leur retour, dans la structuration de l’« atelier oriental » de l’imprimerie « nationale » : de Jean-Joseph Marcel (1776-1854), nommé directeur de l’Imprimerie impériale, et qui participe à l’entreprise éditoriale au long cours de la Description de l’Egypte, coordonnée par Jomard ; au « Réfugié égyptien », Mikhel Sabbagh (1784-1816), collaborateur de l’orientalisme européen, qui travaille un temps à l’imprimerie. Au Caire, d’un autre côté, la fondation des presses de Būlāq en 1821 repose aussi sur une expertise construite de part et d’autre de la Méditerranée. Niqula al-Masabiki (m. 1830) est ainsi passé durant quatre années par Milan ; quant à Raphaël Anṭūn Zaḫūr Rāhib, dit dom Raphaël de Monachis (1749-1825), membre, lui, de l’Institut d’Egypte au cours de l’Expédition, il s’installe ensuite, un temps, à Paris, où il occupe la chaire d’arabe vulgaire à l’École des langues orientales, avant son retour au Caire. Ces échanges sont prolongés, ensuite, par la première « mission égyptienne » de 1826, constituée par Méhémet Ali (r. 1805-1848), et accueillie par Jomard (1777-1862).

            Pour partie prolongement également de l’Expédition, puisque c’est en 1799-1800 que la pierre de Rosette avait été découverte et que Marcel en avait prélevé une empreinte, le deuxième moment d’échanges nourris concerne les hiéroglyphes. Le déchiffrement de 1822 se fait avant que Champollion n’ait parcouru l’Egypte, ce qu’il ne réalise qu’en 1828. Les sources rapportées de Haute-Egypte sont imprimées à Paris au retour. Les documents conservés, dans différents fonds d’archives, permettent de reconstituer en détails le passage des relevés sur les monuments aux dessins des hiéroglyphes et à leur version imprimée : lithographique, avec la Grammaire égyptienne éditée par Didot (1836) ; ou typographique, grâce à l’utilisation des poinçons hiéroglyphiques de l’Imprimerie royale. Ces derniers sont dessinés entre 1842 et 1852 par Dubois et Devéria et gravés par Delafond et Ramé fils.

De nouveaux poinçons sont réalisés, plus tard, au Caire-même, et ce colloque sera l’occasion, enfin, d’insister sur le moment de la mise en place, à partir de 1898, des presses de l’IFAO. Emile Chassinat (1868-1948), lui-même ancien compositeur orientaliste à l’Imprimerie nationale, est à la manœuvre et incarne ces échanges récurrents ensuite avec l’imprimerie parisienne, de matériel et de personnel, durant un siècle.

Le colloque offrira l’opportunité de visiter cet ancien atelier typographique « plomb », récemment restauré.

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