Une image, un commentaire…
Fouilles Bruyère Deir el-Medina
Photo des fouilles de Bruyère à Deir el-Medina, 1929
Tombes de Nou et Nakhtmin (TT 291) et d'Arinefer (TT 290). Vue extérieure.
Fonds Bruyère © IFAO.
Cette photo, prise par Bernard Bruyère en mars 1929 dans la nécropole de l’ouest sur le site de Deir el-Medina, montre un épisode de la fouille de l’avant-cour commune aux tombes de Nou et Nakhtmin (TT 291, au centre, à gauche) et d’Arinefer (TT 290, au centre, à droite). Sur ce cliché, on aperçoit, entre autres, la pyramide qui surmonte la chapelle de la TT 291 restaurée par Bruyère et qui est typique de l’architecture funéraire du Nouvel Empire à Deir el-Medina.
La volonté de Bruyère de restaurer le site parallèlement à sa fouille, qui est un trait marquant du travail de l’archéologue, est également illustrée par les terrasses de pierres qui se trouvent en haut à droite et qui, aujourd’hui encore, caractérisent l’aspect physique de la nécropole de l’ouest.
La fouille du site menée de 1922 à 1951, avec une pause de cinq ans durant la Seconde Guerre mondiale, a permis non seulement de mettre au jour une quantité formidable d’objets et de monuments, mais aussi de produire un très grand nombre de documents d’archives, tous conservés à l’Ifao, dont de nombreuses photographies liées aux tombes et au contexte de leur découverte.
Conjointement à la rédaction de ses cahiers, désormais accessibles en ligne, Bruyère a en effet fait grand usage de la photographie (plaques de verre et films argentiques noir et blanc) pour documenter ses travaux. En plus des clichés montrant l’intérieur décoré des tombes, plusieurs photos, comme pour l’exemple choisi, illustrent les opérations de dégagement des tombes. On ne peut rester de marbre face à la beauté de ces « tranches de vie » de chantier figées dans le temps. Fenêtres ouvertes sur le passé, elles rendent compte aussi des méthodes utilisées par Bruyère pour fouiller et restaurer le site. Alors que la photo présentée ici laisse entrevoir une trentaine d’hommes, l’une de ces méthodes consistait à en employer un grand nombre : au moment où avait lieu cette opération, les cahiers de fouille de Bruyère indiquent que pas moins de 120 ouvriers travaillaient sur le chantier. Pour les chercheurs actuels, l’étude de ses cahiers ne saurait donc être séparée de l’étude de ses photographies, comme celle ici choisie qui provient des archives personnelles du fouilleur.
Grâce au patient travail du service des archives de l’Ifao, ce précieux document d’histoire, ainsi que de nombreux autres, est maintenant présenté dans une base de données accessible en ligne sur la page internet des archives scientifiques (couverture photographique des tombes de Deir el-Medina) à l’url suivant : http://www.ifao.egnet.net/bases/archives/ttdem/.
Cédric Gobeil