Une image, un commentaire…
Stèle Gebel el-Zeit
Partie supérieure d’une stèle cintrée du roi Nebnénou-Sémenkarê, JE 98137, XIIIe dynastie (© J.-Fr. Gout – Ifao).
Situé dans le désert oriental, au bord de la mer Rouge, le sanctuaire de Gebel el-Zeit est installé à proximité des galeries de mines de galène exploitée sur le site. Il a livré du matériel déposé en ex-voto pour la déesse Hathor depuis la XIIe dynastie jusqu’au début de la XIXe dynastie. Rupestre à l’origine, le sanctuaire prend au Nouvel Empire la forme d’un enclos de pierre sèche adossé à la paroi rocheuse. Dans une cachette chaînée contre son mur nord, les fouilles menées par l’Ifao mirent au jour en 1984 un dépôt de stèles et de matériel de culte, rassemblés et mis à l’abri à l’occasion d’un nettoyage et d’une remise en état du sanctuaire intervenus au plus tôt sous le règne d’Amenhotep III ou à une date plus récente.
Cette stèle cintrée fragmentaire de « faïence » bleue, dont deux éléments raccordés permettent de reconstituer la partie supérieure, provient de la cachette (H. conservée 12,5 cm ; larg. 19,5 cm ; ép. 3,6 cm). D’ordinaire peu communes, les stèles de faïence sont connues par plusieurs exemples, royaux ou privés, découverts à Gebel el-Zeit. Leurs dimensions restreintes en faisaient des stèles portatives, facilement transportables depuis la Vallée. Le décor, recto-verso et tracé en noir, obéit à une composition identique sur les deux faces de la stèle, délimitée par un liseré. Sur la première face, « le dieu accompli, Sémenkarê (doué de vie) » présente un pain (?) au dieu Ptah « Celui qui est au Sud de son mur, seigneur de Maât ». Sur la seconde, « le fils de Rê, Nebnénou (doué de vie) » effectue le même geste pour le dieu Horus « seigneur des contrées désertiques ». Le nom de naissance Nebnénou était inconnu jusqu’alors. La découverte de cette stèle permet de rattacher les noms Nebnénou et Sémenkarê à un même pharaon, que les historiens placent à la XIIIe dynastie.
Isabelle Régen (Université Montpellier 3)