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Portrait de Jean-François Champollion par Paul Roussel (1923), sur le perron de l'Ifao au Caire © Bleu Kobalt
Champollion et le déchiffrement des hiéroglyphes à la bibliothèque de l’Ifao (1/2)
Sur les 12 ouvrages recensés par le Musée Champollion à Figeac et dont Jean-François Champollion est l’auteur, la bibliothèque de l’Ifao en possède huit dans une première édition originale.
Champollion s’est intéressé précocement aux civilisations anciennes et aux langues orientales, et il se passionna pour l’Egypte pendant ses années au lycée, ce qui explique la parution de ses deux premiers ouvrages, respectivement en 1811 (il est alors âgé de 21 ans), et en 1814, Introduction à l’Egypte sous les Pharaons, et L’Egypte sous les Pharaons.
Le 27 septembre 1822, il publie la Lettre à M. Dacier relative à l'alphabet des hiéroglyphes phonétiques, dans laquelle il fait part de sa découverte d'un système de déchiffrement des hiéroglyphes. Cette lettre marque la naissance officielle de l’égyptologie en tant que discipline scientifique.
Ce déchiffrement, qui faisait l’objet d’un intérêt soutenu entre les linguistes du monde entier depuis plusieurs siècles, était un enjeu majeur pour comprendre la civilisation de l’Egypte pharaonique dont la connaissance des écritures avait été perdue au cours du Ve siècle de notre ère. Il a été rendu possible par la découverte en 1799 de la Pierre de Rosette pendant l’expédition de Bonaparte (1798-1801) et la reproduction de son texte trilingue (hiéroglyphique, démotique et grec) dans la Description de l’Egypte (1809-1822), fruit des observations des savants de l’expédition. Cela dit, le texte avait circulé parmi les linguistes avant même la parution de l’ouvrage. Champollion arrive, grâce à l’abbé de Tersan, un collectionneur, à en obtenir une copie en 1808.
Avant son décès, Champollion publiera encore Précis du système hiéroglyphique des anciens égyptiens (1824), Notice descriptive des monuments égyptiens du Musée Charles X (1827) et Panthéon égyptien (1831). C’est donc à titre posthume que ses ouvrages suivants seront édités par son frère, parmi lesquels Monuments de l’Egypte et de la Nubie, Grammaire égyptienne (1836-1841) et Dictionnaire égyptien en écriture hiéroglyphique (1841-1844).
L’aventure du déchiffrement des hiéroglyphes se poursuivra pour parachever l’œuvre de Champollion, et notamment par Richard Lepsius, égyptologue allemand, qui publiera Das Todtenbuch der Ägypter en 1842. L’exemplaire de la bibliothèque présente la particularité d’avoir appartenu à l’égyptologue français Auguste Mariette (1821-1881), comme en témoigne son ex-libris manuscrit en page de titre, et d’avoir été commenté par Mariette quasi à chaque planche. Ce dernier ouvrage a fait l’objet d’une numérisation par l’Ifao dans le cadre d’un programme international coordonné par la Bibliothèque nationale de France, Bibliothèques d’Orient, et il est visible sur le portail numérique Gallica.
Agnès Macquin
Responsable de la bibliothèque de l'Ifao
*Les ouvrages signalés en gras sont présents à la bibliothèque dans leur première édition originale.
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