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Abri de la tombe de Chéchonq III à Tanis
Tanis, nécropole royale. Nouvel abri de protection de la tombe de Chéchonq III, vu du sud-est.© MFFT (F. Leclère)
Site urbain majeur du Delta du Nil, Tanis fut, dès sa création à l’aube de la Troisième Période intermédiaire (début du Ier millénaire av. J.-C.), capitale de l’Égypte. C’est dans les ruines de cette « Thèbes du nord » que Pierre Montet fit, juste avant la deuxième guerre mondiale, la découverte de tombes royales en partie intactes datant des XXIe-XXIIe dynasties, dont le somptueux mobilier, conservé au Musée égyptien du Caire, fait actuellement l’objet d’un projet de nouvelle présentation. Dans la perspective d’une valorisation du site, des travaux de restauration et d’aménagement d’infrastructures ont été entrepris par l’Ifao en collaboration avec le Ministère du Tourisme et des Antiquités (MoTA) et la Mission Française des Fouilles de Tanis (MFFT), grâce à un financement spécifique de l’Ambassade de France en Égypte (« Fonds de solidarité prioritaire innovante »).
L’une des premières réalisations de ce programme a été la construction d’un abri permettant la protection de la tombe du pharaon Chéchonq III (830-791 av. J.-C.), en remplacement d’une ancienne structure devenue vétuste. L’épais mur de briques crues qui entourait la tombe, démonté au moment des fouilles de la Mission Montet, a été partiellement rebâti et les abords du monument réaménagés. L’abri est désormais doté d’une rampe d’accès et d’une terrasse panoramique offrant aux visiteurs une vision par le haut du monument et de la nécropole, que vient informer la lecture de panneaux explicatifs trilingues (français, arabe, anglais). Y est présenté notamment un aperçu du programme décoratif de la tombe, richement décorée de scènes d’adoration du dieu Osiris et de divinités associées, d’extraits du Livre de la Nuit (voyage nocturne du soleil dans l’au-delà) et du Livre des morts (rites funéraires, jugement des morts), ainsi que des scènes de résurrection d’Osiris et de navigation céleste. Sur la base d’une première proposition établie dès 2017 sous les auspices de la MFFT (Marie-Chantal Plantinet), la construction a été préparée et réalisée par Nicholas Warner, en collaboration avec Ramsès Nosshi (MADA Arch.), Mahmoud al-Tayeb et François Leclère, directeur de la MFFT, et a fait l’objet d’une concertation étroite avec Dr. Aiman Ashmawy, co-responsable du projet FSPI pour le MoTA, et Mr. Waad Allah, ingénieur en charge du secteur des projets du MoTA. L’installation a été achevée en mars 2020. François Leclère, avec son équipe conduite par le reïs Alaa Farouk, avait remis en place les sarcophages dans leur position d’origine en 2018, et a mené à bien, avec l’aide de Patrice Le Guilloux, les fouilles préventives avant l’installation, préparé la documentation de la signalétique et supervisé avec les architectes la finition de l’ensemble.
François Leclère, Laurent Coulon