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Institut Français
d’archéologie orientale — Le Caire

Lettre d'information de l'Ifao

Janvier 2019

Bonjour,

Nous vous présentons, au nom de tous les personnels de l'Ifao, nos meilleurs vœux pour la nouvelle année.

C'est l'occasion de revenir sur le trimestre écoulé depuis la rentrée académique 2018, intense et riche en activités, au palais Mounira comme hors de ses murs.

 

Des ateliers aux rencontres scientifiques, un continuum de formation

De début septembre à fin novembre, les actions de formation de l'Ifao se sont enchaînées à un rythme soutenu. Il faut saluer, dans toutes les actions conduites ces trois derniers mois, l’engagement des membres scientifiques, des chercheurs associés, des collaborateurs et correspondants scientifiques, des chercheurs de passage, qu’ils soient venus pour leur chantier archéologique, leur programme de recherche ou pour une action spécifique de formation. Tous font connaître l’Ifao en Égypte, en France, en Europe et bien au-delà. Grâce à eux, l’Institut assume pleinement l’héritage et ce qui fut la vocation première de l’École française du Caire, au service de son pays d’accueil, d’une science pour tous et sans frontières.

Cours et ateliers à l’Ifao et hors-les-murs

La diversité linguistique de ces formations atteste de cette volonté d’aller à la rencontre de différents publics et pour l’Ifao, de concourir à la formation de différents milieux académiques et professionnels : l’atelier d’étude de sources de l’histoire de l’Égypte, animé chaque semaine en arabe par Magdi Girgis, professeur à l’université de Kafr el Sheikh, avec la collaboration de Emad Abou Ghazi, professeur à l’université du Caire, recrute ses auditeurs parmi les assistants et doctorants de nombreuses universités d’Égypte, tout comme la formation à la paléographie et à l’édition critique de textes arabes proposée par Ayman Fouad Sayyid, professeur à l’université du Caire. Les cours de l’Ifao, animés tout au long du premier semestre par Félix Relats-Montserrat contribuent quant à eux à la diffusion des savoirs les plus actualisés en égyptologie auprès de la communauté francophone du Caire et d’un public cultivé.

L’atelier Practical Egyptology (18 octobre) conçu par Hassan Selim, professeur à l’université de Ayn Chams à destination des inspecteurs des antiquités en poste aux frontières posait en anglais et en arabe la question de la distinction entre le faux et l’authentique et visait à renforcer les outils d’analyse à disposition de ceux qui sont en première ligne sur le trafic des antiquités. Le workshop élaboré à la faculté de tourisme et hôtellerie de Minia par Hassan Selim (24-25 octobre) sur le patrimoine de la Moyenne-Égypte répondait à la demande de son vice-doyen et correspondant scientifique de l’Ifao, El Tayyeb Abbas. Celui imaginé à Alexandrie par Rania Merzeban, elle aussi correspondante scientifique de l’Ifao et professeure associée à l’université d’Alexandrie a réuni à l’Institut français d’Alexandrie(le 8 novembre) un public arabophone, anglophone et francophone composé d’étudiants des facultés de Tourisme et Hôtellerie, de Lettres et des Beaux-Arts de l’université d’Alexandrie et de l’université Senghor autour de la question : « Comment lire un texte ? ». De la plus haute antiquité à l’époque contemporaine, et quels qu’en soient les supports, l’atelier entendait mettre en garde contre des lectures littérales des textes pour illustrer, autour de quelques exemples choisis, des manières de construire des contextes, d’analyser des contenus et d’en inférer le sens : autant de façons de mettre en pratique une épistémologie de l’histoire.

Les membres scientifiques de l’Ifao, Florence Albert, Lorenzo Medini, Andrea Pillon, Felix-Relats Montserrat, Robin Seignobos et Marine Yoyotte ainsi que ses chercheurs associés Khaled Hassan et Ali Abdelhalim ont tous contribué au succès de ces ateliers, dans lesquels sont également intervenus le directeur, Laurent Bavay, et le directeur des études, Frédéric Abécassis.

Des stages pratiques

D’autres formations ont pris la forme d’un stage doctoral pratique d’une à deux semaines à l’institut. L’Académie hiératique, tenue du 30 septembre au 4 octobre et organisée par Annie Gasse et Florence Albert, en est en 2018 à sa quatrième édition. Marc Gabolde et Hana Navratilova ont contribué cette année à initier un petit groupe de 8 doctorants internationaux aux relevés et à la publication des ostraca hiératiques. Une problématique commune portait sur l’encre rouge, afin de mieux comprendre les usages et le sens de cet emploi dans la documentation littéraire de Deir al-Medina.
L’atelier d’épigraphie numérique s’est déroulé à l’Ifao du 29 octobre au 7 novembre 2018. Dans le cadre d’un programme inter-EFE associant le laboratoire HiSoMA et trois Écoles françaises à l’étranger (EfA, Efeo, Ifao), cette session de formation internationale a réuni 8 doctorants et post-doctorants égyptologues, sélectionnés sur dossier, ainsi que 5 membres scientifiques de l’Ifao. L’encadrement était assuré par Marie-Claire Beaulieu (Tufts University), Michèle Brunet Université (Lyon 2 - HiSoMA), Véronique Chankowski (Université Lyon 2 - HiSoMA), Laurent Coulon (École Pratique des Hautes Etudes - PS), Emmanuelle Morlock (CNRS HiSoMA), Vincent Razanajao ( ERC-StG 716375 - Patrimonium - Ausonius) ainsi que par les responsables de services Christian Gaubert (pour l’informatique) et Cédric Larcher (pour les archives et collections). Les activités entendaient répondre aux principaux objectifs du programme : décloisonner les domaines géographiques de l’édition épigraphique, construire de nouvelles modalités d’édition contextualisée des sources épigraphiques dans le cadre des humanités numériques. Le stage a tenté de combiner une double approche, à la fois théorique et pratique.

Des formateurs en formation

Chercheurs, membres scientifiques et chercheurs associés de l’Ifao éprouvent ainsi au quotidien le fait d’être tour à tour formateurs, responsables d’actions de terrain, de projets de recherche ou d’actions spécifiques, tout en assumant d’être eux-mêmes en formation, ce qu’en vérité, ils ne cesseront jamais d’être.
La réponse à des appels d’offre, le montage et la gestion scientifique et administrative de projets de recherche sont des domaines auxquels les chercheurs doivent désormais s’initier. Un atelier annuel à destination des membres scientifiques est dédié à l’échange d’expériences. Le tuilage avec les anciens joue de ce point de vue un rôle capital : Julien Loiseau a ainsi pu présenter son ERC le 26 septembre lors d’un passage au Caire sur la route d’Addis Abeba.
Plusieurs ateliers et journées d’étude se sont déroulés au cours du trimestre écoulé : second atelier du programme Egyptian Riverine Harbours organisé les 17 et 18 septembre par Marine Yoyotte, Irène Forstner-Müller (Institut archéologique autrichien) et Harco Willems (KULeuven) ; journées d’étude du programme Visualiser les émotions dans l’Égypte ancienne : images et textes, organisées par Marie-Lys Arnette, Rania Merzeban et Dimitri Laboury à l’université Paris-Sorbonne les 17-18 septembre ; journée d’étude en hommage à Madiha Doss à l’université du Caire (27 octobre) ; enfin la rencontre annuelle d’archéobotanique organisée par Menat-Allah el Dorry le 26 septembre au Centre polonais d’archéologie du Caire.

◼︎ L’atelier Practical Egyptology avec les inspecteurs des antiquités égyptiens en poste aux frontières (18 octobre à l'Ifao).

◼︎ Atelier « Comment lire un texte ? » à l'Institut français d’Alexandrie, le 8 novembre.

 

◼︎ Second atelier du programme "Egyptian Riverine Harbours" organisé les 17 et 18 septembre.

 

Sur le terrain

Plusieurs chantiers archéologiques ont subi des retards liés aux autorisations de sécurité. C’est le cas de Tebtynis, où la mission de l’Ifao et de l’université de Milan n’a pu débuter ses travaux qu’au début du mois d’octobre. À Dendara, l’intervention prévue en septembre en collaboration avec l’université de Chicago a dû être annulée, tandis que les opérations sur la nécropole et le temple n’ont débuté qu’à la mi-octobre. De nombreuses missions ont toutefois pu se dérouler normalement, à Fustat (mission d’étude), Coptos, Tell el-Iswid, Ermant, Médamoud, Tabbet el-Guech et dans l’Assassif.


Les opérations de formation peuvent aussi apporter une aide aux programmes de recherche et à leurs responsables. La conférence donnée par Emmanuelle Morlock sur la question des archives de la recherche et des chercheurs dans le cadre de l’atelier d’épigraphie numérique était ouverte au réseau des instituts archéologiques. Elle répondait à la fois à la thématique adoptée cette année et à la réflexion engagée suite à la demande du Ministère des Antiquités que lui soit communiquée la documentation issue des chantiers archéologiques. On trouvera, dans la présentation en ligne d’Emmanuelle Morlock une démonstration de la nécessité, à la fois individuelle et collective, de gérer les données de la recherche et de planifier cette gestion.

◼︎ Tebtynis : le thesauros, les bains et le bâtiment à péristyle.

 

Acteurs et figures de l'Ifao

Mouvements

La Newsletter de juillet annonçait pour la rentrée l’arrivée de nouveaux visages.
Frédéric Abécassis succède ainsi à Nicolas Michel à la direction des études. Maître de conférences en histoire contemporaine à l’ENS de Lyon depuis 2000, il a enseigné en Égypte de 1989 à 1996. Ses travaux ont porté sur les processus de construction communautaires, à partir des structures du marché scolaire égyptien et de ses fluctuations à l’époque libérale, mais aussi à partir de l’étude des migrations post coloniales au départ du Maghreb.

L’Ifao accueille aussi deux nouveaux membres scientifiques.

Spécialiste de la religion égyptienne des époques grecque et romaine, notamment dans la région d’Hermopolis Magna (el-Ashmunein), Lorenzo Medini est agrégé d’italien. Docteur en égyptologie de l’université de Paris-Sorbonne, il enseignait depuis 2016 à l’UFR d’Histoire de l’Art et Archéologie de cette université. Sa double formation en égyptologie et en papyrologie grecque lui permet d’aborder l’Égypte ptolémaïque, dans un questionnement portant à la fois sur les pratiques cultuelles et le discours théologique. Il est aussi l’épigraphiste de la mission archéologique de Médamoud et reprend le dossier du petit temple de Qasr el-Agouz.
Egalement docteur de Paris-Sorbonne, Andrea Pillon est spécialisé dans l’épigraphie et l’histoire sociale et institutionnelle de l’Égypte pharaonique. Sa thèse sur l’administration et la société égyptiennes de la fin du IIIe millénaire a permis de remettre en question l’historiographie traditionnelle de la Première Période intermédiaire. Son projet de recherche porte sur l’émergence du fait urbain et l’essor des sociétés urbaines de l’Ancien au Moyen-Empire.
Sherif Talaat, informaticien assistant chargé du parc, a débuté son travail le 2 septembre 2018.
Claire Oger est en stage du 17 septembre au 17 janvier auprès de Amr Bahgat, au service de la communication et du mécénat. En année de césure de la Rennes School of Business, elle entend se spécialiser dans le financement de projets culturels.
Mohamed Fadel, ouvrier, a quitté l'imprimerie au terme de son contrat début septembre. Mais celle-ci accueille depuis la mi-octobre, deux apprentis, Ahmed Badr et Ahmed Mohamed, étudiants en deuxième année à l'école technique d'impression d’Abou Rawach - Giza.
Suzi Samir est assistante budget et caisse à l'agence comptable depuis le 5 novembre 2018. Elle succédera à Nada Said qui quittera ses fonctions fin décembre.
Il n’aime pas les hommages, mais Georges Soukiassian a pris sa retraite, au terme d’une longue carrière consacrée à l’étude de l’habitat en Égypte ancienne. Normalien, puis agrégé de Lettres classiques en 1975, il a été recruté à l’Ifao immédiatement après en avoir été membre scientifique de 1981 à 1985. Chef de chantier de Balat, il a consacré une grande partie de sa carrière à la fouille de la ville d’Ayn Asil, résidence des gouverneurs de Dakhla à la fin du IIIemillénaire avant J.-C. Depuis 2013, il avait rejoint le CEAlex pour se consacrer à la publication des blocs pharaoniques du site sous-marin de Qaytbay et à des fouilles en Maréotide sur le site de Bahig. Il quitte le CEAlex, mais c’est aussi à l’Ifao qu’il va manquer, notamment pour les relectures de manuscrits de collègues, qui appréciaient par dessus tout sa générosité.

◼︎ Frédéric Abécassis.

◼︎ Andrea Pillon.

◼︎ Lorenzo Medini.

◼︎ Georges Soukiassian, lauréat du prix Leclant 2016, prend sa retraite (@AIBL)

Alumni et distinctions

Tous les anciens en témoigneront : on ne quitte jamais l’Ifao ; et même si c’est le cas, l’Ifao ne vous quitte pas et a toujours plaisir à savoir ce que deviennent celles et ceux qui y sont passés.
Marie-Lys Arnette a été à l’initiative des cours de l’Ifao lorsqu’elle était membre scientifique. Elle a représenté l’Ifao le 12 octobre aux Rendez-vous de l’histoire de Blois et demeure responsable d’une opération scientifique de publications de figurines féminines en provenance de Deir al-Medina. Dès qu’a été connue la date de son passage au Caire, fin septembre, Amr Bahgat a eu à cœur de coordonner une exposition de photos et de plaques photographiques, pour saluer la traduction et l’édition arabe d’Instantanés d’Égypte. Cette exposition de 21 photos, réalisée en moins d’une semaine et accueillie à l’Institut français d’Égypte, accompagnait la conférence à deux voix de Marie-Lys Arnette et de Emad Adly, son traducteur, le 24 septembre.


Nicolas Michel a animé la 28e session du séminaire « Lectures de documents historiques » le 6 novembre en livrant en arabe la substance de son ouvrage L'Égypte des villages autour du XVIe siècle, qui vient de paraître chez Peeters.
Annalaura Turiano (post-doctorante à l'Ifao en 2017) a été nommée membre scientifique à l'Ecole française de Rome ; Adam Mestyan (membre scientifique à titre étranger 2015-2017, et Assistant Professor à Duke University) passe l'année 2018-19 à Paris, comme Fellow à l'Institute of Advanced Studies: https://adammestyan.com/;
Khaled Younes, chercheur associé à l’Ifao depuis 2017, a obtenu un contrat post-doctoral sur un projet de numérisation de la Papyrussammlung de Vienne. S’il quitte provisoirement l’Ifao, on ne peut que souhaiter le voir y revenir pour poursuivre son projet sur les gouverneurs d’Égypte des premiers temps de l’islam.


Marie-Dominique Nenna, directrice du CEAlex, a reçu le 4 novembre la médaille d’argent du CNRS 2018 des mains de François-Joseph Ruggiu, directeur de l’INSHS. Une délégation de collègues et ami-e-s de l’Ifao a assisté à la cérémonie au consulat général de France d’Alexandrie et lui a transmis les chaleureuses félicitations de l’ensemble de l’Institut.

◼︎ Exposition et conférence à l'occasion de la sortie de la version arabe abrégée de l'ouvrage "Instantanées d'Égypte".

◼︎ Conférence de Nicolas Michel le 6 novembre 2018 autour de son ouvrage "L'Égypte des villages autour du XVIesiècle" (Peeters, 2018).

A la mémoire de Amr Helmy Ibrahim

Amr Helmy Ibrahim, professeur émérite de linguistique, est décédé le 4 août dernier à Créteil dans sa 71e année. L’Ifao s’associe à l’hommage que lui a rendu Claire Martinot, professeur de linguistique à l’université Paris-Sorbonne. Universitaire, Amr Helmy Ibrahim était aussi chercheur associé à l’Ifao et membre du programme de traitement par automates de la langue arabe (TALA). L’Ifao partage la douleur de sa famille et de ses proches, et leur adresse ses plus sincères condoléances.

 

Trois questions à : Nicolas Michel

Que représente l’Ifao pour toi ?

L’Ifao n’a longtemps été pour moi qu’un palais désuet et désert : c’est dans une de ses chambres-bureaux que j’ai passé mes premières nuits au Caire, il y a trente-cinq ans. Je rêvais de faire une thèse sur le Maroc et n’imaginais pas entreprendre un jour des recherches sur l’Égypte. C’est sans l’Ifao que j’ai découvert le pays, sa langue, et ai vécu des expériences inoubliables. J’y suis revenu pourtant, comme pensionnaire (1993-1997 ; on ne disait presque jamais « membre scientifique ») et y ai débuté mes recherches sur les campagnes de l’Égypte ottomane. Je voyais alors l’Ifao comme un lieu d’accueil offrant les conditions les plus favorables aux jeunes chercheurs, et un lieu de rencontres passionnantes, au même titre que le Cedej d’alors que j’ai beaucoup fréquenté. C’est seulement en entrant en 2013 dans l’équipe de direction de l’institut que j’ai saisi peu à peu les dimensions multiples de cette institution exigeante, qui mérite qu’on s’y consacre à fond. C’est aussi un milieu humain de grande qualité, et, à travers ses activités et ses métiers si variés, un observatoire de premier ordre de la société égyptienne. Enfin, l’Ifao s’identifie pour moi avec les trois années rayonnantes durant lesquelles j’ai eu le privilège de collaborer avec son directeur actuel, Laurent Bavay.


À la direction des études, quelle politique as-tu souhaitée pour l’Ifao ?

◼︎ Nicolas Michel

En un mot : l’ouverture. L’Ifao court toujours le risque d’un repli sur soi hautain et de tensions mesquines. Comme Sylvie Denoix, à laquelle j’ai succédé, j’étais convaincu que l’Ifao, avec ses moyens matériels et humains hors du commun, ne pouvait se contenter d’être un simple lieu d’accueil ou un sas avant le terrain, mais devait assumer sa place exceptionnelle dans le monde de la recherche. Manifestations scientifiques, offre de formation à destination des Égyptiens, des Français et des étrangers, plus large place accordée à la langue arabe, communication (assurée avec enthousiasme et inventivité par Amr Bahgat), intérêt pour l’Égypte contemporaine, participent tous du même esprit : une vision mieux entendue du pays hôte permet à l’institut de mieux comprendre sa place et son potentiel, aussi bien académique qu’humain. D’autre part, l’Appel à projets annuel mis en place en 2016 a rendu l’Ifao plus réactif aux initiatives de toute dimension, qu’il peut désormais aussi susciter. Il permet de promouvoir la philologie aux côtés de l’archéologie et de l’histoire, d’intégrer et de rendre mieux visibles les différents services de l’institut dans la programmation scientifique. Tout cela a un versant humain, très prenant, délicat mais enrichissant, avec les chercheurs de l’institut ou de passage, ainsi qu’avec l’ensemble des services.

Y a-t-il une vie après l’Ifao ?

Oui ! J’ai quitté l’Ifao et l’Égypte avec bien des regrets, mais avec une satisfaction intense devant le chemin parcouru, la tâche réalisée, et un apport personnel et intellectuel énorme, que je commence seulement à assimiler. Je souhaite à mon successeur, Frédéric Abécassis, d’en retirer autant de fruit. Je retrouve avec plaisir l’enseignement à l’université Aix-Marseille, dans des locaux rénovés, avec pas mal de nouveaux collègues. Je retrouve avec appétit mes recherches, mises entre parenthèses pendant cinq ans : sur les archives privées, avec notamment l’exploitation d’un ensemble de papiers de famille issus de l’oasis de Kharga ; sur la terre et les paysages dans l’Égypte mamelouke et ottomane, dans le cadre d’un projet ANR-DFG avec Albrecht Fuess (université de Marburg) auquel l’Ifao sera associé. Enfin, le retour en France me rapproche de ma famille, de mes amis de longue date, et du Maroc, avec lequel mon histoire personnelle est loin d’être terminée.

 

Manifestations scientifiques

Cycle de conférences : Les rendez-vous de l'archéologie (en coopération avec l'IFE)

 

Cycle de conférences : Les conférences de l'Ifao

 

Les conférences Midan Mounira (en partenariat avec l’IFE, le Cedej, l'IRD et l'idéo) :

 

Qirâ'ât Seminar (Reading Historical documents Seminar - قراءات فى الوثائق التاريخية )

(En cooperation avec la faculté d'Arts, de l'université de Kafrelsheikh)

Autres manifestations scientifiques organisées par l’Ifao :

- Du 24 septembre au 21 octobre 2018, exposition photographique dans le hall d'entrée de l'IFE : Trésors photographiques sur plaques de verre de l’Ifao. Exposition organisée à l'occasion de la sortie de la version arabe abrégée d'Instantanées d'Égypte. Le vernissage a été accompagné par une conférence de Marie-Lys Arnette et Emad Adly à l'auditorium de l'IFE.

- La 4e Académie hiératique, organisée par Annie Gasse (CNRS) et Florence Albert (Ifao), s'est tenue à l’Ifao du 30 septembre au 4 octobre 2018. Elle porta sur "L’encre rouge dans les ostraca littéraires de Deir al-Medina". A cette occasion, une série de conférences publiques a été programmée. En plus de la conférence de Marc Gabolde du 3 octobre donnée dans le cadre du cycle "Les conférence de l'Ifao" et citée ci-dessus, trois autres conférences ont été données :

- Le 1er octobre 2018, conférence de Hana Navratilova : Secondary Epigraphy and Use of Red Ink.
- Le 2 octobre 2018, conférence de Marc Gabolde : Une histoire de la période amarnienne au travers des étiquettes de jarres et autres textes hiératiques documentaires.
- Mardi 2 octobre 2018 conférence de Hana Navratilova : Graffiti in Memorial Temples, from Dahshur to Abydos.

- Le 6 octobre 2018, conférence de Frédéric Abécassis : Du marché scolaire libéral à l'Égypte en mouvement. (à l'Idéo)

- Du 9 au 15 décembre 2018, l'Ifao a accueilli, dans le Hall d'honneur, l'exposition des œuvres des diplômés de la 4e promotion de l'école Jameel House of Traditional Arts.

- Le 13 décembre 2018, conférence et exposition photographique : Garagos, un village de Haute-Égypte, par William Sidhom, SJ et Frédéric Abécassis.

- Le 19 décembre 2018, séminaire de recherche : Conversion et appartenance : étude de cas en écho (antiquité tardive-XXe siècle), Frédéric Abécassis et Ariane Bodin.

 

Les médias en ont parlé :

La fin de l'année 2018 a été marquée par des nouvelles découvertes archéologiques importantes qui ont suscité un grand intérêt de la part des médias. Une émission de TV5 MONDE avec une belle séquence dédiée à l'Ifao (min 32:30 à 43:13) a été diffusée le 22 et le 23 décembre 2018. L'émission comprend notamment un reportage sur la dernière découverte de la mission de fouilles archéologiques dans la cour de la tombe thébaine TT 33 (Ifao et Université de Strasbourg), dirigée par Frédéric Colin. Il s'agit d'un superbe cercueil en bois peint ainsi qu'une stèle recouverte de reliefs d'une grande finesse.

Cependant, la découverte qui a entraîné le plus large enthousiasme de la part des médias ces derniers mois était sans doute celle faite par la mission franco-anglaise (Ifao et université de Liverpool) co-dirigée par Yannis Gourdon et Roland Enmarch dans les carrières pharaoniques de Hatnoub. Dans la presse française ainsi que dans la presse internationale les exemples sont multiples (ex. Le Figaro, Le Parisien, La voix du Nord, Paris Match, Daily Mail, Life Science, New Zealand Herald). La couverture dans la presse locale n'était pas moins abondante (ex. Ahram, Weekly, Youm7).

En effet, la mission franco-anglaise a découvert un système de transport des blocs de pierre contemporain du règne de Khéops qui pourrait expliquer comment les Égyptiens montaient de telles charges sur des hauteurs aussi importantes et notamment pour la construction des grandes pyramides. La pente très forte de la descenderie de la carrière d'Hatnoub (20%) invite à revoir la question de l'utilisation des rampes à cette époque sous un jour nouveau.

◼︎ Reportage de TV5 MONDE sur le nouveau Grand Musée Égyptien comprenant une séquence à l'Ifao avec un entretien de Laurent Bavay. (regardez l'émission)

◼︎ Yannis Gourdon présentant la nouvelle découverte de la mission d'Hatnoub lors de sa conférence "Les rendez-vous de l'archéologie" le 7 octobre 2018. (regardez la conférence)

 

Publications

Le dernier trimestre 2018 a vu la parution de ses trois périodiques : le BIFAO 117, les Annales islamologiques 51 et le BCE 28. Quatre autres publications très attendues ont paru, parmi lesquelles Les textes de la pyramide de Pépy Ier de Bernard Mathieu et La Horde d’or et le sultanat mamelouk de Marie Favereau. L’ouvrage de Nessim Henry Henein, Mari Girgis, a connu sa 3e édition, 30 ans après la 1ère, assortie de la mise en ligne, sur la chaîne YouTube, d’un film que le réalisateur Paul Warren a tourné au début des années 1970 et dont une interview de Nessim Henry Henein, réalisée à l’occasion de cette nouvelle édition, a révélé l’existence.

Les publications de l’Ifao ont été présentées au Salon du livre francophone de Beyrouth, qui s’est tenu du 3 au 11 novembre 2018.

Une équipe technique d’OpenEdition Journals est venue du 27 au 29 novembre à l’Ifao assurer une formation aux opérateurs de la PAO, pour répondre aux exigences, spécifiques à cette plateforme, de la mise en page du BIFAO et des Annales islamologiques. Le numéro 51 des Annales est à présent en ligne et la rétroconversion du BIFAO 117 est en cours.

Les caractéristiques et les enjeux de l’édition numérique ont été présentés par le directeur du pôle éditorial à l’occasion de l’atelier d’épigraphie numérique, qui s’est tenu à l’Ifao du 28 octobre au 8 novembre.

L’agenda 2019 de l’Ifao est disponible : cette année, le thème choisi est celui des villes de l’isthme de Suez, pour commémorer les 150 ans de l’inauguration du canal de Suez. Le choix des illustrations et la rédaction des notices ont été effectués, cette année encore, par Nicolas Michel.

 

Récemment parus

 

Nessim Henry Henein

Mari Girgis. Village de Haute-Égypte

Trente ans après sa première version, le succès non démenti de l’ouvrage de Nessim Henry Henein conduit l’Ifao à publier la troisième édition d’un travail demeuré sans équivalent. Cette monographie consacrée à un hameau qui comptait au début des années 1970 un peu plus de trois cents personnes est une découverte du Sa’id rural, guidée par le regard ethnographique d’un citadin instruit du Caire. Enquête réalisée en immersion, c’est « un pèlerinage aux sources, la prise de conscience d’une égyptianité fondamentale » (Charles Vial).

Habitat, techniques de chasse, de pêche et d’agriculture, vie quotidienne des habitants, vêtements, pratiques religieuses et culture populaire : Nessim Henry Henein saisit ainsi une société villageoise « de la cave au grenier », à la veille de changements majeurs. Comme la Description de l’Égypte ou Manners and Customs of Modern Egyptians d’Edward William Lane, auxquels il a été comparé dès sa sortie, le livre, devenu classique, marque un jalon important de l’histoire de la modernité dans l’Égypte rurale.

La troisième édition propose un long entretien de l’auteur où celui-ci revient sur sa formation, sa méthode d’observation et les circonstances de ses séjours à Mārī Girgis.

En la préparant, un document exceptionnel a été retrouvé : le film documentaire réalisé à la même époque par Paul Warren, alors jésuite, sur le village. Disponible gratuitement en ligne, sur la chaîne YouTube de l’Ifao, le film est éclairé par un supplément à l’ouvrage rédigé par le réalisateur, qui interroge, outre la relation ethnographique elle-même, le rapport entre film de commande et cinéma du réel. [pour en savoir plus]

Le film de Paul Warren

 

 

Annales islamologiques 51

Merveilles, géographie et sciences naturelles au Proche-Orient médiéval

Le volume 51 des Annales islamologiques comprend, comme les précédents, un dossier et des varia. Le dossier, intitulé « Merveilles, géographie et sciences naturelles au Proche-Orient médiéval », a été coordonné par Jean-Charles Ducène. Son introduction et ses six articles explorent le thème des « merveilles » dans la littérature arabe médiévale, avec des approches variées de l’iconographie, de sujets (flore, faune) et d’auteurs spécifiques. Ils soulignent l’importance de l’héritage classique, gréco-romain, dans l’identification et la description d’êtres ou de phénomènes prodigieux, et explorent la frontière ténue entre géographie savante et sensationnel, entre prudence scientifique et crédulité.
Six articles de varia, en français et en arabe, suivent le dossier thématique. Trois d’entre eux sont relatifs à l’archéologie, et traitent respectivement des premières fouilles françaises à Samarra, capitale abbasside au IXe siècle, de la céramique en Méditerranée aux Xe-XIIe siècles, et de l’islam éthiopien autour du XIVe siècle. Deux articles d’histoire, en arabe, évoquent les commerçants maghrébins sur les routes de l’Inde et de la Chine au Moyen Âge, et les Chrétiens orthodoxes en Égypte au XVIIe siècle. Une étude de lexicographie arabe portant sur le terme équivalent à « dictée » complète cet ensemble représentatif de la variété des centres d’intérêt de la revue. [pour en savoir plus]

 

 

 

Pascale Ballet, Séverine Lemaître, Isabelle Bertrand

De la Gaule à l’Orient méditerranéen. Fonctions et statuts des mobiliers archéologiques dans leur contexte.

Ce volume est issu du colloque international d’archéologie intitulé "Les mobiliers archéologiques dans leur contexte, de la Gaule à l’Orient méditerranéen : fonctions et statuts", tenu à l’université de Poitiers.

Conçu à l’échelle du monde antique, associant l’Orient et l’Occident, le colloque, organisé par l’équipe HeRMA (Hellénisation et romanisation dans le monde antique), en coordination avec l’Ifao (Institut français d’archéologie orientale, Le Caire), a proposé aux chercheurs de développer leurs réflexions sur les liens existant entre les mobiliers archéologiques et leur contexte de découverte dans un cadre chronologique volontairement large, de l’âge du Fer à l’Antiquité tardive.

Les objets produits dans l’Antiquité possédaient une fonction qui peut, dans une certaine mesure, être identifiée d’après leur morphologie. Les matériaux utilisés pour les fabriquer – argile, pierre, métal, verre… – contribuent à préciser cette identification, soulevant la question de l’accessibilité des matières premières et de leur proximité géographique, ou celle de la catégorie sociale à laquelle appartiennent consommateurs et/ou commanditaires. En parallèle, les chercheurs ont développé de nouvelles orientations privilégiant la notion d’assemblage, liée à celle de contexte ; elle peut inclure une approche statistique des corpus, et vise à augmenter les possibilités d’analyses comparatives, économiques, identitaires.

Le livre comporte une cinquantaine de contributions dont l’agencement reprend les thématiques distinguées au moment du colloque. Celui-ci débute par la vision d’un anthropologue dont l’approche apparemment décalée, d’un point de vue disciplinaire, spatial et chronologique, met l’accent sur la dimension symbolique très forte accordée aux objets selon leur contexte d’utilisation et dont les archéologues ne peuvent que pressentir l’existence à partir des artéfacts collectés en fouille. [pour en savoir plus]

 

Claudio Gallazzi

Tebtynis VI

Scripta Varia

L’abondant matériel découvert à Tebtynis comporte peu de textes en hiéroglyphes et en araméen, d’ostraca hiératiques, ou encore de graffiti, d’inscriptions, de timbres, scellés, os et morceaux de verre inscrits. Pour autant, ces inscriptions ne sont pas dépourvues d’intérêt et le présent volume répond au souci de les rassembler, en les classant selon la langue, le type d’écriture et le support utilisé. Des indices complètent la répartition réalisée. Grâce à cette présentation, le lecteur qui s’intéresse à un type particulier de textes les trouvera tous réunis au même endroit, et quiconque étudie Tebtynis pourra aisément récupérer les renseignements que ces pièces offrent sur le village.

Afin de faciliter les études sur Tebtynis et éviter la dispersion des travaux concernant l’agglomération, un appendice consacré aux papyrus du temple de Soknebtynis, l’un des legs majeurs du site à la science moderne, a été intégré au volume. [pour en savoir plus]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bernard Mathieu

Les textes de la pyramide de Pépy Ier

Les parois inscrites des appartements funéraires de la pyramide de Pépy Ier, troisième pharaon de la VIe dynastie (c. 2330-2280), livrent le plus vaste ensemble de Textes des Pyramides actuellement connu. Fondée sur la publication de ces textes en fac-similés (MIFAO 118/1-2), dont une 2e édition est parue en 2010, la présente traduction intègre les compléments fournis notamment par la pyramide de Mérenrê et celle de la reine Ânkhesenpépy II, découverte en 2000 par la Mission archéologique franco-suisse de Saqqâra (MafS).

La traduction de près de 800 formules, dont 81 formules « nouvelles » (TP 1001-1081), est précédée d’une présentation générale de l’ensemble du corpus. [pour en savoir plus]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BIFAO 117

Le Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale (BIFAO) couvre l’ensemble des champs de l’égyptologie depuis sa première publication en 1901. Le BIFAO 117 regroupe 15 contributions dont l’aire chronologique s’étend de l’Ancien Empire jusqu’à l’époque byzantine et qui illustrent l’état des recherches actuelles dans les domaines de l’archéologie, l’épigraphie, la lexicographie, l’iconographie, la religion et la philologie. [pour en savoir plus]

 

 

 

 

 

 

 

 

Marie Favereau

La Horde d’or et le sultanat mamelouk

Naissance d’une alliance

En 1260, l’empire mongol est au faîte de sa puissance. Mais les descendants de Gengis Khan sont profondément divisés sur le choix du Grand Khan. Ces divisions profitent au sultanat mamelouk en guerre contre les Mongols. Le sultan Baybars parvient alors à se rapprocher d’une des branches les plus puissantes de l’empire mongol, la Horde d’Or, qui est en voie d’islamisation et vise l’indépendance. Cette alliance permet aux Mamelouks de repousser leurs adversaires, d’accroître leur puissance et de sauver le dār al-islām.

À partir d’une reconstitution inédite des premiers échanges diplomatiques entre le sultan mamelouk et le khan de la Horde d’Or, ce livre retrace la rencontre improbable de deux puissances aux cultures radicalement différentes, séparées par des distances immenses pour l’époque, et dont l’alliance aura des effets géopolitiques à long terme au Proche-Orient, en Russie et en Asie Centrale. [pour en savoir plus]

 

 

IFAO Newsletter

January 2019

Bonjour,

On behalf of all Ifao staff, we wish you all the best for the New Year.

This is an opportunity to look back at the months that have passed since the beginning of the academic year 2018, which was intense and rich in activities, both at Mounira Palace and outside its walls.

 

Workshops, scholarly encounters and training courses

From the beginning of September to the end of November, the IFAO training programmes moved steadily forwards. We must recognise and commend all the effort expended throughout these three months by our fellows, associate researchers, scientific collaborators and correspondents, and visiting researchers, whether here for a specific archaeological site, research programme or training course. They will all spread knowledge of the IFAO, in Egypt, France and beyond. It is thanks to them that the Institute can fulfil its heritage and the primary calling of the French School of Cairo in the service of its host country and of science for all across all borders.

Courses and workshops inside the IFAO and elsewhere

The linguistic diversity of the training on offer is proof of the IFAO’s desire to meet other audiences and contribute to the education of different academic and professional groups. Magdi Girgis of Kafr el-Sheikh University, and Emad Abou Ghazi of Cairo University have led every week a workshop in Arabic dedicated to the study of sources relevant to the history of Egypt and aimed at lecturers and PhD students from the many universities of Egypt. Likewise, Ayman Fouad Sayyid of Cairo University has presented a training course in the palaeography and critical editing of Arabic texts. The IFAO lectures conducted throughout the first term by Félix Relats-Montserrat have helped in the spread of the most up-to-date understanding of egyptology to the francophone community of Cairo and the educated public.

The Practical Egyptologyworkshop (18 October), designed in Arabic and English by Hassan Selim of Ain Shams University and destined for antiquities inspectors posted to national border entrances, looked at the distinctions between fake and authentic with the aim of emphasising the analytical tools available to those who are on the front line against the traffic of antiquities. Another workshop led by Hassan Selim (24-25 October) on the heritage of Middle Egyptwas in response to a request by El Tayyeb Abbas, scientific correspondent with the IFAO and dean of the Faculty of Tourism and Hotels at Minya, where the workshop was held. Meanwhile in the French Institute at Alexandria (8 November), Rania Merzeban, scientific correspondent with the IFAO and associate professor at Alexandria University, gathered together an audience of Arabic, English and French-speaking students from the faculties of Tourism and Hotels, Literature, and Fine Arts of Alexandria University, and from Senghor University to examine the question “How to read a text?” From the earliest antiquity until the contemporary period, the workshop warned against the literal reading of texts and, using some selected examples, presented ways of constructing context, analysing content and inferring meaning: all means towards the practice of historical epistemology.
The IFAO fellows Florence Albert, Lorenzo Medini, Andrea Pillon, Felix-Relats Montserrat, Robin Seignobos and Marine Yoyotte, along with associate researchers Khaled Hassan and Ali Abdelhalim all contributed to the success of these workshops, in which our director Laurent Bavay and director of studies Frédéric Abécassis also participated.

Practical training

Other courses at the Institute took the form of practical training for doctoral students over one or two weeks. The Hieratic Academy, organised by Annie Gasse and Florence Albert from 30 September to 4 October, was the fourth such event. This year Marc Gabolde and Hana Navratilova led a small international group of eight PhD students through the drawing and publication of hieratic ostraca. A common problem revolved around red ink and how to understand better the uses and meaning of its application in the literary documentation of Deir el-Medina.
A workshop on digital epigraphy was held at the IFAO from 29 October until 7 November. As part of the Inter-EFE programme that links the HiSoMa laboratory and the three French research schools overseas (EFA, EFEO and IFAO), this session of international training brought together eight selected doctoral and post doctoral egyptologists as well as five IFAO fellows. The workshop was managed by Marie-Claire Beaulieu (Tufts University), Michèle Brunet (University of Lyon 2 - HiSoMA), Véronique Chankowski (University of Lyon 2 - HiSoMA), Laurent Coulon (École Pratique des Hautes Etudes - PS), Emmanuelle Morlock (CNRS HiSoMA), Vincent Razanajao ( ERC-StG 716375 - Patrimonium - Ausonius) as well as Christian Gaubert, IFAO supervisor of IT, and Cédric Larcher, head of IFAO archives and collections. The activities undertaken were in line with the principal aims of the programme: to open up geographical areas of epigraphic publishing, and to construct new conditions for contextualised publishing of epigraphic sources as part of digital humanities.

Teacher training

Fellows, researchers and associate researchers at the IFAO are daily aware of the fact that while they may be trainers, in charge of on-site activities, research projects or specific events, they are also in training, which, in truth, never ends.
Responding to calls for tender, as well as the assembly, scientific and administrative management of research projects are skills that the researcher must nowadays master. An annual workshop is designed for IFAO fellows to exchange experiences, in which the input of alumni can play an important role. Thus, Julien Loiseau was able to present his ERC experience on 26 September whilst in Cairo on his way to Addis Ababa.
Several workshops and study days have taken place during the past three months: the second workshop in the Egyptian Riverine Harbours programme was organised on 17 and 18 September by Marine Yoyotte, Irène Forstner-Müller (Austrian Archaeological Institute) and Harco Willems (KULeuven); study days in the programme entitled Visualising Emotions in Ancient Egypt: Images and Texts, organised by Marie-Lys Arnette, Rania Merzeban and Dimitri Laboury, were held at the University of Paris-Sorbonne on 17 and 18 September; a study day in honour of Madiha Doss at Cairo University, 27 October; and the annual archaeobotany meeting organised by Menat-Allah el Dorry in the Polish Archaeological Centre in Cairo, 26 September.

◼︎ The Practical Egyptology workshop with the Egyptian antiquities inspectors (October 18 at IFAO).

◼︎ Workshop "How to read a text?" At the French Institute of Alexandria, November 8th.

 

◼︎ Second workshop of the program "Egyptian Riverine Harbors" organized on 17 and 18 September.

 

News from the sites

Several archaeological sites opened late due to issues with security permits. This was the case at Tebtynis, where the IFAO-Milan University mission was only able to begin work at the beginning of October. At Dendera, an intervention planned for September in collaboration with Chicago University had to be cancelled, while work on the necropolis and the temple only started in mid-October. Nevertheless, several missions were able to take place normally: Fustat (study mission), Coptos, Tell el-Iswid, Ermant, Medamud, Tabbet el-Guesh and at Assassif
Training activities can also assist research programmes and their leaders. Emmanuelle Morlock gave a lecture, which was open to the network of archaeological institutes, on the issue of research and researchers’ archives as part of the digital epigraphy workshop. She was responding both to the theme chosen for this year’s event and to the general discussion that has developed around the Ministry of Antiquities’ request that it receive all documentation from archaeological sites. Emmanuelle Morlock’s presentation, which can be seen online, demonstrates the individual and collective need to develop a management plan for research data.

◼︎ Tebtynis: the thesaurus, the baths and the peristyle building.

 

Our people

Movements

Our July Newsletter announced the arrival of several new faces for the new season.
Frédéric Abécassis has succeeded Nicolas Michel as director of studies. Frédéric taught in Egypt between 1989 and 1996, and has been a senior lecturer in contemporary history at the ENS of Lyon since 2000. His work has focused on the process of community construction based on the structures of the Egyptian academic market and its fluctuations during the free market era, but also on the study of post-colonial migration out of the Mahgreb.
The IFAO welcomes two new academic fellows. Lorenzo Medini is a specialist in Egyptian religion of the Greek and Roman periods, especially in the region of Hermopolis Magna (el-Ashmunein). He has a doctorate in egyptology from the University of Paris-Sorbonne and has taught in the Faculty of History of Art and Archaeology of that university since 2016. His twin training in egyptology and Greek papyrology allows him to examine Ptolemaic Egypt from an angle that takes in both cult practices and theological discourse. Lorenzo is also the epigraphist for the Medamud archaeological mission and will handle studies of the small temple of Qasr el-Agouz
Andrea Pillon also has a doctorate from Paris-Sorbonne and is a specialist in epigraphy and the social and institutional history of Pharaonic Egypt. His thesis on Egyptian society and administration at the end of the 3rdmillennium questioned the traditional historiography of the First Intermediary Period. His research project focuses on the emergence of the urban phenomenon and the rapid spread of urban societies from the Old to the Middle Kingdom.
Sherif Talaat, assistant responsible for IT devices, began work on 2 September.
Clare Oger has an internship from 17 September to 17 January alongside Amr Bahgat in the communications and sponsorship department. Claire is on a gap year from Rennes Business School and intends specialising in the financing of cultural projects.
Mohamed Fadel, an employee of the printing house left at the end of his contract and two new apprentices, Ahmed Badr and Ahmed Mohamed, joined in mid-October. Both are second-year students at the Abu Rawash technical school for printing, Giza.
Suzi Samir, the new budget and treasury assistant in the accounting department, began work on 5 November 2018.
Although not one for fancy tributes, we must salute Georges Soukiassian, who has retired after a long career dedicated to the study of housing in Ancient Egypt. A student of the Ecole normale supérieure and then a graduate in Classics in 1975, Georges was recruited by the IFAO immediately after having been an academic fellow from 1981 to 1985. As site director at Balat, he dedicated a large part of his career to the excavations of the town of Ain Asil, residence of the governors of Dakhla at the end of the 3rdmillennium BC. In 2013 Georges joined the CEAlex in order to work on the publication of the Pharaonic blocks from the underwater site at Qaitbay and on the Mareotid excavations at Bahig. He is now leaving the CEAlex but he will also be missed at the IFAO, in particular for his meticulous rereading of the manuscripts of his colleagues who always appreciated above all his great generosity.

◼︎ Frédéric Abécassis.

◼︎ Andrea Pillon.

◼︎ Lorenzo Medini.

◼︎ Georges Soukiassian, laureate of the 2016 Leclant Prize, retires (@AIBL)

Alumni and honours

All of our former members will say that one never really leaves the IFAO, but even if one could, the IFAO will never leave you and will always take pleasure in knowing what has become of whomsoever has passed through.
Marie-Lys Arnette was the instigator of the IFAO lectures when she was a fellow. On 12 October she represented the IFAO at the Rendez-vous de l’histoire in Blois and she is still in charge of a scientific project to publish female figurines from Deir el-Medina. As soon as the dates of her trip to Cairo were known (end of September) Amr Bahgat was intent on organising an exhibition of photographic plates to mark the Arabic translation and publication of the book Instantanés d’Égypte. This exhibition of 21 photos, put together in less than a week and held in the French Institute of Egypt, was accompanied by a lecture delivered by Marie-Lys Arnette alongside Emad Adly, her translator, on 24 September.
On 6 November, Nicolas Michel led the 28thsession of the seminar “Reading historical documents” presenting in Arabic the content of his book L'Égypte des villages autour du XVIesiècle,which has just been published by Peeters.
Annalaura Turiano (post-doctoral student at the IFAO in 2017) has been nominated as fellow of the Ecole française de Rome; Adam Mestyan (IFAO foreign-sponsored fellow 2015-2017, and assistant professor at Duke University) will spend 2018-19 in Paris as fellow of the Institute of Advanced Studies (https://adammestyan.com/).
Khaled Younes, associate researcher at the IFAO since 2017, has obtained a post-doctoral contract to work on the digitising project of the Vienna Papyrussammlung. While he is temporarily leaving the IFAO, we can only hope to see him return to continue his studies of the governors of Egypt in the first years of Islam.
On 4 November, Marie-Dominique Nenna, director of the CEAlex, received the 2018 CNRS silver medal from François-Joseph Ruggiu, director of the INSHS. A delegation of colleagues and friends from the IFAO attended the ceremony in the French Consulate-General at Alexandria and passed on warmest congratulations from the entire Institute.

◼︎ Exhibition and lecture on the occasion of the release of the abridged Arabic version of the book "Instantanées d'Egypte".

◼︎ Lecture of Nicolas Michel on November 6, 2018 around his book "Egypt of villages around the sixteenth century" (Peeters, 2018).

In memory of Amr Helmy Ibrahim

On 4 August Amr Helmy Ibrahim, emeritus professor of linguistics, died in Creteil at the age of 71 years. The IFAO joins in with the sentiments expressed by Claire Martinot, professor of linguistics at the University Paris-Sorbonne. As well as being a university professor, Amr Helmy Ibrahim was also an associate researcher with the IFAO and a member of the programme for processing Arabic language with automata (TALA). All of us at the IFAO share in the sadness felt by his family and friends and we send them our most sincere condolences.

 

Three questions for Nicolas Michel

What does the IFAO represent for you?

For a long time, I thought of the IFAO as just an outdated, deserted palace: I spent my first nights in Cairo in one of its office-rooms, thirty-five years ago. I always dreamed of doing a thesis on Morocco and could not have imagined that one day I would be doing research on Egypt. It was without the IFAO that I discovered the country, its language, and that I lived through some unforgettable experiences. And yet, I came back, as a boarder (1993-1997; we almost never said "scientific member") and there, I began my research on the Ottoman campaigns of Egypt. I then saw the IFAO as a haven, offering young researchers the most favorable conditions, and a place to meet fascinating people, just like the CEDEJ where I also spent a lot of time during that same period. It wasn't until 2013 when I joined the Institute's management team that I slowly began to understand the multiple dimensions of this demanding institution, which deserves our full dedication. It also offers a great sense of community on a human level, and, through its wide range of activities and vocations, has become a first-rate observatory of Egyptian society. Finally, I associate the IFAO with the three radiant years during which I had the privilege of working with its current director, Laurent Bavay.


In the department of studies, what policy did you want to implement for the IFAO?

 

◼︎ Nicolas Michel

In a word: Openness. The IFAO always runs the risk of withdrawing to its ivory-tower or succumbing to petty tensions. Like Sylvie Denoix, my predecessor, I was convinced that the IFAO, with its extraordinary material and human resources, could not simply be a place for researchers to gather and meet or a vestibule leading to work in the field, but that it should assume its exceptional position in the world of research. Scientific events, training programs intended for Egyptians, Frenchmen and foreigners, more emphasis given to the Arabic language, communication (ensured with enthusiasm and inventiveness by Amr Bahgat), an interest in contemporary Egypt, all participate in the same spirit: a clearer view of the host country allows the Institute to have a better understanding of its place and its potential, on both the academic and human levels. In addition, the annual call for projects launched in 2016 has made the IFAO more responsive to initiatives of all dimensions, that it can now also promote. It allows us to promote philology alongside archeology and history, to integrate and give more visibility to the different departments of the Institute in scientific planning. All of this has a captivating human dimension, delicate but rewarding, with researchers based at the Institute or those visiting for short periods, as well as with all of the departments.

Is there life after the IFAO?

Yes! I left the IFAO and Egypt with many regrets, but with an intense satisfaction in regards to the progress made, the task completed, and an enormous personal and intellectual contribution, that I have only just begun to assimilate. My hope for my successor, Frédéric Abécassis, is that he will find it as fulfilling as I did. I am pleased to return to teaching at the University of Aix-Marseille, in its renovated premises, with a fair number of new colleagues. I am returning with renewed vigor to my research, put on hold for five years: on the private archives, with, in particular, the use of a set of family papers from the Kharga Oasis; on the land and landscapes in Mamluk and Ottoman Egypt, within the framework of an ANR-DFG project with Albrecht Fuess (University of Marburg) to which the IFAO will be associated. Finally, the return to France brings me closer to my family, old friends, and to Morocco, with which my personal story is far from being over. .

 

Scientific events

Les Rendez-vous de l’archéologie (in partnership with IFE):

 

Lecture cycle of the IFAO:

 

Midan Mounira lectures (in partnership with IFE, Cedej and Idéo) :

 

Qirâ'ât Seminar (Reading Historical documents Seminar - قراءات فى الوثائق التاريخية )

(In cooperation with the Faculty of Arts, Kafrelsheikh University)

Autres manifestations scientifiques organisées par l’Ifao :

- From September 24 th to October 21 st, 2018, photographic exhibition in the entrance hall of IFE: Photographic treasures on Ifao glass plates. Exhibition organized on the occasion of the release of the abridged Arabic version of Instantanées d'Egypte. The opening was accompanied by a lecture by Marie-Lys Arnette and Emad Adly at the IFE auditorium.

- The 4th Hieratic Academy, organized by Annie Gasse (CNRS) and Florence Albert (Ifao), was held at IFAO from September 30 to October 4, 2018. It focused on "The red ink in the literary ostraca of Deir al -Medina ". On this occasion, a series of public lectures has been scheduled. In addition to the conference of Marc Gabolde of October 3 given in the context of the cycle "Ifao Conference" and quoted above, three other conferences were given:

- October 1st 2018, lecture by Hana Navratilova: Secondary Epigraphy and Use of Red Ink.
- October 2nd, 2018, lecture by Marc Gabolde: Une histoire de la période amarnienne au travers des étiquettes de jarres et autres textes hiératiques documentaires.
- October 2nd, 2018, lecture by Hana Navratilova: Graffiti in Memorial Temples, from Dahshur to Abydos.

- Octobre 6 th, 2018, lecture by Frédéric Abécassis: Du marché scolaire libéral à l'Égypte en mouvement. (at the Idéo)

- From December 9th to 15 th, 2018, IFAO hosted, in the Hall of Honor, the exhibition of the works of graduates of the 4th promotion of the Jameel House of Traditional Arts.

- December 13 th, 2018, lecture and photographic exhibition: Garagos, un village de Haute-Égypte, by William Sidhom, SJ et Frédéric Abécassis.

- Le 19 décembre 2018, research seminar : Conversion et appartenance : étude de cas en écho (antiquité tardive-XXe siècle), Frédéric Abécassis and Ariane Bodin.

 

IFAO in the medias:

 

The end of 2018 was marked by significant new archaeological discoveries by IFAO teams that generated a great interest of the media. A TV5 MONDE program with a beautiful sequence dedicated to IFAO (min 32:30 to 43:13) was broadcast on December 22nd and 23rd, 2018. The show includes a report on the latest discovery of the mission of Archaeological excavations in the courtyard of the Theban tomb TT 33 (IFAO and University of Strasbourg), directed by Frédéric Colin. It is a beautiful coffin painted wood and a stele covered with reliefs of great finesse.

 

 

 

 

 

However, the discovery that has attracted the greatest enthusiasm from the media in recent months was undoubtedly the one made by the Franco-British mission (IFAO and University of Liverpool) co-directed by Yannis Gourdon and Roland Enmarch in the Pharaonic careers of Hatnoub. In the French press as well as in the international press, there are many examples (eg Le Figaro, Le Parisien, La Voix du Nord, Paris Match, Daily Mail, Life Science, New Zealand Herald). Coverage in the local press was no less abundant (eg Ahram, Weekly, Youm7).

In fact, the Franco-British mission discovered a system of stone block transport contemporary of the reign of Cheops that could explain how the Egyptians mounted such loads on such important heights and especially for the construction of the great pyramids. The steep slope of the Hatnoub quarry (20%) invites us to revisit the issue of using ramps at this time in a new light.

◼︎ TV5 MONDE program on the new Grand Egyptian Museum including a sequence at Ifao with an interview with Laurent Bavay. (watch the show)

◼︎ Yannis Gourdon presenting the new discovery of the mission of Hatnoub at his lecture on October 7, 2018. (Watch the lecture)

 

Publications

The last quarter of 2018 witnessed the publication of IFAO's three periodicals: the BIFAO 117, the Annals Islamologiques 51 and the BCE 28. Four other highly anticipated publications appeared, among which Les textes de la pyramide de Pépy Ier of Bernard Mathieu and La Horde d’or et le sultanat mamelouk of Marie Favereau. Nessim Henry Henein's book, Mari Girgis, had its third edition, 30 years after the first, with the addition on the YouTube channel of a film made by Paul Warren and shot in the early 1970s that an interview with Nessim Henry Henein, made for this new edition, revealed the existence.

Ifao's publications were presented at the Beirut French Book Fair, which took place from November 3rd to 11, 2018.

A technical team of OpenEdition Journals came from 27 to 29 November at IFAO to provide training to the operators of the DTP, to meet the requirements, specific to this platform, the layout of the BIFAO and Islamic Annals. The Annals Islamologiques 51 is now online and the BIFAO 117 retroconversion is in progress.

The characteristics and challenges of digital publishing were presented by the director of the editorial department during the digital epigraphy workshop, held at IFAO from 28 October to 8 November.

The IFAO 2019 calendar is now available: this year, the theme chosen is the cities of the Suez Isthmus, to commemorate the 150th anniversary of the inauguration of the Suez Canal. The selection of illustrations and the writing of the notes were made this year once again by Nicolas Michel.

 

Recently published

 

Nessim Henry Henein

Mari Girgis. Village de Haute-Égypte

Trente ans après sa première version, le succès non démenti de l’ouvrage de Nessim Henry Henein conduit l’Ifao à publier la troisième édition d’un travail demeuré sans équivalent. Cette monographie consacrée à un hameau qui comptait au début des années 1970 un peu plus de trois cents personnes est une découverte du Sa’id rural, guidée par le regard ethnographique d’un citadin instruit du Caire. Enquête réalisée en immersion, c’est « un pèlerinage aux sources, la prise de conscience d’une égyptianité fondamentale » (Charles Vial).

Habitat, techniques de chasse, de pêche et d’agriculture, vie quotidienne des habitants, vêtements, pratiques religieuses et culture populaire : Nessim Henry Henein saisit ainsi une société villageoise « de la cave au grenier », à la veille de changements majeurs. Comme la Description de l’Égypte ou Manners and Customs of Modern Egyptians d’Edward William Lane, auxquels il a été comparé dès sa sortie, le livre, devenu classique, marque un jalon important de l’histoire de la modernité dans l’Égypte rurale.

La troisième édition propose un long entretien de l’auteur où celui-ci revient sur sa formation, sa méthode d’observation et les circonstances de ses séjours à Mārī Girgis.

En la préparant, un document exceptionnel a été retrouvé : le film documentaire réalisé à la même époque par Paul Warren, alors jésuite, sur le village. Disponible gratuitement en ligne, sur la chaîne YouTube de l’Ifao, le film est éclairé par un supplément à l’ouvrage rédigé par le réalisateur, qui interroge, outre la relation ethnographique elle-même, le rapport entre film de commande et cinéma du réel. [more information]

Paul Warren's film

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Annales islamologiques 51

Merveilles, géographie et sciences naturelles au Proche-Orient médiéval

Le volume 51 des Annales islamologiques comprend, comme les précédents, un dossier et des varia. Le dossier, intitulé « Merveilles, géographie et sciences naturelles au Proche-Orient médiéval », a été coordonné par Jean-Charles Ducène. Son introduction et ses six articles explorent le thème des « merveilles » dans la littérature arabe médiévale, avec des approches variées de l’iconographie, de sujets (flore, faune) et d’auteurs spécifiques. Ils soulignent l’importance de l’héritage classique, gréco-romain, dans l’identification et la description d’êtres ou de phénomènes prodigieux, et explorent la frontière ténue entre géographie savante et sensationnel, entre prudence scientifique et crédulité.
Six articles de varia, en français et en arabe, suivent le dossier thématique. Trois d’entre eux sont relatifs à l’archéologie, et traitent respectivement des premières fouilles françaises à Samarra, capitale abbasside au IXe siècle, de la céramique en Méditerranée aux Xe-XIIe siècles, et de l’islam éthiopien autour du XIVe siècle. Deux articles d’histoire, en arabe, évoquent les commerçants maghrébins sur les routes de l’Inde et de la Chine au Moyen Âge, et les Chrétiens orthodoxes en Égypte au XVIIe siècle. Une étude de lexicographie arabe portant sur le terme équivalent à « dictée » complète cet ensemble représentatif de la variété des centres d’intérêt de la revue. [pour en savoir plus]

Disponible sur OpenEdition

 

 

 

Pascale Ballet, Séverine Lemaître, Isabelle Bertrand

De la Gaule à l’Orient méditerranéen. Fonctions et statuts des mobiliers archéologiques dans leur contexte.

Ce volume est issu du colloque international d’archéologie intitulé "Les mobiliers archéologiques dans leur contexte, de la Gaule à l’Orient méditerranéen : fonctions et statuts", tenu à l’université de Poitiers.

Conçu à l’échelle du monde antique, associant l’Orient et l’Occident, le colloque, organisé par l’équipe HeRMA (Hellénisation et romanisation dans le monde antique), en coordination avec l’Ifao (Institut français d’archéologie orientale, Le Caire), a proposé aux chercheurs de développer leurs réflexions sur les liens existant entre les mobiliers archéologiques et leur contexte de découverte dans un cadre chronologique volontairement large, de l’âge du Fer à l’Antiquité tardive.

Les objets produits dans l’Antiquité possédaient une fonction qui peut, dans une certaine mesure, être identifiée d’après leur morphologie. Les matériaux utilisés pour les fabriquer – argile, pierre, métal, verre… – contribuent à préciser cette identification, soulevant la question de l’accessibilité des matières premières et de leur proximité géographique, ou celle de la catégorie sociale à laquelle appartiennent consommateurs et/ou commanditaires. En parallèle, les chercheurs ont développé de nouvelles orientations privilégiant la notion d’assemblage, liée à celle de contexte ; elle peut inclure une approche statistique des corpus, et vise à augmenter les possibilités d’analyses comparatives, économiques, identitaires.

Le livre comporte une cinquantaine de contributions dont l’agencement reprend les thématiques distinguées au moment du colloque. Celui-ci débute par la vision d’un anthropologue dont l’approche apparemment décalée, d’un point de vue disciplinaire, spatial et chronologique, met l’accent sur la dimension symbolique très forte accordée aux objets selon leur contexte d’utilisation et dont les archéologues ne peuvent que pressentir l’existence à partir des artéfacts collectés en fouille. [more information]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Claudio Gallazzi

Tebtynis VI

Scripta Varia

The abundant material discovered at Tebtynis includes few hieroglyphic or Aramaic texts, hieratic ostraca, graffiti, inscriptions, texts on stamps, seals, bones or glass. Nonetheless, these inscriptions are of interest and the present volume aims at gathering and classifying them, according to their language, the type of inscription and the material used. Indexes complete the classification. Thanks to this presentation, the reader interested in a particular type of text will easily find them grouped together here and anyone studying Tebtynis will have easy access to all the information these pieces offer about the village.

In order to facilitate studies on Tebtynis and to avoid the scattering of works on the village, an appendix devoted to the papyri of Soknebtynis, one of the major legacies of the site to modern science, has been included in this volume. [more information]

 

 

 

 

 

Bernard Mathieu

Les textes de la pyramide de Pépy Ier

The inscribed walls of the inner chambers and corridors of Pepy Ist’s pyramid, the third Pharaoh of the VIth Dynasty (c. 2330-2280), offer the largest set of Pyramid Texts known. Based on the previous publication of these texts in facsimiles (MIFAO 118/1-2), a 2nd edition of which came out in 2010., the present translation includes additional material, especially from Merenre’s and queen Ankhesenpepy II’s pyramids, the last one discovered in 2000 by the French-Swiss archaeological Mission of Saqqâra (MafS).

The translation of about 800 spells, including 81 “new” ones (PT 1001-1081), is preceded by a general presentation of the whole corpus. [more information]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BIFAO 117

Le Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale (BIFAO) couvre l’ensemble des champs de l’égyptologie depuis sa première publication en 1901. Le BIFAO 117 regroupe 15 contributions dont l’aire chronologique s’étend de l’Ancien Empire jusqu’à l’époque byzantine et qui illustrent l’état des recherches actuelles dans les domaines de l’archéologie, l’épigraphie, la lexicographie, l’iconographie, la religion et la philologie. [more information]

 

 

 

 

 

 

 

Marie Favereau

La Horde d’or et le sultanat mamelouk

Naissance d’une alliance

In 1260, the Mongol empire was at the heyday of its power. Yet, Chinggis Khan’s descendants could not agree among themselves on the choice of the Great Khan. At war with the Mongols, the Mamluk sultanate took advantage of their divisions. Sultan Baybars managed to create an alliance with the Golden Horde, one of the most powerful branches of the Mongol empire, which was on the path of islamization and seeking for independence. This alliance would allow the Mamluks to repel their adversaries, increase the sultanate’s power, and save the dār al-islām.

By revealing the untold story of the first diplomatic exchanges between the Mamluk sultan and the khan of the Golden Horde, this book uncovers the improbable encounter of two powers with great cultural and physical distances between them. Their alliance would have long-term geopolitical impacts on the Near East, Russia, and Central Asia. [more information]