Institut français
d’archéologie orientale du Caire

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Extrait pdf de l’ouvrage :
Annales islamologiques 53
2020 IFAO

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Umm Kulṯūm est-elle une interprète de musique savante ? Réflexions à partir de séquences de concert improvisées

Si l’ensemble du répertoire d’Umm Kulṯūm est actuellement considéré dans le monde arabe comme « classique » au double sens de son statut élevé dans la hiérarchie des arts et de sa valeur propédeutique, dans quelle mesure relève-t-il de la musique savante et garde-t-il les traces de l’école de la Nahḍa ? L’article part du terme waṣla employé tout au long de sa carrière pour désigner une chanson lors d’un concert, et fait le bilan de notre connaissance actuelle de la politique interprétatrice de la chanteuse, considérablement augmentée par la diffusion sur l’internet de l’ensemble de ses concerts, en plus des versions commercialement diffusées. Il suggère que c’est dans les deux formes d’improvisation libre (mursal) et mesurée (muwaqqaʿ) que se repère le plus clairement la continuité avec les principes esthétiques de l’école précédente des musiciens de cour, et examine plus précisément deux versions de la chanson Salū kuʾūs al-ṭilā illustrant les avatars successifs de la forme savante « traditionnelle » dite qaṣīda ʿalā l-waḥda.

While in the Arab world, the totality of Umm Kulṯūm’s repertoire is currently considered as being “classical” both in the sense of its highly regarded status in the artistic hierarchy as well as that of its propaedeutic value; to which extent does it actually qualify as “art music” and what traces of the Nahḍa school has it retained? Starting from the term waṣla, employed throughout her career to identify a song during a concert, the article presents an appraisal of our present knowledge of the singer’s performance policy, which has greatly increased since the internet diffusion of most of her concerts, in addition to the commercially distributed versions of her songs. It suggests that Umm Kulṯūm’s metric (muwaqqaʿ) and non-metric (mursal) improvisations are the forms in which a continuity between her art and the ­aesthetic principles of the former school of court musicians is best observed. Two renditions of Salū kuʾūs al-ṭilā illustrate the successive vicissitudes of the “traditional” learned form known as qaṣīda ʿalā al-waḥda.