Institut français
d’archéologie orientale du Caire

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Extrait pdf de l’ouvrage :
Annales islamologiques 52
2019 IFAO
38 p.
gratuit - free of charge
Kāna sa-yaf ʿalu et kāna sa-yakūnu qad faʿala. Les équivalents logiques du conditionnel français en arabe écrit contemporain

Cet article prolonge les résultats d’une première étude consacrée à la combinaison verbale arabe kāna sa‑yaf ʿalu, et présente une autre combinaison, inédite celle-ci, en kāna sa‑yakūnu qad faʿala. Il montre notamment comment ces deux combinaisons sont à entendre comme les équivalents « logiques » (d’un point de vue linguistique) des conditionnels présents et passés de langues comme le français et l’anglais, que ce soit dans les emplois temporels du conditionnel que dans ses emplois modaux. Il permet d’assurer une fois encore que kāna sa‑yaf ʿalu, s’il peut avoir une lecture modale hypothétique contrefactuelle que le français rend par un conditionnel passé pour dire ce qui ne s’est pas produit, n’a pas, loin de là, que cette acception et qu’il se charge principalement, notamment dans son emploi temporel et non modal, d’une lecture en conditionnel présent de type futur des historiens. La seconde combinaison quant à elle, kāna sa‑yakūnu qad faʿala, permet alors logiquement d’exprimer le conditionnel passé, ce qui est le cas dans ses emplois modaux de même que dans son emploi temporel où elle est alors l’équivalent du futur antérieur des historiens. Surtout, ces deux combinaisons se présentent comme immédiatement repérables pour ce qu’elles sont, au contraire de formes plus classiques qui risquent souvent d’exposer à une première lecture en passé de forme ET de sens puis à une seconde pour restituer le sens conditionnel visé.

This article extends the results of a first study devoted to the Arabic verb combination kāna sa‑yaf ʿalu, and presents another and new combination, kāna sa‑yakūnu qad faʿala. It shows in particular how these two combinations are to be understood as the “logical” equivalents (from a linguistic point of view) of present and past conditionals of languages such as French and English, whether in the temporal uses of the conditional as well as in its modal uses. It ensures once again that kāna sa‑yaf ʿalu, if it can have a hypothetical counterfactual modal reading that French and English render by a past conditional to say what has not happened, has not, far from there, only this meaning and that it mainly expresses, in particular in its temporal and non-modal use, a present conditional reading such as the future of historians. The second combination, kāna sa‑yakūnu qad faʿala, allows to logically express the past ­conditional, which is the case in its modal uses as well as in its temporal use where it is then the equivalent of the future perfect of historians. Above all, these two combinations present themselves as immediately recognizable for what they are, unlike more classical forms that often risk exposing them to a first reading in the past of form AND of meaning and then to a second in order to restore the intended conditional meaning.