Institut français
d’archéologie orientale du Caire

IFAO

Catalogue des publications

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AnIsl052_art_06.pdf (1.1 Mb)
Extrait pdf de l’ouvrage :
Annales islamologiques 52
2019 IFAO
30 p.
gratuit - free of charge
Le mécénat artistique en Égypte. Nouvelle approche de l’icône ottomane

Dans une société égyptienne ottomane très cosmopolite, un individu est défini par son statut social et son métier, puis par ses convictions religieuses. L’élite copte du xviiie siècle, suivant un usage aussi bien chrétien que musulman, met à profit l’essor économique de la province pour redistribuer une partie des fortunes acquises au profit de l’Église et de leurs coreligionnaires.

Qu’ils soient fonctionnaires ou administrateurs, ils participent, à leur manière, à la ­renaissance artistique qui marque l’histoire de la peinture de dévotion au Caire. Par un partage de goûts communs, ils font preuve d’une conscience de groupe dans une communauté qui émerge à peine à cette époque. Ils ont toujours pris un soin particulier à ce que leurs noms soient indiqués sur les panneaux, au plus près des saintes images, à la recherche de l’intercession pour accéder au Paradis. Prolifiques mécènes, les nombreux travaux se succèdent et célèbrent leurs noms. C’est en confrontant cette nouvelle approche des chrétiens d’Égypte aux récits historiques et aux sources textuelles qu’il devient possible de redécouvrir sous un nouveau jour cette production. Les icônes portant ces dédicaces, souvent inédites, deviennent des témoignages éclairants de la construction communautaire copte.

In a very cosmopolitan Egyptian Ottoman society, an individual is defined by his social status and profession, and then by his religious beliefs. The Coptic elite of the 18th century, following both Christian and Muslim usage, takes advantage of the province’s important economic development to redistribute the acquired wealth for the benefit of the Church and their coreligionists.

Officials or administrators, they participate, in their own way, in the artistic renaissance that marks the history of devotional painting in Cairo. By sharing common tastes, they show a consciousness group in a community that is just emerging at that time. They have always taken special care to have their names on the paintings, closer to the holy images, in search of intercession to Paradise. Prolific patrons, the works follow one another and celebrate their names. By confronting this new approach of Egyptian Christians with historical narratives and textual sources, it becomes possible to rediscover this production in a new light. The icons bearing these dedications, often unpublished, become enlightening testimonies of the Coptic community’s construction.