Institut français
d’archéologie orientale du Caire

IFAO

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AnIsl042_art_15.pdf (0.69 Mb)
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Annales islamologiques 42
2008 IFAO
25 p.
gratuit - free of charge
Georgians in the Military Establishment in Egypt in the Seventeenth and Eighteenth Centuries.

L’exportation d’esclaves georgiens en Égypte par des marchands génois est constatée dès le xive siècle. Les deux siècles suivants, ils étaient encore peu nombreux en Égypte, cependant, dans la seconde moitié du xviie siècle et la première moitié du xviiie, où les Georgiens prirent de l’importance dans plusieurs régiments en Égypte et parmi les sanjaq bey-s, leur nombre augmenta substanciellement. Ibrahim Katkhuda (m. 1754), le chef des janissaires, assura la domination des Georgiens pour la fin du xviiie siècle en affectant des mamlouks géorgiens à la tête des plus puissants régiments ottomans et en leur donnant des postes de sanjaq bey-s, où ils purent contrôler les taxes des fermes à la fois des villes, et particulièrement des ports, ainsi que des prospères terres agricoles.

Ses propres mamlouks : ʿAli Bey al-Kabîr (m. 1772), et les mamlouks de Muḥammad Bey Abū-l-Dhahab (m. 1775), particulièrement Ibrāhīm Bey and Murād Bey, arrivèrent à un tel contrôle de la province égyptienne qu’ils eurent finalement une sorte d’autonomie par rapport à l’Empire ottoman et furent susceptibles de développer des relations directes avec les puissances européennes et leur terre natale géorgienne de telle sorte que de nombreux esclaves géorgiens – hommes ou femmes – parlant le géorgien et maintenant des contacts avec leurs familles dans leur contrée d’origine, purent être présents dans les maisons géorgiennes au point que l’on puisse parler d’une culture de groupe géorgienne en Égypte dans la seconde moitié du xviiie siècle.

Mots-clés : Georgiens, Égypte ottomane, armée ottomane, mamlouks.

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The export of Georgian slaves to Egypt by Genoese merchants is noted as early as the fourteenth century. Their numbers in Egypt remained small during the next two centuries, but they increased substantially in the second half of the seventeenth century and the first half of the eighteenth century, by which time a number of Georgians had risen to prominence in several of the Ottoman regiments stationed in Egypt and among the sanjaq bey-s. The Janissary leader Ibrahim Katkhuda (d. 1754) assured the Georgian dominance of Egypt for the rest of the eighteenth century by appointing Georgian mamluks to the leadership of the most powerful Ottoman regiments and to positions as sanjaq bey-s, thereby consolidating control of the tax farms of both the urban areas, particularly the ports of Egypt, and the rich agricultural lands. His mamluks, particularly ʿAli Bey al-Kabir (d. 1772), and the mamluks of Muhammad Bey Abu-l-Dhahab (d. 1775), notably Ibrahim Bey and Murad Bey, had such complete control of the Egyptian province that they achieved a form of disputed autonomy from the Ottoman Empire and carried on separate relations with the European powers and their Georgian homeland. So many Georgian slaves, both male and female, speaking Georgian and maintaining contact with family members in their homeland, arrived to fill the Georgian households that formed in the second half of the eighteenth century that we can speak of a Georgian sub-culture in Egypt.

Keywords: Georgians, Ottoman Egypt, mamluks, Ottoman Army.

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AnIsl042_art_14.pdf (12.26 Mb)
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Annales islamologiques 42
2008 IFAO
14 p.
gratuit - free of charge
Un fragment d’Istabl ʿAntar et les tapis de Fustat.

Dans l’ensemble des tissus trouvés à Istabl ʿAntar par la mission de l’Ifao dirigée par R.-P. Gayraud, un fragment, trouvé lors des fouilles de 1988, se dégage par sa rareté. Il s’agit, en effet, d’un tapis noué. Dans la suite stratigraphique de la fouille, le niveau où le fragment a été trouvé correspond à une seconde installation de chiffonniers au cours du xiie siècle. Pour autant cela ne signifie pas qu’il est contemporain de la constitution du niveau, il peut être bien antérieur au xiie siècle.

L’étude du fragment et la recherche de pièces comparables nous ont amenés à faire le point sur les nombreux fragments de tapis trouvés à Fustat publiés à ce jour. Trois groupes bien distincts par leurs caractéristiques techniques se manifestent clairement. Fibres (laine, lin et coton), torsions et types de nœuds laissent entrevoir des lieux d’origine et des milieux de création différents pour les trois groupes.

Mots-clés: textiles islamiques, Fustât, Moyen Âge, tapis noué.

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In the large set of textiles found at Istabl ʿAntar by the Ifao mission directed by R.-P. Gayraud, a fragment, found during the 1988’s campaign, is remarkable for its rarity. It is actually a knotted carpet. The stratum where the fragment was found corresponds to a second settlement of ragmen during the twelfth century. That doesn’t mean that the fragment is contemporary with the setting up of the stratum, it could be easily much older than the twelfth century.

The study of the fragment and the search for similar fragments brought us to look at the many carpet fragments found at Fustat and published to date. Three groups with specific technical features come to light. Fibres (wool, linen and cotton), spinning directions and types of knots give us an inkling of different places and milieu for these three groups.

Keywords: Islamic textiles, Fustât, Midddle Ages, knotted carpet.

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AnIsl042_art_13.pdf (0.64 Mb)
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Annales islamologiques 42
2008 IFAO
21 p.
gratuit - free of charge
Le bayt à l’époque mamlouke. Une entité sociale à revisiter.

La maison (bayt) est un élément majeur dans la structuration des élites militaires mamloukes et dans l’organisation de l’armée. La maison est également une entité politique, sociale et économique construite par et pour un émir mamlouk dont la cohésion repose sur la base de liens personnels que l’émir, en tant que maître (maḫdūm), entretient avec chacun des membres de la maison, qu’ils soient militaires ou civils, de condition servile ou libre. Le vocabulaire utilisé dans les sources historiques de l’époque mamlouke nous renseigne sur la nature et l’étendue des liens personnels qu’un administrateur civil contracte avec l’émir et son entourage lorsqu’il entre à son service au sein de sa maison. Les liens de clientèle, de service ou d’amitié ainsi créés, apparaissent comme un des éléments décisifs dans l’ascension professionnelle d’un administrateur civil et constituent une part importante de son réseau social qu’il pourra tenter d’activer tout au long de sa carrière. L’étude des liens tissés, entre civils et militaires à travers plusieurs exemples illustrant la forme hétérogène et complexe qu’ils peuvent prendre dans le cadre de la maison d’un émir, met ainsi en évidence l’interdépendance et l’intérêt commun qui unissent les élites mamlouks et les élites civiles au-delà de la stricte appartenance à leur groupes sociaux respectifs.

Mots-clés : période mamlouke, histoire sociale, liens interpersonnels, relations sociales, clientélisme.

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The household (bayt) is a major element in the structure of the mamluk military elite and in the organization of the army. The bayt is also a political, social and economic entity, built by and for a mamluk amir, whose cohesion is based on the personal relationships established by the amir, as a master (maḫdūm) with each member of the household who may be a military or a civilian person, of free or servile condition. The vocabulary used in the historical sources of the mamluk period informs us about the nature and the extent of the personal links contracted between a civilian administrator and an amir and his entourage, as soon as he becomes affiliated to his household. Clientelist acquaintances or friendships developped in this context appear as crucial elements in the professional advancement of a civil administrator. Those links constitute an important and useful part of social network all through his career. The study of the civilian-military relationships through several examples brings out their heterogeneity and complexity, and, therefore, proves the interdependance and the common interest connecting military and civilian elites beyond the strict belonging to their respective social groups.

Keywords: mamluk period, social history, interpersonnal links, social relationships, clientelism.

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Annales islamologiques 42
2008 IFAO
15 p.
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La structuration des ibadites-wahbites au Maghreb (XIe-XVe siècle).

Après la fin de la dynastie rustumīde de Tāhart, les ibadites-wahbites, fidèles à la ligne des rustumīdes de Tāhart, quittèrent progressivement les hautes plaines du Maghreb central et s’installèrent dans les régions oasiennes du sud de l’Ifrīqiya et de Ouargla. Ils adoptèrent une organisation sociale d’inspiration tribalo-religieuse pour se maintenir devant la poussée malékite. Ainsi, des conseils locaux des élites furent fondés au xie siècle autour d’un cercle d’enseignement (ḥalqa), afin d’assurer une formation théologique des étudiants et d’organiser la vie sociale des communautés villageoises. Une assemblée régionale des villes du M’zab vit le jour au début xve siècle, dont la représentation fut assurée par les responsables des conseils locaux. Des règlements furent rédigés pour déterminer les conditions d’accès à la notoriété et de devenir membres des ʿazzābī-s.

Mots-clés : ibadites, ḥalqa, élites, Maghreb médiéval, minorités religieuses, catégorisation sociale.

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After the end of The Rustumīd dynasty of Tahert, the Ibadids-wahbids, faithful to the line of the latter dynasty, progressively left the high plains of the central Maghreb to settle down in the oases regions of south Ifrīqiya and Ouargla. They adopted a social organization of tribal-religious inspiration, in order to resist to the Malikit doctrine. So, local elites counsel was founded during the eleventh century based on the so called (ḥalqa) a circle of religious teaching, in order to assure a theological formation of the students and to organize the social life of the communities. A regional assembly of the cities of Mzab saw the light in the beginning of the fifteenth century, whose representation was assured by the persons responsible of the local counsel. Some regulations were written down to determine the conditions of access to the higher social rank and to become members of them azzābī-s.

Keywords: Ibadites, ḥalqa, elites, Medieval Maghreb, religious minorities, social categorization.

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AnIsl042_art_11.pdf (0.85 Mb)
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Annales islamologiques 42
2008 IFAO
28 p.
gratuit - free of charge
Le sentiment d’appartenance collective chez les élites bagdadiennes des Ve-VIe/XIe-XIIe siècles.

Le sentiment d’appartenance collective manifesté par certains acteurs de l’histoire de Bagdad est exploré ici dans une période de bouleversements sociaux, sous la domination des Turcs seldjoukides (milieu du ve-xie/milieu du vie-xiie siècles), sous l’angle de plusieurs des manifestations d’un tel sentiment : contrôle des fréquentations et pratiques de distinction des notables bagdadiens ; identité collective particulièrement forte des hanbalites de la rive orientale de la ville, dont la sociabilité était presque entièrement réduite à leurs compagnons de maḏhab. Le dernier hommage rendu à un notable à l’occasion de ses funérailles est envisagé comme un témoignage de la force des appartenances collectives dans la société bagdadienne de l’époque. L’appartenance collective des personnalités les plus marquantes du groupe était par ailleurs susceptible de trouver une continuité après leur décès, et leur rôle social se voyait ainsi perpétué parmi les vivants.

Mots-clés : groupes sociaux, distinction sociale, Bagdad, Seldjoukides, hanbalisme, funérailles, anthropologie de la mort, anthropologie historique.

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This study focuses on the feeling of collective belonging expressed by diverse actors of Baghdad history, in the context of social change brought by the Saldjūq domination (mid. fifth-eleventh/mid. sixth-twelfth c.). Different aspects of this feeling are studied: the control of social relations and the distinction habits of the Baghdadian elites; the strong collective identity of the Hanbali of the eastern bank of the city, whose sociability was mainly maḏhab-oriented. Is also considered the last homage of the group to a dead notable at his funeral an expression of the strength of collective affiliations in the Baghdadian society of this period. Death itself was not always putting an end to such affiliations: in some cases, the role of the main social figures among the living could be continued after their decease.

Keywords: Social groups, social distinction, Baghdad, Saldjūqs, hanbali maḏhab, funerals, anthropology of death, historical anthropology.

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AnIsl042_art_10.pdf (0.63 Mb)
Extrait pdf de l’ouvrage :
Annales islamologiques 42
2008 IFAO
18 p.
gratuit - free of charge
La représentation des pique-assiette dans la littérature d’adab.

Le but de cet article est de présenter l’image que les sources littéraires donnent des ṭufayliyyūn (pique-assiette) en tant que collectivité et « association professionnelle ». Le corpus sur lequel repose l’analyse étant basé sur des textes d’adab, cette image se situe dans le domaine de la représentation, en particulier humoristique et même parodique.

Mots-clés : pique-assiette, professions, parodie, littérature d’adab.

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The article aims to investigate the image of the ṭufayliyyūn (spongers) as it is presented in the literary sources. This image seems to have a collective and sometimes “professional” dimension. Given that the corpus is based on adab works, it is worth noting that we have to do with representation, and more precisely comic representation.

Keywords: Spongers, Occupation, parody, adab literature.

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AnIsl042_art_09.pdf (0.74 Mb)
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Annales islamologiques 42
2008 IFAO
26 p.
gratuit - free of charge
Slaves in Al-Andalus Through Mālikī Wathā’iq Works(4th–6th Centuries H/10th–12th Centuries CE):Marriage and Slavery as Factors of Social Categorisation.

Cet article se propose d’étudier l’influence des facteurs de l’esclavage et du mariage dans les structures familiales. La présence d’esclaves dans les foyers musulmans est analysée à partir de différents points de vue. On étudiera d’abord la possible interférence des esclaves au sein des relations conjugales de deux personnes libres. Puis on examinera la situation des esclaves en tant que partie du contrat matrimonial ainsi que leur capacité à créer leur propre noyau familial. Enfin, on analysera les esclaves pris comme objet dans les échanges et les transferts matrimoniaux entre personnes libres. Les sources utilisées sont les formulaires notariaux (kutub al-wathā’iq) d’al-Andalus rédigés entre les ve-xie et vie-xiie siècles. Ces textes fournissent des informations de valeur, parfois uniques en leur genre, sur les inégalités sociales en matière de contrat de mariage, et telles qu’elles étaient perçues par les juristes malékites du Moyen âge. En outre, leur valeur est essentielle pour l’étude des procès judiciaires ainsi que pour déterminer comment la coutume, qui était souvent mise à profit, pouvait servir d’argument légal. Les usages régionaux et locaux ont influencé le discours théorique de la jurisprudence des auteurs. Ce travail insiste sur la complexité des relations matrimoniales d’une part, et sur la diversité des catégories d’esclaves et de leurs différents comportements dans la société d’autre part.

Mots-clés : esclavage, al-Andalus, droit musulman, droit malékite, mariage, kutub al-waṯā’iq.

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This paper analyzes the ways in which slavery and marriage have an impact on family structures. The existence of slaves in Muslim homes is studied from different points of view including the interference of slaves on the marital relation of two free people, the slaves as part of the marriage contract and, consequently, apt to create their own family and, finally, the slaves as part of the exchanges and marriage transferences among free people.

This work is based on Andalusi notarial forms (kutub al-wathā’iq) written between fifth-eleventh/sixth-twelfth centuries. These texts provide with valuable information, sometimes unique, on the social conditions to get married, according to Maliki jurists in the Middle Ages. In addition to that, these sources contain essential information for the study of juridical processes and show how custom can be used as a legal argument. Regional and local usages influence the developments of legal theories among these scholars.

This work emphasizes, on the one hand, the complexity of marriage relations and, on the other, on the different types of slaves and the different ways in which they can interact with the rest of society.

Keywords: slavery, al-Andalus, Islamic Law, Mâliki Law, marriage, kutub al-wathâ’iq.

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AnIsl042_art_08.pdf (0.84 Mb)
Extrait pdf de l’ouvrage :
Annales islamologiques 42
2008 IFAO
30 p.
gratuit - free of charge
La société abbasside au miroir du tribunal : égalité juridique et hiérarchie sociale.

Les sources juridiques comme la littérature d’adab des ixe et xe siècles insistent sur la stricte égalité des plaideurs devant le cadi, quelles que soient leurs places respectives au sein de la société. Cet article entend montrer comment, au-delà de cette règle théorique, le tribunal demeurait un puissant révélateur de l’appartenance sociale des individus. La doctrine limitait les droits de certaines catégories de la population et diverses stratégies de distinction permettaient aux puissants d’asseoir leur supériorité ; par ailleurs, une mauvaise connaissance de la langue arabe ou une culture juridique insuffisante affaiblissaient la position des plaideurs issus des milieux populaires. Enfin, par son rôle dans la reconnaissance des filiations et des généalogies, le tribunal du cadi contribuait même à la fixation de groupes sociaux hiérarchisés.

Mots-clés : juges, justice, procédures, égalité, groupes sociaux, généalogie.

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In the ninth and tenth centuries, legal sources as well as adab literature stress the strict equality of the litigants before the qāḍī, whatever their respective places in society. This article intends to show that despite this theoretical rule, the practice of the court still reflected individuals’ social backgrounds. The doctrine restricted the rights of some categories of the population and several strategies of discrimination enabled the powerful to establish their superiority; a weak knowledge of Arabic language or a poor legal culture could also weaken the position of litigants belonging to the popular classes. Finally, by recognizing filiations and genealogies, the qāḍī’s court even contributed to the establishment of hierarchical social groups.

Keywords: judges, justice, proceedings, equality, Social groups, genealogy.

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AnIsl042_art_07.pdf (0.76 Mb)
Extrait pdf de l’ouvrage :
Annales islamologiques 42
2008 IFAO
30 p.
gratuit - free of charge
Between umma and dhimma. The Christians of the Middle East under the Umayyads.

Cet article est une tentative de dissocier les premières années de l’empire islamique des vues classique et moderne qui sont souvent projetées sur lui. En jetant un regard plus précis sur la situation des chrétiens du Proche-Orient pendant les cent premières années après les conquêtes arabes, il essaye de proposer une chronologie plus fine de la formation du modèle classique de l’ahl al-dhimma. Ce qui apparaît dans les sources les plus précoces, c’est un haut degré de fluidité où les frontières entre musulmans et chrétiens étaient moins claires, et la cohésion interne des groupes chrétiens n’était pas encore très développée. Plusieurs cas sont cités permettant un aperçu de cette période qui incite à proposer une approche plus expressément socio-historique de la société chrétienne dans les premiers temps du califat.

Mots-clés : identité, dhimma, communautés chrétiennes, autorités religieuses, umma des premiers siècles.

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This article is an attempt to dissociate the early years of the Islamic empire from the classical and modern views that are often projected on it. By taking a closer look at the situation of Middle Eastern Christians in the first hundred years after the Arab conquests, it aims to give a finer chronology of the formation of the classical model of the ahl al-dhimma. What appears in the earliest sources is a high degree of fluidity where the boundaries between Muslims and Christians were less clear, and the internal cohesion of Christian groups had yet to develop. A number of cited cases allow a glimpse into this period that calls for further study of Christian society under the early Caliphate with an approach that needs to be more expressly socio-historical.

Keywords: identity, dhimma, Christian communities, religious leadership, early umma.

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AnIsl042_art_06.pdf (0.8 Mb)
Extrait pdf de l’ouvrage :
Annales islamologiques 42
2008 IFAO
33 p.
gratuit - free of charge
Ethnonymes arabes (ʿaǧam, ʿarab, badw, turk, …) : le cas kurde comme paradigme des façons de penser la différence au Moyen Âge.

L’usage qui est fait du terme « kurde » (kurd, pl. akrād) dans les sources arabes médiévales est déroutant. Très souvent il ne recoupe pas nos catégories sociales et « ethniques » actuelles. Qu’ils évoquent les Kurdes en passant ou qu’ils les insèrent dans une théorie politique et sociale complexe, les auteurs arabes sont à la fois les transmetteurs et les filtres de conceptions particulières de la différence. Au fil des siècles, ces conceptions ont évolué et en retour l’image des Kurdes et le sens du terme « kurd » ont changé. La description de la spécificité des phases historiques successives de cette évolution et l’analyse des contextes de sens qui en résultent sont au centre de cet exposé. Deux phases se dégagent : la première du viiie au xie siècle, qui lie le terme « kurd » de manière systématique aux termes ʿarab, aʿrāb et ʿaǧam, et où l’origine arabe des Kurdes est souvent rappelée ; la seconde du xie au xive siècle, où l’on assiste à une diversification de l’énoncé de la différence. Cette deuxième phase est plus profondément étudiée ici. Six contextes de sens ou registres dans lesquels s’inscrivait cette catégorie émergent : les registres de l’iranité et celui de l’arabité ; le registre ḫaldūnien de la bédouinité ; le registre civilisationnel du barbare des confins ; le registre géo-ethnique des Kurdes attachés à un territoire spécifique (Bilād al-akrād, Zūzān) ; enfin, le registre ethnologique du Kurde comme « autre » du Turc dans l’oligarchie militaire.

Mots-clés : Kurdes, Mamlouks, ethnicité, Ibn Ḫaldūn, ʿarab, ʿaǧam, turk.

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The use of the word “Kurd” (Kurd, pl. Akrād) in Arabic medieval sources is confusing. Most of the time it does not fit into our contemporary social and “ethnic” categories. The Arab authors, whether they mention the Kurds in passing or insert them in a complex social and political theory, are transmitters and filters of specific conceptions of the difference. Through the centuries, these conceptions evolved. Thus the image of the Kurds and the meaning of the term Kurd changed. The description of the historical stages of this evolution and the analysis of the resulting contexts of meaning are at the very core of this study. Two stages seem to appear: the first from the eighth to the eleventh century where the term Kurd is systematically linked with the terms ʿarab, aʿrāb et ʿaǧam and where the alleged Arab origin of the Kurds is often recalled; during the second stage from the eleventh to the fourteenth century one can witness a diversification in the uttering of ethnic differences. We undertake here the study of this second stage. Six main contexts of meaning emerge: the two registers of Iranity and Arabity; the “ḫaldūnian” register of Bedouinity; the register of the hedges barbarians; the geo-ethnic register of the Kurds attached to a specific territory (Bilād al-akrād, Zūzān); lastly, the ethnological register of the Kurd as the “Other” of the Turk within the military oligarchy.

Keywords : Kurds, Mamlūks, Ethnicity, Ibn Ḫaldūn, ʿarab, ʿaǧam, turk.