Institut français
d’archéologie orientale du Caire

IFAO

Les mystiques juives, chrétiennes et musulmanes dans le Proche-Orient médiéval, VIIe-XVIe siècles: interculturalités et contextes historiques

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Responsables scientifiques :

Partenariats :


Objet et cadre épistémologique la recherche

Ce programme de recherche, portant sur les mystiques juives, chrétiennes et musulmanes en situation de contact, vise à une étude des interculturalités.  L'objectif est l’exploration des relations intercommunautaires dans le Proche-Orient médiéval. Des axes de recherche communs - éléments doctrinaux; pratiques religieuses; contextes sociaux et institutionnels - seront appliqués aux divers aspects des phénomènes mystiques dans les cadres spatio-temporels précédemment définis. À l’intérieur de chacun des ces trois axes seront dégagés des thèmes communs de réflexion. À titre d’exemple : langage et expérience mystique, pèlerinage et pérégrination, sainteté, milieux et groupes sociaux, relation au pouvoir politique. On se propose donc l’analyse des phénomènes susceptibles de comparaison et l’observation des contacts historiques effectifs qui relèvent de la transmission orale ou textuelle, ou des échanges individuels ou de groupe.

L’équipe conduisant cette recherche propose une démarche historienne fondée sur l’étude d’un cadre spatial et temporel précis : le Proche-Orient médiéval, de l’apparition de l’islam au début de l’époque ottomane (VIIe - XVIe siècles). Une attention particulière sera accordée à trois aires : byzantino-anatolienne, égyptienne, syro-mésopotamienne, dont les spécificités sont avérées.

Cette exploration, menée au sein d’ensembles historico-géographiques précis, permettra de considérer les contextes sociaux qui ont suscité l’émergence et l’expression des courants mystiques et d’appréhender leurs ressemblances et diversités, tant inter qu’intra-religieuses.

Le contexte multiculturel et plurilinguistique des mondes sur lesquels porte cette recherche amène à prendre en compte les corpus en grec, syriaque, copte, arabe, hébreu, et judéo-arabe.

Champ de la recherche : la mystique, produit d’une expérience individuelle et d’un contexte socio-historique

La mystique, en tant que recherche et expérience d’une relation directe et personnelle avec le divin, est un phénomène complexe à la fois intime et partagé, atemporel et historiquement déterminé. Cette complexité relève d’une part de la dimension de l’expérience vécue, dans ce qu’elle a de difficilement exprimable et accessible et d’autre part, de sa dimension « publique », lorsqu’elle est livrée par celui qui la vit. Sa formulation reflète l’empreinte des représentations du monde propres aux traditions religieuses et usages linguistiques dans lesquelles elle se manifeste.

Qu’elle soit individuelle ou collective, l’expérience mystique peut donner naissance à de réels courants, confrontés aux tendances religieuses existantes et structurées, elles-mêmes fruits d’évolutions antérieures. Observables en toute époque et latitude, ces expériences et courants sont le produit d’un contexte socio-historique, tout comme leurs formes d’expression et leurs interprétations. Leur émergence au sein d’un groupe religieux et d’une société où co-existent diverses communautés, leur confère un rôle qui dépasse le domaine de la foi. Ils sont alors des facteurs potentiels de renouvellement d’un héritage culturel, social, tant en ce qui concerne les idées morales et religieuses que les pratiques cultuelles, la langue et les relations sociales.

De ce constat naît l’intérêt d’une recherche sur les expériences et mouvements mystiques apparus dans les trois monothéismes ainsi que sur les situations de contact entre individus et communautés religieuses dans une société plurielle, et cela à l’appui des sources documentaires.  On peut ainsi observer, tout à le fois un corpus textuel et des pratiques spirituelles, manifestant ces relations inter-communautaires. Pour nous en tenir au XIIIe siècle, citons par exemple Baer Haebraus, dont les textes en syriaque et en arabe, sont explicitement influencés par al-Ghazālī et le courant « piétiste », qui est apparu en Égypte dans un contexte judéo-arabe.

Modalités opérationnelles

Ce programme se déroule en plusieurs étapes (de 2008 à 2012). Il comprend trois colloques régionaux portant sur les spécificités de chacune des aires citées (anatolienne, syro-mésopotamienne, égyptienne) et un colloque de synthèse.

Colloques régionaux
Colloque de synthèse

Un colloque international de synthèse se tiendra à Venise (Université de Venise), en 2012. Responsables: Sabino Chialà, Pierre Lory, Mireille Loubet, Samuela Pagani, Antonio Rigo.

Lors des colloques régionaux les exposés aborderont un ou plusieurs thèmes retenus par les intervenants, en vue d’une approche comparatiste qui sera développée au cours du colloque de synthèse. La comparaison pourra concerner des thèmes précis ou des axes transversaux associant différentes lectures (tel le thème du « fou de Dieu », qui peut être considéré dans ses perspectives typologique, théologique, politique) et privilégiera l’analyse des interculturalités et des relations entre les trois courants mystiques en situation de contact.

Le colloque du Caire

Le colloque du Caire aura lieu du 21  au 25 Novembre 2010  à l’Institut français d’archéologie orientale du Caire (Ifao).

Nous proposons d’aborder les thèmes de recherche suivants :

Pour chacun des thèmes choisis, les propositions retenues en priorité seront celles qui privilégieront les situations de contact intercommunautaires (éventuellement conflictuelles), ainsi, pour les acteurs sociaux, de préférence  les personnages relais, transmetteurs, « passeurs de frontières ;  pour les textes, le corpus qui peut contribuer à documenter les échanges sur les plans doctrinal, littéraires, même rituels, ou les documents rendant compte de réactions différentes à un événement historique commun.

Modalités pratiques

Les collègues participant au colloque seront pris en charge par l’organisation du colloque (hébergement, nourriture, visites).

Les chercheurs désirant participer à ce colloque enverront avant fin avril 2010 une proposition de communication  sur la fiche ci-jointe, accompagnée  d’un résumé d’environ une page.

Les déplacements seront financés à la hauteur des financements obtenus.

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