Institut français
d’archéologie orientale du Caire

IFAO

Monothéismes

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Religions en contact dans l’Égypte médiévale (VIIᵉ-XIVᵉ siècle) : interculturalités et contextes historiques.

Responsables: Giuseppe Cecere ; (historien, islamologue, chercheur-associé, IFAO), Samuela Pagani ; (historienne, islamologue, univ. del Salento, Lecce, Italie)

Collaborations: Cristina D’Ancona, (philologue, univ. Pise, Italie) responsable du Projet Européen « Greek into Arabic. Philosophical Concepts and Linguistic Bridges. European Research Council Ideas Advanced Grant 249431 », membre du centre de recherche GrAL, reliant l’EPHE, et les universités de Padoue, Pise, Saint-Joseph (Beyrouth), Qadi Ayyad (Marrakech) ; Johannes Den Heijer ; ( arabisant, UCL); Ayman Fouad ; (historien, chercheur associé, IFAO), Denis Gril (islamologue, univ. de Provence - IREMAM); Giuliano Lancioni .

Institutions partenaires: GrAL, reliant l’EPHE, et les universités de Padoue, Pise, Saint-Joseph (Beyrouth), Qadi Ayyad (Marrakech); UCL; Univ. Roma 3, Groupe de Recherche « R3A », Langue et littérature arabe; Univ. del Salento, Lecce, Italie.

Finalités générales

Ce programme se veut une étude des situations de contact entre les différentes communautés religieuses (musulmanes, chrétiennes, juives) dans l’Égypte médiévale. Le cadre chronologique va de la conquête arabe jusqu’à la fin de l’époque mamlouke (VIIᵉ-XVIᵉ siècle), sans s’interdire, si cela est pertinent, une approche de l’Antiquité tardive.

Cet éclairage sur les relations «interculturelles» au sein d’une même société, y compris dans le domaine du spirituel, contribue à une meilleure compréhension des contextes historiques observés. Notre équipe est composée de chercheurs provenant de deux traditions : historiens des phénomènes religieux et historiens des sociétés. Ces deux groupes travaillent partie séparément, partie ensemble, sur des axes de recherches communs :

  1. Lieux de mémoire «partagés» dans l’Égypte médiévale. Le partage de certains «lieux de mémoire», matériels ou symboliques, par des communautés religieuses différentes vivant dans un même contexte géographique est un phénomène fort révélateur des rapports entre ces communautés au fil des siècles. L’étude de ce phénomène permet d’aborder la notion de «mémoire collective» en situation de contact, en explorant les différentes modalités d’appropriation «culturelle» d’un espace et d’une histoire qui, du fait d’être partagés, ne deviennent pas forcément «communs».
  2. Maîtres et disciples. Transmission des savoirs et réseaux de pouvoir. Dans l’Égypte médiévale, la relation maître-disciple paraît caractériser tout le système de transmission des savoirs, pour les musulmans aussi bien que pour les autres communautés religieuses, dans les domaines «intellectuel» et «spirituel» aussi bien que dans le domaine «technique» (artisanat, commerce, professions, sans oublier les arts militaires, surtout en milieu mamlouk). En outre, l’importance des réseaux auxquels une telle relation donne naissance ne peut pas être sous-estimée, dans un contexte social fort conditionné par les liens personnels.
  3. Économie des esprits. Les différentes attitudes des «spirituels» face à la vie «matérielle» - dénuement vs. aisance, travail vs. concentration exclusive sur la vie religieuse, vie solitaire vs. vie communautaire, mariage vs. célibat - ont donné naissance à de multiples institutions et traditions, et alimenté sans cesse le débat dans chacune des trois religions. L’approfondissement de ces thématiques est poursuivi, à l’intérieur des traditions spirituelles concernées aussi bien que dans leurs contextes historiques spécifiques.
  4. Corps et esprits. La médecine, qui est tout à la fois un savoir scientifique, une tradition technique et une pratique sociale, est un champ prometteur pour l’étude des contacts inter-religieux dans l’Égypte médiévale. Dans ce cadre, on se propose de reconstituer les idées variées qui circulaient sur les rapports entre maladie et santé du corps et de l’esprit, en mettant en valeur la complexité des relations entre médecine, religions et système des savoirs aussi bien que la pluralité interne à chacune des traditions culturelles concernées. En même temps, les relations concrètes entre médecins et patients seront prises en compte, en considérant que les cloisonnements entre communautés religieuses ont pu, de ce point de vue, être uniquement supposés.
Actions et publications prévues:
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Monotheisms

Religions in contact in medieval Egypt (7th-14th century): intercultural relations and historical contexts

Supervisors: Giuseppe Cecere ; (historian, Islamic studies specialist, associate researcher,IFAO), Samuela Pagani ; (historian, Islamic studies specialist, Univ. del Salento, Lecce, Italie)

Collaborators: Cristina D’Ancona, (philologist, Univ. of Pisa, Italy) responsable du Projet Européen «Greek into Arabic. Philosophical Concepts and Linguistic Bridges. European Research Council Ideas Advanced Grant 249431», member of GrAL, research centre, linking EPHE, , and the universities of Padua, Pisa, Saint-Joseph (Beirut), Qadi Ayyad (Marrakesh) ; Johannes Den Heijer ; (Arabist, UCL); Ayman Fouad ; (historian, associate researcher IFAO), Denis Gril (Islamic studies specialist, Univ. de Provence - IREMAM); Giuliano Lancioni .

Partner institutions: GrAL, linking EPHE, and the universities of Padua, Pisa, Saint-Joseph (Beirut), Qadi Ayyad (Marrakesh); UCL; Univ. of Rome 3, Research Group R3A, Arabic language and literature; Univ. del Salento, Lecce, Italy.

General aims

This programme is designed as a study of contact situations between different religious communities (Muslim, Christian and Jewish) in medieval Egypt. The chronological framework is set from the Arab conquest to the end of the Mamluke era (7th to 16th centuries), without disregarding, where relevant, a consideration of Late Antiquity

Shedding light upon "intercultural" relations within a single society, including the spiritual domain, can contribute to a better understanding of the historical contexts under observation. Our team is composed of scholars from the two traditions: historians of religion and historians of society. These two groups are working partly together and partly separately on common lines of research.

  1. "Shared" realms of memory in medieval Egypt. The sharing of certain "realms of memory", whether material or symbolic, by different religious communities living in the same geographical context can be extremely revelatory of the relations between these communities over the centuries. The study of this phenomenon provides an approach to the notion of "collective memories" in a contact situation by exploring the different modes of cultural appropriation of a space and of a history, which, because of being shared, do not necessarily become "common".
  2. Masters and disciples. Transmission of knowledge and networks of power. In medieval Egypt, the master-disciple relationship seems to characterise the entire system of knowledge transmission for Muslims and for other religious communities, whether within the "intellectual" or "spiritual" domains, as well as in technical fields (craftsmanship, trade, the professions and, of course, the military arts, especially amongst the Mamlukes). In addition, the networks to which such a relationship gives rise cannot be underestimated within a social context strongly conditioned by personal links.
  3. The economy of the spirit. The different attitudes of the "spiritually committed" in the face of "material" life - deprivation v. comfort, work v. exclusive concentration on the religious life, solitary life v. community life, marriage v. celibacy - have given rise to multiple institutions and traditions and fed endlessly into debates within each of the three religions. An in-depth look at these themes is pursued, within the spiritual traditions in question as well as within their specific historical contexts.
  4. Mind and body. Medicine, which is at one and the same time a scientific discipline, a technical tradition and a social practice, is a promising field in which to study inter-religious contacts in medieval Egypt. In this context, we propose to reconstitute the various ideas that circulated concerning the relationship between sickness and health of the body and the mind. We shall underline the complexity of the relations between medicine, religion and systems of knowledge, as well as the internal plurality of each of the cultural traditions concerned.
Planned activities and publications: